Iran de 1990 à 1994 : Histoire

La mort de l'imam Khomeyni en juin 1989 fait espérer un assouplissement du régime. Cet espoir est toutefois déçu à partir de l’année 1992, qui est marquée par un net raidissement iranien sur les plans extérieur et intérieur, cependant que la situation économique et sociale du pays ne cesse de se dégrader.

Un Thermidor à l'iranienne ?

Élu à la présidence de la République en juillet 1989, Hachemi Rafsandjani est le nouvel homme fort du régime. Soutenu dans un premier temps par le nouveau « guide » Ali Khamenei, il entreprend de marginaliser les radicaux. Ces derniers restent majoritaires au Parlement, mais perdent progressivement leurs principaux moyens d’action politique. Ainsi, en octobre 1990, l’alliance Rafsandjani-Khamenei permet de mettre fin à leur domination au sein du puissant Conseil des experts. L'annonce, en avril 1991, de la fusion des Comités islamiques avec les autres services de sécurité

interne réduit par ailleurs leur mainmise sur la société iranienne. Cette offensive des libéraux, conduite par Rafsandjani, est avant tout pragmatique. Les enjeux en sont la reconstruction économique de l’Iran, et donc l'appel aux capitaux étrangers, ce qui nécessite une normalisation préalable des relations avec l’Occident. Entamée dès le début de l’année 1990, celle-ci progresse à la faveur de la crise du Golfe. Décevant les attentes de l’Irak, qui accepte pourtant la plupart des conditions iraniennes avant de signer un traité de paix en août 1990, Téhéran observe une stricte neutralité durant le conflit. Malgré les appels des radicaux au djihad contre les forces occidentales. l’Iran condamne dès le mois d’août l’invasion du Koweït par l’Irak et, par la suite, applique l’embargo décrété par le Conseil de sécurité. Jusqu’au déclenchement des opérations terrestres, Téhéran effectue plusieurs tentatives de conciliation. Toutefois, quand, fin janvier 1991, une centaine d’appareils irakiens trouvent refuge sur son sol, l’Iran n'hésite pas à les mettre sous séquestre. Soucieux, par ailleurs, de préserver l’intégrité de l’Irak, l’Iran n’oppose que des protestations de principe à la répression menée par Bagdad contre les Kurdes et, surtout, contre les chiites irakiens entrés en rébellion en mars 1991. Téhéran semble ainsi rompre avec sa politique traditionnelle de soutien aux chiites de par le monde et de