HENRI IV
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
sollicitude envers les paysans.
Il interdit les saisies, veille personnellement à réprimer les exactions des gens deguerre.
Il s'efforce de mettre la campagne à la mode, se fait lire à table le Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serreset tâche de ramener la noblesse aux champs.Brisant la méfiance de l'austère Sully, attaché exclusivement aux produits de la terre et ennemi de «toutessomptuosités et superfluités» , le roi entreprend de restaurer les industries textiles et de développer les fabricationsde luxe, ne serait-ce que pour éviter des sorties d'argent.
Elevant le négociant Laffemas aux fonctions de contrôleurgénéral du Commerce, il fonde ou subventionne les manufactures de tapis, verreries, cuirs, toiles et surtout soieries,tout en encourageant les plantations de mûriers.
Contre l'avis de Sully encore, il stimule le grand commerce maritimeet reprend les projets de colonisation du Canada avec Champlain.
En définitive, en une douzaine d'années, l'ordreest rétabli dans le pays et la France s'est relevée de ses ruines.
Tout en rétablissant la paix et la prospérité du royaume, Henri IV ne néglige pas les problèmes extérieurs.
Il suit unepolitique pacifique et prudente destinée à relever le prestige de la France.
En 1600, une courte guerre avec le ducde Savoie donne à la France la Bresse et le Bugey.
Mais les adversaires principaux restent les Habsbourg d'Espagneet d'Autriche.
Au départ, Henri IV se contente de soutenir les Provinces-Unies et les princes protestantsd'Allemagne.
Mais, en 1609, il entend aller plus loin.
L'empereur, profitant de la mort du duc de Juliers sans lléritierdirect, occupe la principauté.
Henri IV s'apprête à réagir militairement et appuie deux cousins éloignés du duc deJuliers J'électeur de Brandebourg et le duc de Neubourg, dans leurs prétentions à l'héritage.
Simultanément, il décided'intervenir au Milanais, terre espagnole où vient de se réfugier le prince de Condé, mécontent des assiduités d'HenriIV auprès de sa propre femme, née Charlotte de Montmorency.
Deux armées sont rassemblées, l'une en Champagne,l'autre en Dauphiné.
Henri IV resserre son alliance avec les Provinces-Unies et se rapproche de la Savoie.Cette attitude résolue est-elle la manifestation de ce Grand Dessein présenté plus tard par Sully, dans sesMémoires, et qui visait à la destruction de la Maison d'Autriche, au rejet des Turcs en Asie et à un remaniementgénéral de l'Europe en vue de la construction d'États unis ? Rien ne permet de le penser.
Henri IV cherchait sansdoute simplement à protéger l'indépendance des princes allemands et à occuper le Milanais, position stratégiqueessentielle pour les Habsbourg.
Ce plan limité comportait cependant un risque d'extension : Richelieu devait qualifierl'entreprise de «hasardeuse et téméraire».Quoi qu' il en soit, l' émotion grandit en France, où les passions religieuses sont loin d'être éteintes.
Si les huguenotsse réjouissent de la querelle avec les Habsbourg et d'une politique de rapprochement avec les princes protestants,les catholiques s'alarment à l'idée d'une intervention armée contre l'Espagne.
Dans le peuple, on raconte même quele roi veut faire la guerre au pape ! Ces bruits finissent par déranger complètement l'esprit d'un illuminé.
Et le 14 mai1610, au lendemain du couronnement de la reine à Saint-Denis (décidé en prévision du départ du roi pour l'armée),Ravaillac réussit à assassiner Henri IV de deux coups de couteau, rue de la Ferronnerie.
La douleur est immense àParis et bientôt à travers tout le royaume.
La guerre impopulaire est oubliée et l'on ne veut garder que le souvenird'un souverain qui a rétabli la paix religieuse et restauré la prospérité économique.
En1572, Henri devient roi de Navarre à la mort de sa mère.
Le 18 août 1572, il épouse à Paris la sœur du roi de
France, Charles IX.
Quatre jours plus tard, alors que, dans Paris, on égorge, on défenestre et on passe au fil de
l'épée les huguenots dans la nuit de la Saint-Barthélemy, il doit abjurer sa foi protestante pour sauvegarder sa vie.
Pendant quatre ans, il est une sorte de prisonnier au Louvre.
En 1584, le dernier des fils d'Henri II meurt alors
qu'Henri III, son frère, n'a pas de descendant mâle.
Cette mort fait de lui, roi de Navarre et huguenot, l'héritier « de
jure » du trône de France.
Le 2 août 1589, Henri III lui-même, dernier des rois de France de la maison de Valois,
meurt en le désignant à nouveau comme son successeur.
Il lui reste à conquérir ce trône que la Ligue catholique lui
refuse.
C'est près de quatre ans plus tard, que le 25 juillet 1593 à Saint-Denis, il abjure le calvinisme.
Le 27 février
1594, il est sacré à Chartres.
Enfin, le 22 mars 1594, il entre dans Paris.
Le roi a conquis son royaume, il lui reste à
régner sur un peuple déchiré et ruiné par près de quinze ans de guerres civiles.
Guerres civiles que prolongent
encore les guerres étrangères.
Après la victoire sur les Espagnols à Amiens en 1597, le traité de Vervins, le 2 mai
1598, ramène la paix entre la France et l'Espagne.
Un mois et demi avant cette paix, le 13 avril, Henri a accordé
l'édit de Nantes qui maintient la religion catholique comme religion d'Etat, mais qui accorde aux protestants la liberté
de leur culte.
Le roi se donne, d'année en année, tous les moyens de conforter son pouvoir.
Il impose son autorité
dans les provinces et est implacable, lorsque des complots tentent d'ébranler son pouvoir.
Autour de lui, des
collaborateurs comme Rosny, que le roi fait duc de Sully, restaurent les finances publiques ; Barthélemy de Laffemas
développe les manufactures.
Au-delà des liaisons qu'il a avec Gabrielle d'Estrée, Jacqueline de Bueil, Henriette
d'Entragues, Charlotte des Essarts et avec tant d'autres, il assure, après que son mariage avec Marguerite de Valois
a été cassé par Rome en 1599 et qu'il se soit remarié avec Marie de Médicis, sa succession.
Seules menacent la
France les prétentions de l'empereur, lorsque, tout à coup, le 14 mai 1610, Ravaillac plonge son couteau dans la
poitrine du roi..
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