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Gontran, artisan de la paix d'Andelot et bienfaiteur de l'Église

Publié le 01/09/2013

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Le traité est signé le 28 no-vembre 587 par Gontran, Chil¬debert H et Brunehaut, à Andelot, petite bourgade de la Haute-Marne, au sud-est de Chaumont. S'il s'efforce de régler les différends territo-riaux liés tant à l'héritage de Clotaire ler qu'au douaire de Galswinthe, la soeur de Brune¬haut, il prévoit aussi, ét sur¬tout, les procédures qui met¬tront un terme à la révolte des leudes. Désormais, ceux-ci ne peuvent plus — mesure desti-née à éviter la félonie — prêter serment à deux souverains francs à la fois. En outre, les grands se garantissent mu¬tuellement le libre passage sur leurs territoires respectifs.

« FONDATIONS ET BONNES ACTIONS Outre Saint-Michel de Chalon, dont la construction a bénéficié de son actif soutien, Gontran accorde de larges privilèges à l'abbaye Sainte-Bénigne de Dijon, fondée en 509 par Grégoire de Langres.

Ces deux institutions sont ensuite réunies sous la coupe de Saint-Maurice d'Agaune, fondée par le roi burgonde Sigismond, et confiées à l'abbé Apollinaire.

Gontran, dans ses dernières années, vide largement les caisses de son trésor au profit des pauvres .

Si le roi se distingue alors par ses œuvres, il fait également montre d'une grande piété et respecte scrupuleusement le jeûne.

La légende raconte que lorsque Marseille fut frappée par la peste il conseilla à la population, pour chasser le fléau, de prier avec ferveur et de s'astreindre à un régime de pain d'orge sec et d'eau.

Un savant jeu de règles suc­ cessorales supprime enfin les préséances dont chacun croyait pouvoir réclamer le bénéfice .

Ce pacte entériné et mis en application, les Francs peuvent enfin tirer un trait sur leurs querelles intestines et se con­ sacrer à la conquête de nou­ veaux territoires .

Les Wisigoths seront les premières victimes de la paix d'Andelot.

Gontran décide d'attaquer leurs pos­ sessions méridionales, au pré­ texte de venger la princesse austrasienne lndegonde, assas­ sinée avec son époux, saint Herménégild , lors de conflits religieux qui ont enflammé la Péninsule ibérique .

L.:appât de la conquête territoriale n 'est certes pas étranger à cet enga­ gement, tout fraternel qu 'il soit...

Mais l'expédition se solde par un échec cuisant.

Le général wisigoth Récarède remporte près de Carcassonne une écla­ tante victoire sur les Francs, dont cinq cents cavaliers sont massacrés.

Protecteur et bienfaiteur de l'Église Vers 590 , Gontran, qui règne depuis près de trente ans, va, fidèle à la tradition de la d ynastie mérovingienne dont les souverains tentent d'ex­ pier leur s méfaits à l' approche de la mort , consacrer ses der­ nières années à l'enrichisse­ ment de l 'Ég lise .

Le roi de Burgondie a déjà fait montre d'une certaine intelli­ gence religieuse à l'occas ion de l'affaire mettant en cause les évêques Salone d'E mbrun et Sagittaire de Gap .

Ces deux frères n' ont revêtu l'habit sacerdotal que pour mieux se livrer, et en toute impunité, à d 'abo minable s exactions .

En 577, leur s paroissiens , outrés par leur comportement , se sont une première fois révol­ tés .

Les prélats n'ont dû leur salut qu 'à la faiblesse de Gon­ tran et du pape Benoît le', qui, abusés par de faux témoi ­ gnages , les ont confirmés dans leurs charges.

En 578, les évê­ ques récidivent .

Puis, de nou­ veau, l'année suivante .

Convo­ qués au concile de Chalon­ sur- Saône , ils s'y rendent en toute insouciance, sûrs, une fois de plus , de ne pas être sanctionnés .

Pourtant, ils sont arrêtés et condamnés à finir leurs jours derrière les murs d 'un monastère.

A partir de 584, Gontran a entrepris la construction de plusieur s abbayes , dont la principale est celle de Saint­ Michel à Chalon -sur-Saône.

C'est dans son église qu'il sera enterré après sa mort , le 28 mars 59 3, à l'âge de quarante­ huit ans .

Dès lors, Childebert Il, son neveu et héritier , réu­ nira sous sa seule autorité les royaumes d'Austrasie, de Bur­ gondie, d'Orléans et une par­ tie de celui de Paris .

La rapide sanctification de Gontran, souverain faible, veule , lâche et cruel, peut paraître surprenante.

Mais l'ɭ glise, à la recherche de sym­ boles forts , s'est trouvé bien aise de mettre en avant ce roi qui a été l'un des rares mo ­ narques de son temps à pro­ téger les clercs et les monas­ tère s.

Il n'était certes pas le « bon roi Gontran » décrit par Grégoire de Tours, mais il était quand même un peu moins mauvais que ses frères !. »

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