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Henri V (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Le 30 mars 1413, Henri V était devenu roi sans opposition ; car, du vivant de son père, la transmission de la couronne royale avait été minutieusement préparée. Le 9 avril, le nouveau souverain, jadis Henri Monmouth, puis prince de Galles, était sacré. Ses succès militaires et sa mort, à la fleur de l'âge, devaient l'élever très haut dans la postérité. Pour nombre d'Anglais il demeura celui que Shakespeare devait appeler l'Astre de l'Angleterre, le souverain qui avait maintenu l'ordre à l'intérieur du royaume et réalisé le rêve plantegenêt de la double monarchie. A l'âge de vingt-cinq ans, il était, au physique, svelte, élégant, de taille moyenne ; le visage imberbe, à l'ovale pur, au nez droit, aux yeux de couleur noisette, était surmonté d'un large front encadré de cheveux bruns, épais et lisses. Son aspect mâle, son attitude résolue et froide, dissimulant néanmoins une fougue intérieure, séduisaient ses sujets. Au moral, il était ambitieux, d'une piété assez théâtrale, lettré, aimant la musique et la poésie. Réaliste, réfléchi, plein de sens dans l'exécution de ses projets, il voyait tout personnellement et ne se décidait qu'à bon escient. Son empire sur lui-même était tel qu'après une prime jeunesse assez libre, il observa, dit-on, de son avènement à son mariage, une chasteté absolue. Capitaine valeureux, excellent administrateur, diplomate habile, il n'en affecta pas moins de se poser trop souvent en redresseur de torts. Toute belle médaille a cependant un revers : il agissait trop souvent avec duplicité et faisait à l'occasion preuve de cruauté.
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« Ces succès diplomatiques auraient été incomplets sans les victoires militaires.

Quand il s'embarqua à Porchester, le10 août 1415, Henri avait mis sur le pied de guerre son armée, réunie depuis quelques mois, et sa flotte étaitrassemblée à Southampton.

Il avait pourvu à la défense des frontières galloises et écossaises par des renforcementsde troupes et par la création de l'array du peuple, ou mobilisation des hommes de 16 à 60 ans.

De plus, il était sûrde son frère, le duc de Bedford, qu'il laissait comme gardien de l'Angleterre.

1415, c'est une chevauchée.

Débarquéprès de Caux et ayant pris Harfleur, le roi se dirigea vers le Nord ; le 15 octobre, Azincourt rééditait Crécy etPoitiers.

Moins de deux ans plus tard, il débarquait dans le Cotentin et commençait la conquête méthodique de laNormandie.

Caen, Argentan, Alençon capitulèrent ; la campagne se continua en 1418 et 1419, et la vigoureusedéfense de Caen, qui ne se rendit qu'en janvier 1419, n'arrêta pas l'invasion anglaise.

En 1419, Henri le Victorieuxprenait Vernon, Gisors, Pontoise et s'avançait vers l'Ile-de-France.

Même le traité de Troyes conclu, la luttecontinua contre les Dauphinois.

Sens, Villeneuve-le-Roi, Bray, Montereau et Melun furent emportés.

Le nouveaurégent redoublait d'ardeur et d'énergie. Si Henri V n'avait pas disparu en 1422, on peut se demander quel aurait été le destin de Charles VII.

Le concept dela double monarchie aurait-il triomphé ? Il faut reconnaître l'habileté avec laquelle le souverain anglais organisa laNormandie, qu'il avait reçue en apanage au traité de Troyes.

Il y adopta les institutions existantes en les adaptant àune administration centralisée, installa à Rouen une chancellerie, un grand conseil, rénova l'Échiquier, établit unlieutenant général, mais ne toucha pas aux officiers locaux.

Seul le régime militaire fut différent, entièrement confiéà des capitaines et à des hommes d'armes anglais, pour maintenir le pays dans l'obéissance la plus rigoureuse, etprévenir le retour des Dauphinois ; mesure sage, car la noblesse terrienne, fidèle au Dauphin, avait préféré l'exil à ladomination anglaise. Quant au royaume de France proprement dit, tout au moins quant aux parties que contrôlait le gouvernement royal,il estima qu'il fallait n'y rien changer, tant que Charles VI vivrait.

Il avait pourtant rêvé de réforme, mais, le 31 août1422, il décédait à Vincennes.

Avant de disparaître il avait eu le soin de régler sa succession.

A Jean de Bedford larégence de la France, à Humphrey de Gloucester la garde de l'Angleterre sous le contrôle des Beaufort ; Thomas deClarence restait cantonné dans son rôle militaire. L'Angleterre semblait à son apogée quand mourut Henri V, et la figure de ce souverain prestigieux s'oppose à cellesde son père et de son fils.

Dans le triptyque des trois Henri de Lancastre, celle d'Henri IV reste assez laide, celled'Henri VI manque de relief.

Mais, entre les deux, se dresse celle d'Henri V, nimbée de gloire.. »

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