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Histoire de la Bulgarie

Publié le 18/11/2018

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LONGTEMPS ENCLAVÉE

 

La Bulgarie, à l'instar de tous les autres États balkaniques enclavés entre les grands empires, a longtemps cherché à affirmer une identité pourtant très forte. Son émergence en tant que nation à part entière dans les premières années du XXe siècle a très vite été oblitérée par les deux conflits mondiaux et

 

la domination soviétique, dont la Bulgarie tente aujourd'hui de se relever en vue de son intégration dans l'Union européenne.

LES ORIGINES

Peuplé de Thraces, dominé par les Macédoniens, le territoire correspondant à la Bulgarie actuelle est conquis par Rome au i“ siècle. La région regroupe, à l'aube de notre ère, les provinces romaines de Thrace et de Mésie inférieure. L'histoire de la Bulgarie ne commence à proprement parler qu’au vie siècle, avec les premières incursions de Bulgares au sud du Danube, où ces cavaliers redoutables d'origine turco-mongole, héritiers des Huns, menacent à plusieurs reprises Constantinople. Emmenés par le khan Asparuh, ils franchissent définitivement le Danube en 679 et se mêlent étroitement aux populations romanisées, Thraces autochtones et Slaves. Si les nouveaux venus adoptent un langage

 

slave, c'est une aristocratie militaire surtout bulgare qui domine le pays. Le khan Tervel (702-718) reçoit au VIIIe siècle le titre de tsar pour sa victoire avec

Conquête Invasions Règne de Domination Joug ottoman Indépendance Guerres Entrée en guerre Entrée en guerre Proclamation Avènement

romaine des Bulgares Boris Ier byzantine effective balkaniques aux côtés des au côté de la République de la république

empires centraux du IIIe Reich populaire de Bulgarie

Après avoir hésité entre Rome et Constantinople, Boris décide six ans plus tard de rattacher l'Église bulgare à sa voisine byzantine.

Il adopte en outre l'alphabet cyrillique, qui fait bientôt de la Bulgarie le plus important centre de rayonnement de la langue et de la civilisation slaves. Harcelée au nord par les invasions successives des Magyars, des Petchénègues, des Coumans et des Russes, la Bulgarie n’en devient pas moins riche et puissante. Le règne de Siméon F' le Grand (893-927), le fils de Boris qui fonde le premier Empire bulgare, marque l'apogée de la « Grande-Bulgarie», qui fait trembler tous ses voisins. L'empereur de Byzance Léon VI lui-même est contraint de payer un lourd tribut au «tsar et autocrate de tous les Bulgares et les Grecs» pour sauver sa capitale constamment assiégée. Les possessions du maître de Preslav, capitale prospère et centre artistique de premier ordre, s’étendent alors jusqu'à proximité des côtes adriatiques, rassemblant la Serbie, l'Albanie et la Macédoine.

La domination byzantine

La féodalisation progressive de la société, en transformant les paysans libres en tenanciers, porte en elle les germes d’un mécontentement qui se cristallise à la fin du Xe siècle en une révolte à la fois religieuse et sociale. Le bogomilisme (du nom de son fondateur, le pope Bogomile) est une doctrine qui tend à instaurer une société et une religion ascétiques et égalitaires - un idéal repris notamment par les cathares, en France. Profitant des luttes intestines qui déchirent le pays, l'empereur de Byzance Basile II (957-1025), dit le Bulgaroctone («Tueur de Bulgares»), soumet l'ensemble du royaume bulgare.

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« LES PREMIERES TENTATIVES De 1830 à 1870, les insurrections bulgares se multiplient, surtout sous forme de luttes agraires, comme en 1841, mais échouent faute d'une organisation et d'une discipline rigoureuses.

Elles confèrent néanmoins aux Bulgares une grande expérience du combat.

La guerre de Crimée (1853- 1856) suscite d'immenses espoirs, mais les puissances occidentales ignorent la Bulgarie et son désir de liberté.

La seule avancée notable est la libération de l'Église orthodoxe bulgare de la tutelle du patriarche grec de Constantinople.

