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Galla Placidia

Publié le 27/02/2008

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Elle avait environ douze ans, le 1er janvier 404, quand le poète Claudien l'évoque marchant devant le char triomphal de son demi-frère Honorius, accompagnée du fils de Stilicon, Eucher, de peu son aîné, auquel Théodose Ier l'avait fiancée. Dès 400, selon Claudien encore, StiliconP2588 aurait fait broder sur sa trabée de consul l'image du futur mariage de son fils avec la soeur de l'empereur. Mais Placidia, fille du grand Théodose et de Galla, fille elle-même de Valentinien Ier, acceptait mal ce mariage. Élevée à Rome, après la mort de sa mère en 394, dans une cour où elle représentait à la fois la dynastie valentinienne et la dynastie théodosienne, elle avait pu s'irriter des honneurs qui échurent aux femmes de la famille du demi-barbare qu'était le tout-puissant Stilicon, à l'épouse de celui-ci, SerenaP2527, simple nièce de Théodose, et à sa fille Maria qui épousa Honorius en 398. Fût-ce à cause de ces répugnances exploitées par la faction sénatoriale et anti-barbare, que Stilicon n'osa pas célébrer, fin de 407, les noces d'Eucher et de sa fiancée, alors nubile ? Il préféra remarier HonoriusP1789, veuf de Maria depuis 404, avec sa seconde fille Thermantia, plus jeune cependant que Placidia.             A l'automne 408 l'invasion de l'Italie et le siège de Rome par les Wisigoths d'Alaric donnèrent à Placidia l'espoir d'une revanche. Après la chute de Stilicon, HonoriusP1789 fit tuer Eucher et répudia Thermantia, renvoyée à Rome, auprès de sa mère, Serena, qui fut à son tour accusée de complicité avec Alaric et condamnée à mort par le Sénat. Pendant l'hiver 410, les sénateurs tentèrent de réconcilier le roi barbare avec Honorius : au camp de Rimini, quand Alaric déposa l'usurpateur Attale qu'il avait imposé à Rome en 409, ce fut en présence de Placidia, otage entouré d'égards, dit l'historien Zosime.      

« militum, d'autant plus dangereux qu'ils n'étaient pas barbares mais romains.

Pour sauver son pouvoir et la dynastie, elle ne put qu'opposer plus ou moins efficacement leurs ambitions rivales.

Félix P1581 réussit à refouler les Huns, soutiens d' Aetius P1033 , et à confiner celui-ci en Gaule où ses brillantes victoires sur les Wisigoths ne pouvaient plaire à Placidia.

Consul en 428, patrice, Félix P1581 devint si inquiétant que Placidia jugea prudent de renforcer la position d' Aetius P1033 , promu second magister utriusque militiae, et de recourir au fidèle Boniface P1246 qui refusa d'obéir à un ordre de rappel émanant de Félix P1581 .

Alors, Félix P1581 déclara Boniface P1246 rebelle et expédia une petite armée à Carthage.

En 429, l'invasion de l'Afrique par les Vandales de Genséric hâta le sort de Félix P1581 : Boniface P1246 n'eut pas à combattre les soldats de Ravenne, qui furent rappelés, et Aetius P1033 , revenu à la cour, put faire tuer Félix P1581 avec l'approbation de Placidia, en mai 430, car, à cette date, Boniface P1246 n'avait pas encore été définitivement vaincu par Genséric devant Hippone.

Mais en 431-432, quand les Vandales battirent, après Boniface P1246 , le général oriental Aspar P1131 que Théodose II P2635 , à la prière de Placidia, avait envoyé en Afrique, Aetius P1033 , seul généralissime de l'Occident, devint redoutable.

Dès que des troubles en Rétie-Norique et en Gaule l'obligèrent à quitter Ravenne, Placidia se hâta de rappeler Boniface P1246 qui, malgré ses défaites africaines, fut nommé magister utriusque militiae et patrice.

Les deux rivaux s'affrontèrent dans une guerre civile sauvage.

