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GENGIS KHAN ET L'EMPIRE MONGOL

Publié le 11/02/2019

Extrait du document

Une multitude de cités de l’Iran oriental et de l’Afghanistan connurent le même sort. Seuls les artisans trouvaient parfois grâce aux yeux des Mongols, car ils pouvaient enrichir l’empire par le produit de leur travail.

 

Deux lieutenants de Gengis Khan, envoyés en mission de reconnaissance à la tête d’une armée de 20000 cavaliers, ravagèrent en 1221-1222 les régions autour de la mer Caspienne, le Caucase, la Russie méridionale et la Géorgie. Dans la steppe, non loin de la mer d’Azov, les Mongols écrasèrent l’armée russe. Gengis Khan lui-même avait poussé ses campagnes jusqu’à l’Indus. Lorsqu’il rentra en Mongolie en 1224, il régnait sur une grande partie de l’Asie centrale.

 

Les historiens s’accordent à reconnaître à Gengis Khan des qualités qui contrastent fortement avec la barbarie générale des Mongols. Esprit modéré, bon administrateur et fin politique, il instaura l’ordre, la moralité et une discipline militaire sans faille dans un monde violent qu’il avait trouvé en pleine anarchie. Détestant la traîtrise et les larcins, ce chef équitable et éclairé

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Gengis Khan

 

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MONGOLS

est à l’origine d’un code civil qui protège la propriété individuelle. Il nomma des chefs de toutes les ethnies et toutes les confessions religieuses, accorda une grande autonomie à la femme, qui pouvait participer aux expéditions militaires en dehors de ses tâches familiales, et mit en place un système fiscal et un réseau d’estafettes rapides qui sillonnaient tout l’empire.

 

Du grand empire aux petits khanats

 

Après la mort de Gengis Khan, en 1227, ses quatre fils se partagent l’empire mais se soumettent à l’autorité de l’un d’entre eux, Ogoday qui porte le titre de grand khan. L’État s’organise à la manière des grands empires et se donne même une capitale fixe, Karakorum. Ogoday poursuit les conquêtes de son père, achevant en 1231 l’annexion de la Fterse. Son neveu Batu (le fils de son frère Djôtchi) commande une immense armée qui fait des ravages en Europe: la Russie est envahie (Riazan, Vladimir et Kiev incendiées) et reste sous le joug mongol pendant plus de deux siècles; une partie de l’armée s’attaque à la Bologne et avance jusqu’en Silésie, tandis que le gros des troupes écrase les Hongrois et s’approche de Vienne. La mort d’Ogoday survenue en 1241 à Karakorum, semble avoir arrêté la progression l’armée mongole. Les Mongols conduits par Batu se retirent d’Europe, descendant le Danube vers les steppes de la basse Volga (au nord de la mer Noire). Ce territoire devient celui du khanat mongol de la Russie du Sud, connu sous le nom de la Horde d’Or.

 

Le successeur d’Ogoday Mongka, continua la conquête de la Chine tandis que son frère cadet, Hulagu, soumit le califat abbasside de Bagdad et fonda le khanat mongol de Perse. Des adversaires musulmans, les Mamelouks d’Égypte et de Syrie, empêchèrent les Mongols d’envahir le pays des pharaons. Un autre frère de Mongka, Kubilay Khan, devint grand khan en 1260 et acheva la conquête du territoire chinois. Fier maître de la Chine entière, il établit la capitale à Pékin, mais ne tarda pas à perdre son autorité

 

L’impitoyable grand khan Tamerlan, «l’homme de fer». En 1401, il massacra 20000 personnes lors du sac de Bagdad.

 

▼ L'âge d’or de la puissance mongole (1209-1405): le territoire et les sphères d’influence de Gengis Khan à Timur Lang.