LES ANNÉES DÉCISIVES A partir des années 1870, les révolutionnaires se dotent d'une organisation plus solide et placent à leur tête des chefs charismatiques comme G.

Rakovski, Vasil Levski, le publiciste Karavelov ou encore le poète Hristo Botev.

!:embrasement général a lieu le 20 avril 1876 dans la région de Plovdiv, mais il se solde par un échec et une répression sanglante (près de 15 ooo Bulgares massacrés) menée par les bachi-bouzouks.

!:Europe occidentale s'émeut enfin.

Vidor Hugo s'écrie : «On assassine un peuple!» Gladstone publie un pamphlet intitulé Les Horreurs bulgares et la Question d'Orient.

Le sultan refusant de procéder à la moindre réforme, la Russie d'Alexandre Il déclare la guerre à la Turquie, qu'elle défait rapidement, et dicte en mars 1878la paix de San Stefano, qui accouche d'un État bulgare autonome rassemblant Bulgarie du Nord et du Sud ainsi que la Macédoine.

ENTRE LES MAINS DES GRANDES PUISSANCES !:Angleterre et l'Autriche-Hongrie conduisent cependant le tsar à accepter immédiatement un traité révisé.

Signé à Berlin (été 1878) sous la houlette de Bismarck, il scelle le démembrement de la Bulgarie.

Aux Turcs la Macédoine, la Bulgarie du Nord (soumise à un tribut) et l'autorité politique et militaire sur la principauté autonome de Roumélie­ Orientale.

À l'Autriche la Bosnie­ Herzégovine, province yougoslave, et à l'Angleterre 111e grecque de Chypre.

Bien que le peuple bulgare aspire à la mise en place d'un régime républicain, le tsar de Russie fait d'abord élaborer pour le pays un "règlement organique», par le biais d'une assemblée de notables réunis à Tarnovo.

La moitié des représentants répartis en deux Chambres seront élus par le peuple, l'autre moitié, choisis par le prince, en l'occurrence Alexandre de Battenberg, l'homme de paille mis en place sous le nom d'Alexan dre/" par les puissances signataires à Berlin, et notamment la Russie.

L'INDÉPENDANCE EFFECTIVE Alexandre prétend pourtant régner en monarque absolu, et il annexe en 1885 la Roumélie-Orientale, avant d'être renversé par un coup d'État militaire du parti russophile (1886).

Le règne de l'Autrichien Ferdinand de Saxe­ Cobourg-Gotha, proclamé prince de Bulgarie le 7 juillet 1887, débute par le régime de terreur de Stambolov (18 87-1894), mais favorise par ses relations avec les milieux d'affaires internationaux un certain essor industriel.

L'hostilité du pouvoir à l'égard de la Russie discrédite bientôt le régime aux yeux des intellectuels et de la grande bourgeoisie, le parti des narodniatzi.

Profitant de l'annexion de la Bosnie­ Herzégovine par l'Autriche-Hongrie, Ferdinand se fait sacrer tsar des Bulgares le 22 septembre 1908 à Tarnovo : la Bulgarie recouvre par la même occasion son indépendance pleine et entière avec l'abolition de la vassalité à la Turquie (paiement du tribut).

LA POUDRIÈRE BALKANIQUE Un parti ouvrier de type marxiste voit le jour à la fin du xiX' siècle, animé par Dimitar Blagoev, ainsi qu'un puissant parti paysan, l'Union populaire agrarienne : la Bulgarie reste en effet essentiellement agricole, malgré la croissance du secteur industriel.

Le plus vaste et le plus peuplé des États balkaniques s'allie en 1912 à la Serbie, à la Grèce et au Monténégro au sein d'une Alliance balkanique qui entre en guerre contre l'Empire ottoman en octobre 1912.

!:heure de la victoire venue, la Bulgarie triomphante de Ferdinand, arrivée à quelque 30 km de Constantinople après les victoires de Kirk-Kilisse, de Lüle-Bourgas et d'Andrinople, se retourne contre ses anciens alliés, sous la pression de l'Allemagne, mais doit signer à Bucarest (août 1913) un armistice défavorable à ses ambitions sur la Macédoine.