Vainqueur mais mortellement blessé, Boniface P1246 mourut à Rimini et Placidia confia l'armée de ses fidèles à Sébastien, gendre de Boniface P1246 , qui ne put tenir contre les Huns qu' Aetius P1033 ramena de Pannonie en 433.

Vaincue et sans appui militaire, Placidia dut nommer Aetius P1033 Patrice et magister utriusque militiae unique.

Ce fut lui qui traita avec Genséric en 435 et l'établit comme fédéré en Afrique.

Placidia, réduite au rôle de conseillère, entretint son influence par son zèle enversl'orthodoxie catholique, condition de la paix civile en Occident et des liens dynastiques avec l'Orient de Théodose II P2635 et de Pulchérie P2395 . Sans doute fut-ce pour resserrer ces liens qu'elle fit célébrer à Constantinople, en 437, le mariage de Valentinien III P2699 , devenu majeur, et d'Eudoxia ; à cette occasion, elle céda à Théodose II P2635 ce qui restait de l'Illyricum occidental autour de Sirmium.

Ainsi garda-t-elle une forte emprise morale sur son fils et Eudoxia, proclamée cependant Augusta en 439-440, après la naissance de deux filles.L'union avec l'empire d'Orient fut étroite, comme l'attestent la promulgation du Code théodosien et l'entente avec le pape saint Léon, défenseur de l'orthodoxie contre les monophysites orientaux.

Placidia épia les ambitions d' Aetius P1033 : elle tenta de susciter d'autres généraux et patrices, tel Flavius Morobaudes en 443 ; ses clients peuplèrent le Palais, tel le chambellan Heraclius qui, plus tard, poussa l'empereur à tuer Aetius P1033 ; peut-être dénonça-t-elle la collusion du parti sénatorial avec Aetius P1033 et le projet de fiançailles entre le fils d' Aetius P1033 et la seconde fille de Valentinien III P2699 .

Mais elle eut l'amertume de voir sa fille Honoria P1788 recourir aux Huns qui avaient tant aidé Aetius P1033 .

Contrainte au célibat par la raison d'État dynastique et irritée du rang inférieur où elle était refoulée, Honoria P1788 conspira avec son intendant dont elle attendait un enfant, en 449, et, trahie, demanda l'aide du roi des Huns, Attila P026 , qui aussitôt la réclama pour femme à Théodose II P2635 .

Averti par Constantinople, Valentinien III P2699 fit saisir et juger Honoria P1788 : Placidia obtint la grâce de sa fille, mais dut l'emmener à Rome, sous sa garde.

La menace d'invasion barbare se rapprocha en 450.

Théodose II P2635 mourut, en juillet, et son successeur Marcien P2072 , heureux de détourner les Huns vers l'Occident, approuva le refus opposé par Valentinien III P2699 au mariage d' Honoria P1788 et d' Attila P026 .

Le 27 novembre, Placidia s'éteignit à Rome, avant d'avoir vu Attila P026 envahir la Gaule en 451, l'Italie en 452 et ainsi ébranler la puissance d' Aetius P1033 .

On l'inhuma non dans cette Ravenne où elle avait longuement et dangereusement vécu, car le mausolée qui porte son nom P111C n'était qu'une dépendance de l'église Sainte-Croix bâtie par elle, mais dans l' Urbs, près de la basilique Saint-Pierre du Vatican, précisément dans le mausolée où reposaient Honorius P1789 et ses épouses, les filles de Stilicon P2588 , ainsi peut-être que Théodose II P2635 dont la dépouille avait été demandée à Constantinople.

C'était une sépulture digne de la fille du grand Théodose P316 , obstinément fidèle, malgré d'apparentes contradictions, à la politique théodosienne : défendre l'Empire plus à l'intérieur qu'à l'extérieur, plus contre les usurpations que contre les invasions, par la légitimitédynastique et l'orthodoxie catholique qui garantissaient l'intégration des Barbares et l'unanimitas entre Constantinople et Rome.. »

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