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FRANCE de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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histoire

Superficie : 547 026 km1

 

Capitale : Paris

FRANCE

Le discrédit croissant, auprès de l'opinion, du Parti socialiste, qui ne dispose que d’une faible majorité au Parlement, ainsi que le renversement de la conjoncture économique marquée par une récession de plus en plus grave obligent le président François

Mitterrand à changer trois fois de Premier ministre en deux ans.

 

Chef du gouvernement depuis 1988, Michel Rocard, partisan des « révolutions minuscules » qui doivent réformer la société française en profondeur et progressivement, échoue

 

dans sa tentative d’ouverture vers le centre, alors même que sa politique est contestée sur sa gauche. Afin de

 

« donner un nouvel élan », Édith Cresson lui succède le 15 mai 1991, devenant la première femme à occuper ce poste. Onze mois plus tard, le 3 avril 1992, après avoir atteint des records d'impopularité, elle est remplacée par Pierre Bérégovoy. Fort de sa réputation de gestionnaire pragmatique et honnête, d’origine modeste, ce dernier ne parvient toutefois pas à empêcher la défaite annoncée du PS aux législatives de mars 1993. Au-delà des stratégies politiques et des différences de méthodes et de personnalité entre les trois Premiers ministres, ces gouvernements successifs, formés pour l'essentiel de la même équipe ministérielle, ont été confrontés aux mêmes problèmes - montée du chômage, aggravation du malaise social, crise du politique -, auxquels ils ont tenté d'apporter des solutions, identiques dans leurs grandes lignes, dont l'échec est lourdement sanctionné en 1993.

 

Franc fort et chômage

 

La politique économique suivie par les socialistes, dont la continuité est incarnée par Pierre Bérégovoy, ministre de l'Économie et des Finances de 1988 à 1992, avant sa nomination comme Premier ministre, vise avant tout à restaurer les grands équilibres en s'appuyant sur la stabilité monétaire et la désinflation. La politique du « franc fort » permet un raffermissement de la monnaie par rapport au mark et au dollar. De même, la maîtrise des prix connaît un succès certain : le taux d'inflation passe de 3,4 % en 1990 à 2,4 % en 1992, se situant pour la première fois en dessous de celui de l'Allemagne. Grâce à cette « désinflation compétitive ». la balance commerciale, après avoir enregistré un lourd déficit en 1990 et 1991. devient excédentaire à partir de 1992, un événement sans précédent depuis vingt ans. Il s'explique en partie par le recul des importations et plus encore par les gains de compétitivité des entreprises françaises, notamment dans le secteur industriel.

 

Toutefois, la marge de manœuvre du gouvernement est progressivement réduite en raison de l'aggravation du

 

déficit public et du climat international de récession. En outre, la priorité donnée à l'effort d'intégration au grand marché européen de 1993, puis à l’Union économique et monétaire prévue par le traité de Maastricht, accentue la dépendance de l'économie française vis-à-vis de celle de l'Allemagne. Ainsi, la parité fixe du franc par rapport au mark contraint la France à s'aligner sur les taux d'intérêt de l’Allemagne, qui demeurent élevés en raison du coût de la réunification. Or ce maintien des taux d'intérêt français à un niveau élevé pénalise la relance de l'investissement au moment où le ralentissement de la croissance en France rendrait leur baisse nécessaire. Enfin, les attaques contre la monnaie française en septembre 1992, en soulignant le manque de crédibilité persistant du franc sur les marchés internationaux, viennent remettre en cause certains des bénéfices tirés de la politique du « franc fort ». La chute de l’activité se traduit par une montée importante et régulière du chômage. Au début de l'année 1993, la barre des trois millions de chômeurs est dépassée, malgré plusieurs plans en faveur de l'emploi. Cette augmentation, due en partie à la rapide progression de la population active (+ 200 000 personnes par an), s’avère d'autant plus préoccupante que le nombre de chômeurs de longue durée ne cesse de croître et que de nouvelles catégories sociales telles que les cadres sont désormais touchées.

 

Le malaise social

 

L'échec des dispositifs classiques de lutte contre le chômage tout comme celui des mesures spécifiques (RMI, contrats emploi-solidarité [CES], ou aide aux chômeurs de longue durée) contribuent à l'émergence d’un

histoire

« Pierre Bértgovoy symbolise la continuité de la gestion socialiste.

Son su ic id e suscitera une très vive émotion.

©James Andanson • Sygma 1992, après avoir atteint des records d'impopularité, elle est remplacée par Pierre Bérégovoy.

Fort de sa réputation de gestionnaire pragmatique et honnête, d'origine modeste, ce dernier ne parvient toutefois pas à empêcher la défaite annoncée du PS aux législatives de mars 1993.

Au-delà des stratégies politiques et des différences de méthodes et de personnalité entre les trois Premiers ministres, ces gouverne· ments successifs.

formés pour l'essentiel de la même équipe ministérielle, ont été confrontés aux mêmes problèmes - montée du chômage, aggravation du malaise social, crise du politique -, auxquels ils ont tenté d'apporter des solutions.

identiques dans leurs grandes lignes, dont l'échec est lourdement sanctionné en 1993.