LE MAUVAIS CHOIX DE 1915 SURMONTÉ PAR L'HABILETÉ MONARCHIQUE Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, le roi entraîne son pays, au mépris de l'amitié traditionnelle russo­ bulgare, dans le camp des empires centraux, qui lui promettent la Macédoine serbe.

Ferdinand déclare la guerre aux Alliés le 5 octobre 1915, et surtout à la Serbie.

La Grande Guerre est un désastre pour la Bulgarie, qui est contrainte par le traité de Neuilly (1919) de céder à la Roumanie la Dobroudja méridionale (territoire au nord-est du pays) et qui perd son accès à la mer Égée.

Ferdinand abdique en faveur de son fils Boris (1894-1943), qui réussit le 9 juin 1923 un coup d'État provoquant la chute de Stambolijski, leader agrarien de gauche hostile à l'entrée en guerre de 1915 et arrivé au pouvoir après la défaite.

Le mécontentement de la classe ouvrière et des petits paysans, dirigés par Georgi Dimitrov (1882-1949) et Vasil Kolarov (1877-1950), est encore augmenté des conséquences de la crise économique internationale de 1929- 1932.

En 1934, un nouveau coup de force, celui du groupe conservateur VASSALE DU REICH Entre 1936 et 1939, les exportations bulgares vers l'Allemagne de Hitler augmentent de 20%, tandis que 70% des importations proviennent du Reich.

Les réactions dans les milieux ouvriers sont nombreuses : elles se traduisent notamment par des grèves massives chez les ouvriers du tabac et du textile.

Aux élections municipales et législatives de 1937 et 1938 se constitue un front antifasciste permettant de rétablir le parti ouvrier de Dimitrov, qui fusionne avec le Parti communiste.

Dès septembre 1940, la Bulgarie obtient, grâce à l'appui allemand, la restitution par la Roumanie de la Dobroudja méridionale.

Le gouvernement prend en mars 1941 le parti de l'Allemagne nazie et permet à la Wehrmacht de stationner en Bulgarie pour mieux envahir la Grèce et la Yougoslavie; en échange, il occupe la Macédoine et la Thrace.

Quoique la Bulgarie soit en guerre contre les Alliés anglo-saxons, les troupes bulgares ne participent pas pour autant à la guerre entre l'Allemagne et l'URSS, et le Parti communiste organise activement la résistance de 1941 à 1944.

En mars 1943, la Bulgarie accepte de déporter 11 363 juifs de Thrace et de Macédoine, qui sont emmenés à Treblinka.

Boris est pourtant obligé par la pression des manifestations populaires de retirer le décret d'expulsion, ce qui permet de sauver les quelque 50 000 juifs de Bulgarie.

La monarchie bulgare se désagrège à la mort subite de Boris Ill en août 1943, remplacé par Siméon (né le 16 juin 1937), encore mineur.

LA DÉMOCRATIE POPULAIRE UNE VASSALITÉ CHASSE 1.' AUTRE !:Union soviétique refuse toute proposition de contacts et déclare la guerre à la Bulgarie en septembre 1944.

!:Armée rouge occupe le pays et contraint la Bulgarie à se joindre aux hostilités contre l'Allemagne, libérant des régions de Yougoslavie, de Hongrie et d'Autriche.

Aprés une période d'épuration sanglante de l'ancien personnel dirigeant- 16000 fusillés sans procès-, l'URSS préside à l'organisation d'élections législatives truquées et à la tenue d'un référendum (8 septembre 1946) qui déchoit la monarchie.

La République populaire est proclamée le 15 septembre 1946, et Vasil Kolarov est nommé président provisoire.

!:ancien secrétaire général du Komintern Georgi Dimitrov, en 1933 de du 25 octobre 1946, et entame de grandes purges sur le modèle stalinien qui font plus de 17 000 victimes et émeuvent l'opinion mondiale.

Les nationalisations se multiplien� tout comme les traités d'amitié avec les nouvelles démocraties populaires voisines.

Au traité de Paris (février 1947), la Bulgarie est sommée de restituer les territoires qu'elle a occupés pendant la guerre, mais elle conserve la Dobroudja méridionale.

