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Hongrie de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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Hongrie

Transition politique et crise économique

 

Fruit d’un processus mis en place conjointement par les communistes réformateurs et l’opposition, la transition démocratique s’achève en mars-avril 1990, avec la tenue des premières élections libres depuis 1947. Avec 42,7 % des voix et 165 sièges, le Forum démocratique (MDF), dirigé par Jozsef Antall, l’emporte devant l’Alliance des démocrates libres (SZDSZ) des anciens dissidents (23,8 % des voix) et les communistes réformateurs du Parti socialiste hongrois (PSH, 8,5 % des suffrages). Dans un climat favorable, marqué par la volonté des principales formations d’assurer la consolidation des nouvelles institutions, Jozsef Antall forme alors un gouvernement de coalition avec les chrétiens-démocrates et le Parti des petits propriétaires.

 

Le 3 août 1990, Arpad Gôncz, candidat des démocrates libres, est élu président de la République avec le soutien du Forum démocratique. À peine formé, le nouveau gouvernement se trouve confronté à une récession profonde. S’ajoutant à un lourd héritage économique, caractérisé par le taux d’endettement le plus élevé des pays de l’Est, la chute des exportations vers les anciens membres du bloc communiste contribue à plonger la Hongrie dans une grave crise. Mais le dynamisme du secteur privé, dont les bases avaient été jetées sous l’ancien régime, et l'importance des investissements étrangers permettent une réorientation des échanges commerciaux en direction des pays de l'OCDE. Dans le même temps, les mécanismes de l’économie de marché se mettent en place (ouverture d'une Bourse à

Budapest, adoption de lois sur la faillite, sur la Banque centrale, libéralisation progressive des prix). Cependant, la volonté affichée par le Premier ministre d’instaurer progressivement une économie libérale conduit à des lenteurs dans la restructuration industrielle, au moment même où l’inadaptation des entreprises publiques aux nouvelles règles du marché entraîne une augmentation du chômage (15 % en 1993), et aggrave la dualité traditionnelle de l’économie hongroise constituée d’un secteur privé actif, et en partie souterrain, et d’un secteur étatique peu productif. Aussi le gouvernement décide-t-il de lancer, en mars 1993, un vaste programme de « privatisations de masse » sans pour autant résorber un déficit budgétaire élevé. En outre, à ces difficultés économiques s’ajoute la question des minorités hongroises à l’étranger. En effet, si l’éclatement du bloc communiste a permis le retrait, achevé en juin 1991, des troupes soviétiques en Hongrie et la fin du Pacte de Varsovie, il remet aussi à l’ordre du jour le sujet des trois millions de Hongrois vivant en Roumanie, en Slovaquie, en ex- Yougoslavie et en Ukraine. L’inquiétude manifestée par le gouvernement hongrois au sujet du sort réservé à ses compatriotes en Vojvodine serbe et en Transylvanie roumaine, la revendication d’un statut de minorité en leur faveur, notamment en Slovaquie (par ailleurs en conflit avec Budapest à propos du barrage de Gabcikovo), et les déclarations de Jozsef Antall, qui se considère comme « le Premier ministre de tous les Hongrois », ont contribué à la dégradation des relations de la Hongrie avec ses voisins. Cependant, le gouvernement Antall s’attache à

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« 1 l'Internationale socialiste et lui vaut un regain de popularité auprès des électeurs.

S'appuyant sur l'ex-syndicat communiste, le MSOSz, qui remporte en mai 1993 les premières élections intersyndicales libres, le PSH obtient la majorité absolue lors des législatives de mai 1994, alors que le MDF s'effondre avec moins de 10% des voix.

Au-delà du résultat, ce scrutin permet, pour la PAYS DU MONDE 1990-1994 première fois dans l'histoire de la Hongrie, une alternance démocratique.

Cette consolidation de la démocratie se manifeste aussi dans le pragmatisme dont font preuve les dirigeants des deux principaux partis, les ex-communistes et les anciens dirigeants de l'Alliance des démocrates libres.

Refusant de gouverner seuls et désireux de poursuivre la libéralisation de l'économie, le PSH forme ainsi, en juin, un gouvernement de coalition, dirigé par Gyula Horn, avec le SZDSZ, qui obtient plusieurs ministères, dont celui de l'Intérieur.

et un droit de veto sur la nomination des hauts fonctionnaires et sur les lois soumises au Parlement.. »

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