Henri III fonde l'ordre du Saint-Esprit

« de l'ordre est en or émaillé dé­ coré de langues de feu rappe­ lant la Pentecôte et des initiales des prénoms du roi et de la reine Louise.

Avec le costume ordinaire, la croix est suspen­ due à un large cordon bleu : en référence à l'ordre, l'expression « être un cordon bleu >> passera dans le langage populaire en si­ gne d'excellence, avant d'être réservée aux cuisiniers .

Sous les règnes d'Henri IV et de Louis XIII, les chevaliers, pour ne pas être gênés par la croix portée en sautoir, prendront l'habitude de passer le cordon sous le bras droit ; cet usage sera repris par tous les ordres importants à travers le monde.

Les célébrations de la fête de l'ordre du Saint-Esprit, fixée au 1 ec janvier, se déroulent dans un faste extraordinaire.

Pour l'occa­ sion, l'église des Grands-Augus­ tins est tendue de riches ten­ tures -aujourd'hui exposées au Louvre -exécutées dans une toile d'or lamée sur fond vert et brodées de somptueux motifs de semis de flammes d'or sur lequel se détachent les armes d'Henri Ill, la colombe du Saint­ Esprit et de grandes scènes po­ lychromes d'inspiration reli­ gieuse.

Les chevaliers portent HENRI IV NE PEUT ÊTRE ADMIS A son avènement, Henri IV est encore protestant et ne peut donc satisfaire aux conditions particulières édictées par le statut de l'ordre du Saint­ Esprit, qui exige que les chevaliers soient catholiques et pratiquent cette religion avec une certaine assiduité.

Ne pouvant assumer les fonctions de grand maître, le roi charge le maréchal de Biron de présider les fêtes de l'ordre.

Après sa conversion au catholicisme, le premier des Bourbons perpétuera l'usage mis en vigueur par son cousin Valois.

li se contentera simplement de supprimer du collier de l'ordre les initiales des prénoms d'Henri Ill et de la reine Louise.

Aboli sous la Révolution, l'ordre du Saint-Esprit sera rétabli sous la Restauration, en 1814, puis définitivement supprimé en 1830.

le somptueux manteau qui leur est imposé, en velours noir brodé d'un semis de flammes d ' or et doublé de satin orange, au col de soie verte rehaussée des mêmes motifs.

Un magnifique trésor Henri Ill pourvoit l'ordre d'un magnifique trésor.

li prélève dans les collections de la Cou­ ronne des pièces remontant au Moyen Age et à la première moitié du XVI e siècle.

li fait don d'un reliquaire en or émaillé et de deux anges en argent doré ayant appartenu à la reine Anne de Bretagne.

Le roi y adjoint un très beau ciboire , remontant à l'époque de François !°' : fait d 'une coupe en cristal de roche taillé et d'une monture en argent ciselé et doré partielle­ ment émaillé, il est orné de gre­ nats, de perles et de camées, et son couvercle est surmonté d'une figure de sainte Hélène.

S'y ajoutent une paire de flam­ beaux en argent doré enrichis de perles et de grenats, et une croix, probablement d 'origine italienne, en cristal de roche rehaussé d'argent doré, de gre­ nats, d'émeraudes et de perles.

Par ailleurs, Henri Ill passe spé­ cialement commande de plu­ sieurs œuvres.

Créées en des temps peu favorables aux dé­ penses somptuaires, ces pièces sont très austères dans leur dé­ cor, ce qui leur donne un char­ me particulier .

Une dizaine de pièces en argent doré martelé - dont un encensoir, une navette à encens, deux aiguières, deux bassins et deux coupes cou­ vertes -aux formes simples et robustes sortent des mains de l'orfèvre parisien Pierre Hot­ man.

Un très beau flacon est également exécuté par l'orfèvre Noël Delacroix .

Tous ces chefs­ d'œuvre, frappés d'un écu aux armes d'Henri Ill, sont aujour­ d'hui pour la plupart conservés au musée du Louvre .

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