UN SATEUITE SOVIÉTIQUE La Bulgarie de Dimitrov se montre trés favorable à la guérilla hellénique, dans l'espoir de former une fédération balkanique incluant la Macédoine unifiée et indépendante.

La réaction de Staline contre de telles tendances nationales ne se fait pas attendre : peu après la liquidation de la résistance grecque, Dimitrov, obligé de démissionner en avril 1949, est remplacé par Kolarov.

Tra"rlcho Kostov, vice-président du Conseil de Dimitrov, est accusé de titisme puis pendu (réhabilité en 1956).

En décembre 1953, le gouvernement interdit aux Bulgares toute sortie du territoire.

Valko Tchervenkov (190Q-1980), Premier ministre en janvier 1950, survit aux premiers changements qui suivent la mort de Staline et réussit à n'abandonner en 1954 que le secrétariat du Parti communiste bulgare (PCB), le laissant à l'un de ses disciples, Todor Jivkov (1911-1998).

Principal artisan de la déstalinisation, celui-ci prend la tête du gouvernement en 1962.

Malgré le contexte du processus d'autonomie des régimes démocratiques d'Europe orientale, la Bulgarie reste, avec la République démocratique allemande, le pays le plus étroitement aligné sur Moscou.

Le troisième plan quinquennal (1958-1962) est d'ailleurs conçu pour synchroniser les productions bulgare et soviétique; les troupes bulgares prennent part à l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968, et l'URSS envisage même en janvier 1979 d'Intégrer la Bulgarie comme seizième république fédérale.

!:industrialisation fait des progrès considérables, et un grand effort est également réalisé dans le domaine de l'instruction publique, avec un taux d'alphabétisation qui passe de 75,8% en 1946 à 91,4% en 1968.

LES ANNÉES JIVKOV En 1971, une nouvelle Constitution est adoptée, et Jivkov est nommé chef de l'État; il abandonne la présidence du Conseil à Stanko Todorov mais conserve la direction du parti.

Des dissidents sont assassinés à Londres en septembre 1978, avec des parapluies empoisonnés : on parle bientôt du «parapluie bulgare» comme symbole des méthodes expéditives des régimes communistes.

Aprés quelques frictions avec la minorité turque qui émaillent le début des années 1980, la Bulgarie entame un assouplissement progressif du régime communiste.

La liberté de voyager est rétablie en mai 1987, les petites sociétés privées sont tolérées Ganvier 1989).

Novembre 1989 marque la fin de Jivkov et de son système.

Il est condamné entre autres pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir, mais il sort de prison (en lai� résidence surveillée) dés 1995, avant d'être acquitté en 1996.

Il meurt le 5 août 1998.

LA RÉPUBLIQUE DE BULGARIE La nouvelle Constitution adoptée en juillet 1991 prévoit l'élection d'un président de la République pour cinq ans au suffrage universel direct et d'une Assemblée nationale de 240 membres élus pour quatre ans.

!:élection à la présidence de Petar Stojanov en 1997 se déroule dans un contexte de retour en grâce des monarchistes, avec les visites fréquentes de la veuve de Boris 111 et de son fils Siméon de Saxe-Cobourg­ Gotha, de retour d'exil.

À l'issue des législatives de 2001, celui-ci accepte le poste de Premier ministre.

!:élection de Georgi Parvanov en novembre 2001 marque un renforcement du pouvoir présidentiel.

La Bulgarie engage des négociations en 2000 pour une éventuelle adhésion à l'Union européenne, adhésion sans doute attendue à l'horizon 2007.

Les divergences de vues apparues lors de la crise irakienne, avec l'engagement total de la Bulgarie en faveur de la coalition anglo-américaine, sont venus ternir les succès bulgares en matière d'intégration euro-atlantique.

!:opinion publique, majoritairement hostile à la guerre, se préoccupe pourtant davantage de la crise sociale qui ébranle le pays (16,5% de chômeurs en février 2003), due notamment à la chute de 44% des investissements étrangers en 2002.

Sofia est en outre le théâtre de plus en plus d'affrontements violents entre groupes économiques illicites, avec notamment l'assassinat le 7 mars 2003 de l'homme d'affaires Ilia Pavlov.. »

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