Franc fort et chômage La politique économique suivie par les socialistes, dont la continuité est in car, née par Pierre Bérégovoy, ministre de l'Economie et des Finances de 1988 à 1992.

avant sa nomination comme Premier ministre, vise avant tout à restaurer les grands équilibres en s'appuyant sur la stabilité monétaire et la désinflation.

La politique du« franc fort »permet un raffermissement de la monnaie par rapport au mark et au dollar.

De même.

la maîtrise des prix connaît un succès certain :le taux d'inflation passe de 3,4 % en 1990 à 2,4 % en 1992, se situant pour la première fois en dessous de celui de l'Allemagne.

Grâce à cette « désinflation compétitive», la balance commerciale.

après avoir enregistré un lourd déficit en 1990 et 1991.

devient excédentaire à partir de 1992, un événement sans précédent depuis vingt ans.

Il s'explique en partie par le recul des importations el plus encore par les gains de compétitivité des entreprises françaises, notamment dans le secteur industriel.

Toutefois.

la marge de manœuvre du gouvernement est progressivement réduite en raison de l'aggravation du déficit public et du climat international de récession.

En outre, la priorité donnée à l'effort d'intégration au grand marché européen de 1993, puis à l'Union économique et monétaire prévue par le traité de Maastricht, accentue la dépendance de l'économie française vis-à-vis de celle de l'Allemagne.

Ainsi, la parité fixe du franc par rapport au mark contraint la France à s'aligner sur les taux d'intérêt de l'Allemagne.

qui demeurent élevés en raison du coOt de la réunification.

Or ce maintien des taux d'intérêt français à un niveau élevé pénalise la relance de l'investissement au moment où le ralentissement de la croissance en France rendrait leur baisse nécessaire.

Enfin, les attaques contre la monnaie française en septembre 1992, en soulignant Je manque de crédibilité persistant du franc sur les marchés internationaux, viennent remettre en cause certains des bénéfices tirés de la politique du« franc fort».

La chute de l'activité se traduit par une montée importante et régulière du chômage.

Au début de l'année 1993, la barre des trois millions de chômeurs est dépassée, malgré plusieurs plans en faveur de l'emploi.

Cette augmentation.

due en partie à la rapide progression de la population active ( + 200 000 personnes par an), s'avère d'autant plus préoccupante que le nombre de chômeurs de longue durée ne cesse de croître et que de nouvelles catégories sociales telles que les cadres sont désormais touchées.

Le malaise social L'échec des dispositifs classiques de lutte contre le chômage tout comme celui des mesures spécifiques (RMI.

contrats emploi-solidarité [CES], ou aide aux chômeurs de longue durée) contribuent à l'émergence d'un phénomène d'exclusion et de marginalisation.

Symbolisée chaque hiver par la résurgence du problème des sans-domicile-fixe (SDF), la« nouvelle pauvreté »apparaît comme l'un des signes les plus visibles d'une crise sociale profonde qui touche particulièrement les jeunes, notamment ceux des banlieues.

Ces dernières connaissent à partir de 1990 une série d'émeutes violentes.

Tour à tour, ce sont Vaulx-en-Velin (octobre 1990), Sartrouville (mars 1991 ) et Mantes-la· Jolie (mai-juin 1991) qui s'embrasent.

La création d'un ministère de la Ville en décembre 1990, confié à Michel Delebarre, puis à Bernard Tapie, le vote de plusieurs lois concernant le logement et la solidarité entre communes riches et pauvres, permettent.

certes, de freiner la dégradation de la situation, mais non de l'enrayer.

En outre, proposé comme seule alternative à l'absence de projet social après la conversion des socialistes au pragmatisme et à la rigueur, le modèle d'intégration républicain est remis en cause par l'aggravation de la récession.

Ainsi, le système scolaire, l'un des piliers de ce modèle, connaît-il de graves difficultés liées à la forte augmentation du nombre d'élèves et à l'allongement, voulu par le gouvernement, de la durée des études.

Malgré certaines réformes décidées par Lionel Jospin, auquel succède en 1992 Jack Lang, les socialistes se trouvent confrontés au mécontentement grandissant des professeurs et des élèves, qui sc traduit par des grèves et d'importantes manifestations en octobre 1990.

Par ailleurs, des affaires, telle celle du foulard islamique, relancent le débat sur la fonction d'intégration de l'école, alors même que la question de l'in1migration tend à devenir Wl problème politique majeur.

L'importance de ce thème, qui n'est DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES 1990 1991 1992 1993 Nombre d'habitants (en millions) 56.7 5 7.0 57,4 57.6 Produit national brut (en do ll ars US/habitant) 19460 20410 22260 22360 PIS en volume (en% de variation par rapport à l'année précédente) 2,5 0.8 1,2 -1.0 Part du PIS réalisée (en%) par l'agriculture - - 3 - l'industrie - - 29 - les services - - 68 - Solde de la balance commerciale (en milliards de dollars) -12.9 -8.8 2,8 9.4 Solde financier des administrations publiques (excédent ou déficit en% du P1S) -1,6 -2.2 -3,9 -5,8 Prix à la consommation (en % de variation par rapport à l'année précédente) 3.4 3.2 2,4 2,1 Taux de chômage (en% de la population activ e) 8,9 9,5 10,4 11,7 Taux d'intérêt à court terme 10,3 9,6 10,3 8,6 long terme 1 0 ,4 9.5 9,0 7,0 Souroes: Banque mondiale: OCDE.. »

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