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Hammourabi (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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hammourabi
L'écroulement de l'empire qu'avaient réussi à fonder les rois de la troisième dynastie d'Our (vers 2100-2003 av. JC) fut le signal d'un retour à l'émiettement politique de toute la Babylonie. Les capitales des petites principautés, qui avaient dû accepter d'obéir à un pouvoir unique, retrouvèrent bien leur indépendance, mais elles s'efforcèrent en même temps de reprendre à leur profit l'hégémonie disparue. Ce fut alors entre elles des luttes incessantes, dont les plus connues sont celles qui mirent aux prises les villes d'Isin et de Larsa. Celle-ci parvint à avoir raison de sa rivale Isin, ce qui n'empêcha pas la ville de Nippour, l'antique métropole religieuse de Sumer, d'exercer son pouvoir pendant quelques années sur l'une et l'autre cité. Durant plus de deux siècles le pays connut des guerres qui se renouvelaient périodiquement sans pouvoir lui apporter une situation politique stable. Il devait être donné à un roi de Babylone, Hammourabi, de la lui faire retrouver. Au temps de la troisième dynastie d'Our, Babylone était la capitale d'une petite principauté dépendant du roi d'Our, qui y avait installé un gouverneur. Vers 1900 av. JC, elle devint le siège d'une nouvelle dynastie, nous ignorons dans quelles circonstances ; mais il est permis de supposer qu'un cheikh puissant de quelque tribu bédouine était parvenu à s'emparer de la ville et à s'attribuer le titre de roi.
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« notamment Sippar, où il intervient à plusieurs reprises au sujet de l'enceinte à aménager. Si Hammourabi édifie temples et chapelles en l'honneur des dieux, il n'oublie pas d'y consacrer des trônes, desstatues et même "un emblème en or rutilant qui marche en tête de l'armée" en reconnaissance de l'aide que lui ontapportée les "grands dieux".

Parmi ces offrandes figure la propre image de Hammourabi qui a tenu à se fairereprésenter en "roi de Rectitude" ; la statue fut sans doute placée dans le temple du dieu Shamash, le Soleil, le dieude la "Rectitude" et du droit par excellence. Assurer des moissons abondantes de blé aux paysans, de gros pâturages aux éleveurs de troupeaux et des récoltesplantureuses de dattes aux jardiniers par le creusement de nouveaux canaux, s'attirer la bienveillante protection desdieux en leur édifiant de somptueuses demeures où venaient s'entasser de multiples offrandes, c'était là autant dedevoirs attachés au métier de roi.

Parmi ceux-ci se détachait celui de défendre le pays contre les attaques descités voisines ou contre celles des bédouins miséreux et pillards, mais, si le monarque nourrissait des ambitionspolitiques et territoriales, il devenait un chef d'armée obligé de conduire ses troupes à la victoire.

Or Hammourabirêvait de réaliser à son profit l'unification de la Babylonie, de reprendre le titre de "roi de Sumer et d'Akkad", etmême d'étendre son autorité au-delà des frontières du pays. Aussi le voit-on dans les premières et dans les dernières années de son règne conduire diverses opérations militairesqui lui livrent tout d'abord les métropoles d'Ourouk et d'Isin, des principautés situées au nord et à l'est de laBabylonie et, une vingtaine d'années plus tard, il reprend les armes contre les régions périphériques de l'Est, qu'ilsoumet.

Toutefois, une puissante cité de la Babylonie était toujours demeurée indépendante : Larsa.

Hammourabiparvint à s'en rendre maître en la trentième année de son règne.

Il pouvait désormais sans aucune réticences'appeler roi de Sumer et d'Akkad : il avait réalisé son ambition de mettre sous son pouvoir toute la Babylonie.

Cettevictoire acquise, on le voit alors amené à combattre les pays situés à l'est du Tigre depuis l'Élam jusqu'à l'Assyrie.

Asa frontière nord-ouest s'étendait le royaume de Mari qui représentait une menace sérieuse pour son propreroyaume, d'autant plus que Hammourabi et Zimrilim, le roi de Mari, désiraient l'un et l'autre avoir la haute main surles puits de bitume de Hît, "la ville au bitume", située sur l'Euphrate, entre Babylone et Mari.

L'accord n'ayant sansdoute pu intervenir, Hammourabi vint attaquer les troupes de Zimrilim qu'il défit, mais la ville elle-même fut laisséeintacte, tandis que le roi de Mari devait accepter la subordination à Babylone.

