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Grand oral du bac : MAI 1968

Publié le 29/01/2019

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Les partis de gauche ont perdu l’initiative et la reprise du travail s’opère lentement, même si de nombreux grévistes se sentent floués. De fait, le scrutin des 23 et 30 juin donne une majorité écrasante à la droite : Juin a enterré Mai.

 

Des analyses divergentes

 

Pour les uns, les événements de Mai 1968 s’inscrivaient dans un lourd contentieux de conflits sociaux; d’autres y ont vu un accès de fièvre, un psychodrame dans lequel les étudiants auraient «joué à la révolution», selon la formule de Raymond Aron. Pour pertinentes qu’elles puissent être, ces analyses n’en sont pas moins réductrices. En effet, Mai 1968 constitue aussi, et peut-être sur

 

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tout, un mouvement culturel et social de type nouveau. On y a contesté la société de consommation, l’idéologie productiviste et l’aliénation de l’homme par les objets. Mai 1968 a voulu exalter l’épanouissement de l’individu, son droit au bonheur contre la rigidité des hiérarchies, que ce soit au sein de l’entreprise ou de l’école.

 

Que reste-t-il de Mai 1968?

 

Mai 1968 a laissé une empreinte profonde sur la société, comme en témoignent ses multiples retombées. Ainsi, la loi Faure a introduit la participation dans les universités; la loi sur les sections syndicales d’entreprise a ouvert la voie à une lente transformation de la politique salariale. Sur le plan politique, l’autorité du général de Gaulle a été sérieusement entamée: son départ après l’échec du référendum d’avril 1969 en est la conséquence différée. Enfin, les mouvements féministes et écologistes sont les héritiers de Mai 1968. Pour avoir frayé le chemin à de nouveaux comportements, Mai 1968 aura fortement contribué à moderniser la société française dans son ensemble.

« Mai 1968 négociation sociale.

La rencontre entre les syndi­ cats, le patronat et le gouvernement débouche, le 27 mai, sur d'importantes concessions: le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) est augmenté de 35% et les salaires de JO%.

Mais la base ouvrière, insatisfaite, met en cause les condi­ tions de travail et les structures de pouvoir dans l'entreprise.

En dépit du compromis de Grenelle, la grève se poursuit, le pays semble dans l'im­ passe, et le pouvoir, à court de propositions, paraît un instant vacant.

Le mouvement de Mai entre alors dans une nouvelle phase.

La crise politique L:affirmation de la possibilité d'une solution révo­ lutionnaire ne parvient pas à se concréti ser, car elle se heurte, d'une part, à la surenchère et à la division des groupuscules gauchistes, de l'autre, à l'hostilité du Parti communiste français (PCF) particulièrement méfiant à !'�gard d'un mouve­ ment qu'il ne contrôle pas.

A gauche, la caco­ phonie et l'impuissance sont évidentes.

Dans les partis politiques traditionnels, seules des solutions politiques classiques sont envisa­ gées: gouvernement provisoire et élections antici­ pées.

Lorsque François Mitterrand se déclare can­ didat à la présidence de la République, étudiants et grévistes crient à la récupération.

Ces condi­ tions cahotiques laissent le terrain libre pour une riposte du pouvoir en place, qui cherchera à s'ap­ puyer sur les inquiétudes de l'opinion.

La contre-offensive du pouvoir La contre-offensive du pouvoir prend tout d'abord un tour spectaculaire lorsque la France, incrédule, apprend, le 29 mai, que le général de Gaulle a dis­ paru.

A-t-il été gagné par un moment de découra­ gement? Est-il allé consulter le général Massu en Allemagne avec l'idée de faire intervenir l'armée? S'agit-il d'une disparition préméditée destinée à créer un choc psychologique? Aujourd'hui encore les réponses à ces questions sont loin de faire l'unanimité.

Quoi qu'il en soit, le chef de l'État est de retour à Paris le lendemain: dramatisant de façon convaincante la situation, il annonce la dis­ solution de l'Assemblée nationale et la tenue d'élections législatives.

Cette perspective a pour effet de proposer une issue strictement politique à BRISEUR DE GREVE SALAIRES lEGERS CHARS lOURDS � �"Wt��� ' .

cette crise.

Le pays est repris en main; le soulage­ ment est perceptible dans une large partie de la population.

D'ailleurs, le succès de la manifes­ tation organisée Je soir du 30 mai par les gaullistes sur les Champs-Elysées préfigure le retournement d'une opinion qui, lassée de l'agitation estudian­ tine et de la paralysie de l'économie, penche de plus en plus en faveur d'un retour à l'ordre.

Les partis de gauche ont perdu l'initiative et la reprise du travail s'opère lentement, même si de nombreux grévistes se sentent floués.

De fait, le scrutin des 23 et 30 juin donne une majorité écra­ sante à la droite: Juin a enterré Mai.

Des analyses divergentes Pour les uns, les événements de Mai 1968 s'inscri­ vaient dans un lourd contentieux de conflits sociaux; d'autres y ont vu un accès de fièvre, un psychodrame dans lequel les étudiants auraient "joué à la révo lution» , selon la formule de Raymond Aron.

Pour pertinentes qu'elles puissent être, ces analyses n'en sont pas moins réductrices.

En effet, Mai 1968 constitue aussi, et peut-être sur- ---- .

.l Quelques-uns A des leaders étudiants, dont Daniel Cohn-Bendit (3' à partir de la gauche).

Les événements de mai 1968 déborderont vite le cadre de la seule contestation estudiantine.

.......

En mai 1968, l'ima gination était au pouvoir ...

et le pouvoir contesté, qu'il s'agisse_de celui exercé par l'Etat �u par le patronat.

Etudiants et ouvriers partagent la remise en question des structures hiérarchiques.

tout, un mouvement culturel et social de type nouveau.

On y a contesté la société de consom­ mation, l'idéologie productiviste et l'aliénation de l'homme par les objets.

Mai 1968 a voulu exalter l'épanouissement de l'individu, son droit au bon­ heur contre la rigidité des hiérarchies, que ce soit au sein de l'entreprise ou de l'école.

Que reste-t-il de Mai 1968? Mai 1968 a laissé une empreinte profonde sur la société, comme en témoignent ses multiples re­ tombées.

Ainsi, la loi Faure a introduit la participa­ tion dans les universités; la loi sur les sections syn­ dicales d'entreprise a ouvert la voie à une lente transformation de la politique salariale.

Sur le plan politique, l'autorité du général de Gaulle a été sérieusement entamée: son départ après l'échec du référendum d'avril 1969 en est la conséquence différée.

Enfin, les mouvements féministes et éco­ logistes sont les héritiers de Mai 1968.

Pour avoir frayé le chemin à de nouveaux comportements, Mai 1968 aura fortement contribué à moderniser la société française dans son ensemble.

DATES CLÉS 3 mai Intervention de la police à la Sorbonne.

13 mai Violences au Quartier latin.

14mai Grève et occupation à Sud-Aviation.

20mal Lî grève se généralise.

2S..

27 mal Négociations de Grenelle.

29mal Le général de Gaulle se rend en Allemagne.

30mal Dissolution de l'Assemblée nationale; manifestation de soutien au général de Gaulle.

28-20)11111 Reprise du travail chez Renault et chez A!ugeot.. »

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