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Géographes et géographie (histoire)

Publié le 27/03/2013

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histoire

Les premiers géographes se sont attelés à situer la Terre dans l'espace. On se représente celle-ci soit comme un ballon flottant sur l'Océan, soit comme un disque plat. indiné, avec en son centre la Méditerranée et l'embouchure du Nil. En cela, les premiers géographes se confondent avec les premiers astronomes, les deux disciplines n'étant alors pas différenciées. Quelle est l'origine de l'alternance du jour et de la nuit, du cycle des saisons, des édipses? Comment s'orienter sur la Terre? Autant de questions que se posent les géographes grecs qui repèrent les étoiles dans le ciel, établissent des cartes d'orientation, tentent de se représenter le système solaire

histoire

« phase de l'expansion du christianisme car pour beaucoup, exploration et colonisation ne se conçoivent pas sans l'évangélisation des populations autochtones .

On peut alors parier d'un véritable élan missionnaire , à l'œuvre particulièrement dans les colonies espagnoles et portugaises du Nouveau Monde mais aussi en Asie.

Citons par exemple l'œuvre d'évangélisation du jésuite espagnol François Xavier dans plusieurs territoires d'Extrême-Orient; il parvient jusqu 'au Japon en 1549.

UNE DISCIPUNE KIENTIAQUE Les grandes expéditions suscitent bien des intérêts: de nombreux scientifiques y participent (astronomes, médecins, naturalistes , mathématiciens ..

.

), ainsi que des dessinateurs ou des prêtres possédant une formation technique .

Les voyages de1-Coolret de La Pérouse permettent par exemple d'explorer le Pacifique au XVIII' siècle.

C'est à cette époque que la géographie commence à émerger en tant que discipline scientifique .

A la démarche d'accumulation des connaissances sur le monde et ses habitants s'ajoutent des enjeux économiques et politiques qui sous-tendent le développement de la géographie : il s'agit par exemple d'établir des postes militaires dans les pays que l'on découvre ou de connaître précisément la localisation des principales sources de matières premières.

A partir de la seconde moitié du XVIII' siècle, la révolution industrielle permet un essor sans précédent des transports et des échanges commerciaux : le cadre dans lequel s'inscrivent les activités humaines s'élargit considérablement S 'appuyant sur ces évolutions , la géographie se développe et s'institutionnalise, comme le montre la création de sociétés de géographie , qui s'emploient à la diffusion des connaissances: la première est créée à Paris en 1821.

C'est d'Allemagne que vient le renouveau de la discipline principalement grace à deux figures capitales dont les travaux mettent l'accent sur les relations entre les hommes et leur environnement: Alexander von Humboldt (1769 -1859), qui explore quatre années durant le continent américa i n avant d'occuper la chaire de géographie de l'université de Berlin, et Carl Ritter (1779-1859), qui centre une partie de ses réflexions sur l'impact de la révolut ion industrielle.

Plus tard, sous l'influence des travaux de ces deux maîtres , mais aussi de ceux de Charles Darwin , un autre Allemand, Friedrich Ratzel (1844-1904) , achève de construire une géographie humaine (,4nthropogéographie , 1882-1891) qui synthétise les apports des sciences naturelles et des sciences sociales et économiques.

ENSEIGllU 1A GtoGLVlllE En France, il faut attendre la fin du XIX' siècle, et l'essor du nationalisme consécutif à la défaite de 1870 face à la Prusse, pour que la géographie prenne toute sa place dans le système éducatif.

En 18n, l'historien , économiste et géographe Émile Levasseur (1828-1911) remet un rapport dans lequel il formule des recommandations pour l'enseignement de la discipline dans le primaire et le secondaire, recommandations qui continuent d'inspirer les programmes des manuels d 'aujourd'hui.

Sous la nr République , un manuel en particulier symbolise l'essor de la géographie comme discipline scolaire mais aussi son utilisation à des fins patriotiques: Le Tour de la France par deux enfants qui narre le périple de deux orphelins à travers les régions françaises , au lendemain de la perte de l'Alsace­ Moselle.

A cette époque, deux noms dominent la géographie française .

Tous deux ont intégré les apports de l'école allemande : il s'agit d'abord d'Élisée Redus (1830-1905) , dont la Géographie française, qui parait chez Hachette de 1876 à 1890 , permet au grand public cultivé de se familiariser avec la discipline.