L'événement se passait en la trente-deuxième année du règne de Hammourabi.

Zimrilim supporta difficilement la soumission à une autorité étrangère,d'autant plus qu'il avait autrefois envoyé des troupes à Hammourabi pour lui prêter aide dans sa lutte contre Larsa.Il tenta de se libérer de cette sujétion humiliante ; il fit alliance avec une petite principauté voisine, Malgûm, pour sedresser contre l'autorité de Babylone.

Hammourabi dut revenir deux ans plus tard seulement ; cette fois, ildémantela les murailles des deux cités récalcitrantes et les mit sans doute au pillage.

D'ailleurs, les pays de laTranstigrine montagneuse n'avaient pas accepté d'un cœur léger l'hégémonie babylonienne, puisque Hammourabi yvint de nouveau guerroyer pour les mettre à la raison. On a parlé parfois de l'empire babylonien de Hammourabi.

A la vérité, le terme est excessif ; c'est surtout laréunification des villes de Babylonie en une entité politique cohérente et organisée, celle "de Sumer et d'Akkad", quidoit être mise à son actif et retenue.

Son autorité sur les régions périphériques ne paraît bien n'avoir été quenominale.

Un passage d'une lettre de Mari est significatif à cet égard.

Un gouverneur de Zimrilim qui réside dans laville de Nahour (en Mésopotamie du Nord) a essayé de convaincre les roitelets hésitants du triangle du Habour de setourner du côté du roi de Mari, Zimrilim.

Il leur développe l'argument suivant : "Il n'y a pas un roi, qui, à lui tout seul,soit réellement puissant.

Dix ou quinze rois suivront Hammourabi, le roi de Babylone, autant Rîm-Sin, le roi de Larsa,autant Ibâlpî-El, le roi d'Eshnuna, autant Amûtpî-El, le roi de Qatanum ; vingt rois suivront Iarîm-Lim, le roi deIamhad..." Hammourabi est bien cité en tête de l'énumération des plus puissants souverains de l'époque, mais lenombre de ses clients politiques ne dépasse pas celui des autres monarques.

S'il faut en croire le discours intéressédu gouverneur de Nahour, Hammourabi ne serait en somme qu'une sorte de primus inter pares. Quoi qu'il en soit de l'étendue de son pouvoir politique en dehors des frontières de la Babylonie, il n'en reste pasmoins l'homme d'État le plus éminent de son temps.

Le "Code" qui porte son nom en témoigne aussi complètementqu'on puisse le souhaiter.

Il est gravé en écriture cunéiforme et rédigé en langue akkadienne sur un bloc cylindrique,haut de 2,25 m, trouvé à Suse en janvier 1902 par la Mission de Morgan et déchiffré en un temps record par le pèreScheil.

Au sommet de la stèle avait été sculpté un bas-relief où l'on voit le dieu Shamash "le Soleil" assis sur sontrône et tendant au roi Hammourabi le bâton et l'anneau, insignes du pouvoir.

Le reste du monument est occupé parle texte des deux cent quatre-vingt deux articles du "Code" qui sont répartis en bandes semi-circulaires au recto etau verso de la pierre cylindrique.

Cette pièce extraordinaire avait été travaillée et érigée dans un temple deBabylone ou de Sippar.

Un conquérant élamite du XIIe siècle s'en était emparé et l'avait fait transporter à Susecomme un trophée de guerre.

A en juger par la radiation de plusieurs colonnes du texte, le roi susien avait eul'intention de faire graver une inscription à son nom, inscription qui ne fut jamais rédigée, on ne sait pour quelleraison.

La rédaction du "Code" tient à la fois du genre littéraire et du genre juridique.

Fortement et simplementcomposé, il comprend une introduction de style lyrique, suivi du long texte des articles de lois et terminé par uneconclusion écrite dans le même style lyrique que l'introduction.

Il forme ainsi une vraie composition classique.L'introduction et la conclusion sont désignées traditionnellement par les termes de "Prologue" et "d'Épilogue".

Et c'estprécisément dans ces deux développements que nous pouvons apprécier le mieux le grand homme d'État que futHammourabi. Les premières lignes du "Prologue" nous font connaître la vocation divine du roi et la mission qu'il a reçue des dieuxde faire briller le droit, et sur Babylone, et sur tout le pays :. »

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