Genséric (Histoire)
Publié le 22/02/2012
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La réussite de celui-ci était due moins à sa puissance maritime menaçant les communications impériales enMéditerranée qu'à son royaume africain.
Préservé, grâce à la distance, d'une prompte reconquête romaine comme dela rivalité des autres rois germains installés dans l'Empire, rivaux qui l'avaient probablement décidé à évacuerl'Espagne en 429, Genséric put jouir d'une longue sécurité.
Pourvu de riches terres à blé, il put établir ses quatre-vingt mille Barbares parmi quelque deux millions de provinciaux sans devoir affronter des invasions ou des expéditionsimpériales, donc des révoltes.
Mais Genséric, devenu rex Vandalorum et Alanorum, eut à maintenir cette minorité de sujets germains qui lui donnaitson armée et fondait sa royauté.
La brutalité de la conquête sépara d'emblée les Barbares des Romano-Africains.
S'iln'y eut pas d'expropriation totale des provinciaux, les confiscations furent considérables après 439.
Le roi et samaison prirent les grands domaines de l'empereur et des senatores en Byzacène, Numidie, Gétulie, donc à lapériphérie du centre de la Proconsulaire où les familles de quinze mille guerriers environ, exempts d'impôts etastreints seulement au service militaire, remplacèrent les petits et moyens propriétaires aux domaines plus faciles àallotir que les latifundia.
Les mariages mixtes furent peut-être interdits, mais la langue et les mœurs des provinciauxpénétrèrent chez ces Barbares pourvus des champs, maisons et moyens d'exploitation agricoles des Romano-Africains.
L'hérésie des Vandales les sépara des Romains catholiques plus complètement que les sévices infligés aux spoliés.Genséric, avivant l'exclusivisme de l'arianisme national, fit exécuter dès 437 ses quatre conseillers espagnols et, en450 encore, le comte Sebastianus qui refusaient d'être ariens.
Il imposa sans concession l'Église arienne soumise àson autorité, persécuta les catholiques, confisquant leurs édifices, déportant leur clergé, et il multiplia tant lesvexations après 455 que la haine de l'arianisme exaspéra et fanatisa les colères des provinciaux.
Honni, il fut assimiléà la Bête de l'Apocalypse dont le chiffre, 666, correspondait à son nom, disait-on.
La forte monarchie qu'il instaura ne renia pas les institutions germaniques, en particulier le système successoral ditagnatique.
Il se borna à réformer l'armée qu'il divisa en "milles" de deux cents à deux cent cinquante soldats dont ilnomma les millenarii qui remplacèrent les chefs tribaux ; ainsi put-il impunément ne plus apparaître à la tête de sesgroupes après 439, sauf pour le pillage de Rome qu'il dirigea en personne, à soixante-six ans.
A Carthage, il vécut ausein de son comitatus de fidèles bien nantis qui cependant, eurent peu d'influence politique.
Son administrationdemeura sommaire, réduite à quelques fonctions palatines.
Soucieux avant tout d'être maître chez lui, il ne semblepas avoir rêvé de diriger le gouvernement impérial de Ravenne, comme d'autres rois barbares séduits par le rôle degénéralissimes ou de faiseurs d'empereurs.
Quand il mourut, à quatre-vingt-huit ans, le 24 janvier 477, ce bâtard devenu roi, sans avoir jamais été au servicede l'Empire, disgracié par sa boiterie et une précoce obésité, calculateur, réaliste, mais hardi, animo profundus selonJordanes, avait implanté dans les frontières de l'Afrique de César ses Vandales, si longtemps errants, autant par sonhabileté que par ses conquêtes..
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