De son cOté , Paul Vidal de La Blache (1845-1918) , auteur notamment du Tableau de la géographie de la France (1903), promeut l 'avènement de la géographie dans l'enseignement supérieur, à l'Université et à ! 'École normale supérieure de la rue d'Ulm .

Durant la première moitié du XX" siècle, la géographie se consolide : particulièrement bien implantée en Allemagne et en France , elle développe de nouvelles orientations dans les pays anglo-saxons, surtout avec les écoles du Middle West et de Berkeley aux États-Unis, la deuxième étant dominée par la personnalité de Carl O .

Sauer (1889-1975) .

Dans les années 1950, à la suite des remises en cause intellectuelles consécutives à la Seconde Guerre mondiale , spécialement marquées par l'émergence de l'existentialisme, les géographes commencent à placer l'homme au centre de leurs analyses et à intégrer à leur réflexion les évolutions liées à la modernisation .

La géographie connait alors une sorte de crise de définition qui la fait sortir du carcan des sciences naturelles pour la faire entrer dans le camp des sciences sociales .

Elle emprunte également à des diSciplines comme les mathématiques, la biologie ou la physique , des lois, des méthodes, des outils, etc.

Une •nouvelle géographie• émerge , dominée par les Angl«>-Saxons , en particulier les Américains, qui trouve un écho en France surtout à partir de l'apr6- mai 68.

Sie ouvre de nouvelles voies de recherche -notamment dans le domaine urbain et industriel -et, s'appuyant sur les travaux de l'économie spatiale, ronsacre l'ana~ des flux (transports, migrations ...

).

Elle néglige cependant les études régionales et la géographie physique.

Elle donne également naissance à un courant radical dans les années 1970 qui s'inspire de modèles marxistes et concentre ses recherches sur le milieu urbain .

En parallèle , apparait une •géographie humaniste ., dont l'un des précurseurs est le Français Éric Dardel (1900-1968) : ses travaux, à commencer par L'Homme et la Terre (1952), inspirent nombre de géographes américains .

L'affrontement Est/Ouest, puis l'émergence d'un monde multipolaire , qui s'accompagne de la remise en cause des idéologies, ainsi que l'urbanisation galopante , les mutations technologiques et la mondialisation des échanges commerciaux et culturels permettent à la géographie politique , ou géopolitique , de retrouver ses lettres de noblesse.

La géopolitique étudie le jeu des rapports de force dans le monde, par exemple autour du contrôle de matières premières stratégiq ues comme le pétrole, rapports de force que l'économie seule ne suffit pas toujours à saisir dans toute leur complexité .

En France , cette évolution est dominée par les travaux d'Yves Lacoste (né en 1929), fondateur de la revue Hérodote et auteur de La Géograph ie, ça sert d'abord à faire la guerre (1976) .

Toujours en France , la Géographie universelle de Roger Brunet (né en 1931), dont les dix volumes sont publiés entre 1990 et 1996, mobilise une centaine de géographes .

Il s 'agit de la troisième entreprise du genre en un siècle, après celles de Conrad Malte-Brun et dtlisée Reclus .

REPRÉSENTER LA TERRE • Le plus ancien globe terrestre occidental connu date de 1492 .

li est l'œuvre du marchand et voyageur allemand Martin Behaim (1459-1507) et, s'il ignore l'Amérique , prend en compte les dernières découvertes des navigateurs portugais le long des côtes africaines .

Citons également les Globes de Coronelli: d'un diamètre de 387 cm, ils ont été réalisés à la fin du XVI( siècle par le moine franciscain Vhlcenzo C-111 (1650- 1718) et offerts à Louis XIV.

L'un est dédié à la représentation de la Terre (globe terrestre), l'autre à celle du ciel (globe céleste).

Le globe terrestre présente l'état des connaissances géographiques tandis que le globe céleste figure l'état du ciel à la naissance de Louis XIV.

• Gravée sur une tablette d'argile sumérienne, la plus ancienne carte connue a été découverte lors de fouilles en Irak, sur le site de Ga-Sur à Nuzi .

Vieille de 4 500 ans, elle est aujourd'hui conservée au Musée sémitique de l 'université de Harvard .

Dès !'Antiquité , les géographes s 'appliquent à rechercher la meilleure solution pour projeter les tracés géographiques de la surface terrestre sur une carte.

