Ibn Khaldun en Égypte

« daient partout les scandales.

» Sa droiture lui attire l'inimitié de ses collègues et de l'élite cairote , dont il bouscule les privilèges .

Mais, loin de recu­ ler, il décide de s'attaquer aus ­ si aux autorités religieu ses de la ville, les muftis, qui pronon ­ cent des jugements à tort et à travers : « Après avoir mis tout mon zèle à extirper ce mal, at­ tirant sur moi le mécontente­ ment et la haine, je me tournai contre les muftis.

Ceu x-ci étaient bien connus des juges, en rai­ son de leurs oppositions fré ­ quente s, et de leurs fatwas contre les jugements rendus.

Je découvris parmi eux les gens les plus méprisables .

Cepen - / dant , m'appuyant sur le droit, je m'employai à rabattre le ca­ quet aux impudents et aux ignorants, à les obliger à aban­ donner leurs prétentions .

» En s'attaquant aux membres d'une congrégation religieuse puissante, une zaouïa ma­ ghrébine , et à ses protecteurs, Ibn Khaldun provoque une telle campagne de dénigre­ ment et de calomnies qu'il risque de perdre le soutien du sultan .

Ses ennemis l'accusent d'être un tyran, d'ignorer le droit et, finalement, l'obligent à comparaître devant une as­ semblée de religieux et de ju­ ristes en présence du sultan lui-même.

li est heureusement innocenté par cette assemblée et lavé des ca lomnies.

Malgré cette victoire, ses relations avec les dignita i res de l'État se dégradent, et sa charge lui pè­ se de plus en plus .. »