 

sur les khanats régis par ses cousins au sud-ouest de la Mongolie et au Turkestan. L’Empire mongol finit par se diviser ainsi en plusieurs États, lesquels furent progressivement assimilés par les cultures locales, tandis que Kubilay Khan, oubliant ses échecs pour soumettre le Japon, l’Indochine et Java, réalisait son rêve de fonder en Chine sa propre dynastie, celle des Yuan (1279—1368). La Horde d’Or survivra jusqu’au xv siècle. À la fin du xiv siècle, un des chefs de la féodalité turque qui régnait en Transoxiane, l’émir Timur Lang (Tamerlan), voulut restaurer l’empire de Gengis Khan. Il réussit à conquérir une bonne partie de l’Asie. Un de ses descendants, Babur, fonda l’Empire moghol de l’Inde au début du xvie siècle. La révolution communiste en Russie fit disparaître les derniers khanats.

 

L’Europe et l’Asie

 

Si les migrations des Mongols éprouvèrent durement nombre de populations européennes, l’existence du grand empire asiatique eut aussi des conséquences positives sur les contacts entre l’Orient et l’Occident. Ainsi, la stabilité politique à l’Est permit aux marchands européens de voyager à travers toute l’Asie. Le célèbre Vénitien Marco Bolo put traverser la Fferse, le Ramir et le Turkestan pour se rendre à la cour de Kubilay Khan. Il visita la Chine mongole entre 1275 et 1291. Marchandises, plantes, œuvres d’art et inventions chinoises parvinrent jusqu’en Occident par mer ou par terre. Après la dislocation de l’Empire mongol, les contacts entre l’Est et l’Ouest diminuent pour reprendre au XVe siècle grâce à la découverte d’une nouvelle route maritime vers l’Orient.

DATES CLÉS

 

1155

 

Naissance de Temûjin (Gengis Khan).

 

1202-1204

 

Gengis Khan domine toute la Mongolie.

 

1208-1209

 

Campagnes contre le Tibet et la Chine.

 

1215-1219

 

Prise de Pékin. Invasion de la Corée.

 

1227-1229

 

Mort de Gengis Khan. Ogoday reconnu grand khan.

 

1235

 

Fondation de Karakorum, capitale des

 

Mongols, en Mongolie. Annexion de l’Arménie.

 

1237-1241

 

Entrée des Mongols en Russie. Prise d’Ispahan. Incursions en Irak. Invasion du Tibet. Avancée en Europe.

 

1243-1259

 

Invasion de l'Anatolie. Ambassadeurs mongols à Lyon et à Chypre. Occupation de la Chine du Sud.

 

1260-1294

 

Prise d’Alep et de Damas. Invasion des Balkans. Tentative de débarquement au Japon (1274). Campagnes en Annam, en Birmanie.

 

1370-1405

 

Règne de Timur Lang. Destruction de la Horde d’Or. Tamerlan saccage Delhi.

 

1576

 

Conversion des Mongols au bouddhisme lamaïque.

 

1920

 

La révolution soviétique abolit le dernier khanat.

« Gengis Khan et l'empire mongol grand chef militaire s'empara ensuite du Turkes­ tan oriental et de la Transoxiane (l'Ouzbékistan, une partie de l'Afghanistan et de l'Iran actuels), dont les merveilleuses villes Boukhara et Samar­ kand furent saccagées.

Une multitude de cités de l'Iran oriental et de l'Afghanistan connurent le même sort.

Seuls les artisans trouvaient parfois grâce aux yeux des Mongols, car ils pouvaient enrichir l'empire par le produit de leur travail.

Deux lieutenants de Gengis Khan, envoyés en mission de reconnaissance à la tête d'une armée de 20000 cavaliers, ravagèrent en 1221-1222 les régions autour de la mer Caspienne, le Caucase, la Russie méridionale et la Géorgie.

Dans la steppe, non loin de la mer d'Azov, les Mongols écrasèrent l'armée russe.

Gengis Khan lui-même avait poussé ses campagnes jusqu'à l'Indus.

Lors­ qu'il rentra en Mongolie en 1224, il régnait sur une grande partie de l'Asie centrale.

Les historiens s'accordent à reconnaître à Gengis Khan des qualités qui contrastent forte­ ment avec la barbarie générale des Mongols.

Esprit modéré, bon administrateur et fin poli­ tique, il instaura l'ordre, la moralité et une disci­ pline militaire sans faille dans un monde violent qu'il avait trouvé en pleine anarchie.

Détestant la traîtrise et les larcins, ce chef équitable et éclairé • VIenne RUSSIE ·"'"• �. »

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