Au milieu du 1~ siècle av.

J.-C., Hipparque introduit une relation mathématique entre un point du globe et sa localisation sur la carte .

li lance l'idée d'un quadrillage imaginaire de méridiens et de parallèles .

Pour autant les notions de latitude et longitude n'ont pas encore été définies.

Elles le seront avec Ptolémée, au 1~ siècle apr.

J.-C., qui calcule la latitude et la longitude de 8 000 points .

Grace à ces coordonnées géographiques et à la méthode que Ptolémée propose dans sa Géographie , il est poss ible de reconstituer la carte du monde tel que le voyait le savant grec.

Le savoir cartographique hérité des Anciens se perd au Moyen Age .

La carte du monde te l qu'on se le représente à l'époque médiévale est un T couché, orienté vers la droite et entouré d'un 0 (représentation en T ou en T-0) : l'Europe au-dessus de la barre horizontale, l'Afrique en dessous et l'Asie à droite de la barre verticale (l'Amérique et l'Océan ie étant encore inconnues) .

La barre horizontale représente la Méditerranée, la barre verticale la mer Noire et le Nil.

On situe Jérusalem , centre du monde, au point d 'intersection des deux barres .

A partir du Xlf siècle, apparaissent les portulans, cartes nautiques assez grossières utilisées par les marins des pays chrétiens de la Méditerranée occidentale pour se répérer.

Ils permettent d'améliorer la connaissance des littoraux.

Un tournant s'opère au début de la Renaissance : la géographie, et plus particulièrement la cartographie , est remise à l'honneur.

Cette évolution est confirmée au XVI" siècle , notamment par les travaux de Gerard Mel'CafOt' (1512-1594), qui permettent d'obtenir une méthode de projection respectant les angles .

Cette méthode, découverte en 1569, se caractérise par le fait que les parallèles et les méridiens sont des lignes droites qui se coupent à angle droit Les méridiens sont régulièrement espacés , tandis que l'espace entre les parallèles augmente avec la latitude.

C'est une pl'Ojectloll cylindrique.

En France, la première carte détaillée du territoire, à l'échelle 1/86400 , est l'œuvre de César François Cassini (dit Cassini Ill, 1n4-1784) et de son fils, Jean Dominique Cassini (Cassini IV, 1748-1845), qui entament sous l'impulsion de Louis XV, un travail de longue haleine: la publication des 181 planches composant la •carte de Cllssbll• s'échelonne de 1756 à 1815 .

A partir de 1808, Napoléon 1• décide de remplacer la carte de Cassini par la carte d'état-major au 1/80000.

Au xx' siècle, de nouveaux moyens d'acquisition des données bouleversent la cartographie : la photographie aérienne dans un premier temps puis la mise sur orbite de satellit es d'observation de plus en plus perfectionnés.

Le traitement informatique de ces données toujours plus nombreuses et complexes, grace à des logiciels baptisés SIG (systèmes d'information géographique) , donne naissance à une nouvelle discipl ine: la géomatique .

Les SIG permettent de gérer efficacement une multitude de données et de concevoir rapidement des cartes .

Leurs applications pratiques sont multiples, dans des secteurs aussi divers que l'aménagement du territoire, le tourisme, la prospection minière ou encore les transports.

Ils permettent également d'établir une cartographie précise des fonds marins.

DES OUTILS DE PLUS EN PLUS PERFECTIONNÉS Afin de pouvoir situer les différentes parties de la Terre les unes par rapport aux autres, la géographie a dû se doter de nombreux outils et techniques .

En premier lieu, d'une cartographie exacte .

Pour cela, il a fallu développer des instruments de mesure tels que: -l'alidade : appareil de visée inventé par Archimède constitué d'une règle ou d'une lunette mobile et permettant de mesurer des angles; -la boussole: instrument composé d'un cadran au centre duquel est fixée une aiguille aimantée mobile dont la pointe marque la direction du nord magnétique ; - le sexr..t : instrument utilisé en astronomie ou pour la navigation, composé d'un sixième de cercle gradué, servant à mesurer des distances angulaires apparentes, à prendre des hauteurs, ou à faire le point De nos jours, les apports de la photographie aérienne , puis de l'G6.sen.tiolt ~.permettent d'établir des cartes extrêmement précises .. »

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