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Grande-Bretagne de 1920 à 1929 : Histoire

Publié le 08/01/2019

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Le 10 janvier 1920, le gouvernement britannique met fin officiellement à la Grande Guerre. Le 31 décembre 1929, le Royaume-Uni entre dans une ère de crises qui se conclura, dix ans plus tard, par un nouveau conflit planétaire. Entre ces deux dates, que furent les années vingt? Un «long week-end» entre deux drames; des «années folles à l’anglaise»; une «friche pour une

 

génération perdue»; un temps de la médiocrité ou une «ère des illusions»? Un peu tout cela sans doute. En 1920, les Britanniques doivent réinventer un monde mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Ils sont alors «entrés dans l’avenir à reculons», tentant de maintenir les apparences de la stabilité tout en s’adaptant, plutôt difficilement, au nécessaire renouveau.

Les apparences: grandeur et continuité

 

Les Britanniques sont vite retournés, après 1920, au culte de leur différence. Satisfaits d’une insularité qui a protégé leur sol de tout combat, ils sont fiers de l’originalité et de la solidité de leur système politique. Pragmatique, dépourvu de Constitution écrite,

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« /1/usrration espagnole d'une grèl'e britannique e11 1920.

© Kharbine · 1i>pabor Ci-contre, le Premier ministre Stanley Baldwin vu par le périodique français Fantasio.

© Kharbine · Tapabor Dol'id Lloyd George et Herbert Henry Asquith, tIIS les deux libéraux mais ri1•aux, se trouvem réunis pour encourager le libre· échange comre la fJOlitique du go1n>ememe 111, en décembre 1923.

© de Seil'll • TapaiJor celui-ci repose sur des principes que la victoire alliée vient à nouveau de consacrer: liberté, légalité, moralisme et tolérance forment les bases d'une culture civique fortement prégnante.

Le respect du droit et le sens de l'équilibre qui en découlent s'expriment par la triple légitimité - monarchique, aristocratique et démocratique -qui fonde l'organisation institutionnelle.

Les Britanniques révèrent en George V le symbole de leurs vertus nationales et de leur grandeu r impériale, respectent dans les quelque sept cents pairs spirituels et temporels qui composent la Chambre des lords le maintien de la déférence à l'égard des élites et reconnaissent dans les 615 députés des Communes l'expression même du triomphe de leur démocratie, consacré par l'octroi en 1918 du suffrage universel.

masculin et féminin.

Les Britanniques sont également satisfaits de l'efficacité du système: le scrutin majoritaire à un tour favorise la stabilité gouvernementale, le parlementarisme équilibre le poids croissant de l'exécutif, le jeu des partis encourage l'alternance sans rompre la continuité de la politique nationale et il n'est pas jusqu'aux manifestations de l'identité régionale (Écosse, Galles, Irlande) et de la démocratie locale qui ne viennent compenser la centralisation londonienne.

Les mentalités contribuent aussi à ce mélange de stabilité et de diversité en associant, selon des dosages variés,le goût de la tradition, fondement du conservatisme, le sens de la réforme, base du libéralisme, et l'attention aux questions sociales qui a fait naître le travaillisme.

Dans un tel contexte, éclairé du souvenir de la suprématie économique du xtx < siècle et auréolé par la victoire, comment les Britanniques n'auraient· ils pas espéré retourner facilement à l'âge d'or victorien? Dès 1920, le retour aux règles du temps de paix s'affirme.

Le carcan administratif est démantelé, le poids de l'État s'allège, le jeu des partis reprend et l'on s'efforce de revenir à l'orthodoxie financière en comprimant les dépenses (système Geddes) et en rétablissant la parité-or de la livre sterling (1925).

Sauf en 1924 et en 1929, les conservateurs dominent la vie politique et ce fait même souligne la volonté du pays de rejeter tout aventurisme: safety first, comme le proclamera Stanley Baldwin en 1929! Ce sont les électeurs eux-mêmes qui refusent le protectionnisme proposé par les tories en 1923, manifestant par là leur attachement au libre-échange et au libéralisme économique.

Les gouvernements s'en tiennent donc à une ferme prudence, écartant tout projet de nationalisation, limitant le dirigisme et brisant toute contestation sociale (1921,1926).

Fier de sa force navale et d'un Empire qui atteint en 1920 sa plus vaste extension -un quart des terres émergées et un quart de la population mondiale -, le Royaume-Uni retrouve son rôle d'arbitre, se méfiant de la France, soutenant l'Allemagne (plan Dawes de 1924), s'appuyant sur les États-Unis et le Japon et ne s'engageant que formellement sur le plan diplomatique (SDN, pacte de Locarno de 1925, pacte Briand-Kellogg de 1928).

Édictée dès 1919, reprise après 1925, la règle des dix ans limite l'effort militaire en excluant tout conflit pour les dix ans à venir.

Alors, le présent aurait-il rejoint le passé? En fait, il s'agit plus d'une illusion que d'une réalité.

La stabilité confine à l'immobilisme, bien des choix, notamment économiques, se révèlent néfastes, l'amertume sociale pointe souvent et le prestige extérieur masque mal un abandon réel de puissance.

Où est donc la vérité du pays? Des incertitudes au renouveau Quatre Premiers ministres et six gouvernements se sont succédé entre 1920 etl930 et si les conservateurs, menés par Andrew Bonar Law puis par Stanley Baldwin, l'ont emporté aux élections de 1922 et 1924, avant 1922 ils ont dO participer à la coalition dirigée. »

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