Israël de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 16/01/2019
                             
                        
Extrait du document
 
                                Israël n’a jamais été si proche d’une paix avec ses voisins arabes que dans les années 1990-1994. Ce tournant résulte du profil bas adopté par l’URSS dans la région dès 1987, mettant fin à quarante ans d’affrontements Est-Ouest au Proche-Orient. Si les antagonismes régionaux restent vivaces, la zone perd de son importance stratégique aux yeux de la seule superpuissance encore présente : les États-Unis, qui se montrent, dès 1988, plus attentifs à la cause palestinienne.
Israël entre la guerre et la paix Au début de l’année 1990. l'État d'Israël semble peu disposé à faire des concessions. Depuis trois ans. la réponse du gouvernement à l’intifada est exclusivement militaire et Israël place tous ses espoirs dans une immigration massive des juifs d'URSS, qui lui permettrait de renverser en sa faveur l’évolution démographique. Le gouvernement de coalition dirigé par Yitzhak Shamir, confiant dans la poursuite d’un tel mouvement, en fait un nouvel argument en faveur du « Grand Israël ».
Mais la nouvelle administration américaine n'hésite pas à critiquer ouvertement cette intransigeance et réitère les propositions de paix contenues dans le plan Baker de décembre 1989. Les désaccords entre les travaillistes, prêts à accepter le plan, et les « durs » du Likoud, qui y restent hostiles, provoquent l’éclatement du gouvernement d'union nationale en février-mars 1990. Yitzhak Shamir revient cependant au pouvoir dès juin, après une crise politique sans précédent. Son nouveau gouvernement semble peu enclin à amorcer un quelconque processus de paix.
Le contexte international ne s’y prête d'ailleurs guère. Le 2 août 1990, l'Irak
C'est dans une atmosphère de liesse populaire que la police palestinienne remplace les forces israéliennes à Gaza, mais les relations entre 1'Autorité palestinienne et le Hamas ne tarderont pas à se détériorer. ©Alexandra Avakïan • Contact Press Images
envahit le Koweït, puis lie le règlement de la crise à un retrait israélien des territoires occupés. Encouragée par les États-Unis, qui craignent qu'une intervention israélienne provoque la constitution d'un front arabe antihébreu, la retenue d’Israël durant le conflit est d’autant plus remarquable que quarante missiles irakiens frappent le pays. Le principal effet de ces tirs est de démontrer l’inutilité, à l’ère balistique, de la profondeur stratégique que permettraient les territoires occupés.
L'OLP prend, quant à elle, le parti de l'Irak, satisfaisant ainsi sa base populaire, mais nuisant à son image internationale. Cette attitude la prive également du soutien financier des pays arabes modérés. A la fin des hostilités en février 1991, l’État juif est ainsi diplomatiquement renforcé, face à une OLP largement affaiblie. Cette situation favorise le ralliement d’Israël aux propositions américaines. L’opinion a. de son côté, nettement évolué à la faveur du conflit. Elle est désormais favorable à la restitution d’une partie des territoires occupés. Le plan de paix présenté en avril 1991 par Yitzhak Shamir ayant été jugé insuffisant par Washington, Israël doit accepter en août le projet américain d’une conférence de paix globale. Son accord est cependant assorti de conditions strictes quant à la composition de la délégation palestinienne, qui ne doit comprendre ni membre de l'OLP ni représentant de Jérusalem-Est. Le 30 octobre 1991, la première conférence de paix réunissant Israël, tous ses voisins arabes et des représentants des territoires occupés, s’ouvre à Madrid sous l’égide des États-Unis et de l’URSS. Aux conférences bilatérales s’ajoutent des négociations multilatérales autour de cinq commissions, chargées de dossiers
 
                                «
                                                                                                                            - centrale 
palestinienne.
                                                            
                                                                                
                                                                     En août  1993, 
Shi  mon  Pérès,  ministre  israélien  des 
Affaires  étrangères,  reconnaît 
publiquement  l'existence de 
conversations  secrètes  entre  son 
gouvernement  et I'OLP.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Entre-temps,  la menace  islamiste à 
partir  du Liban  s'accentue  et provoque 
une  réplique  militaire  massive de la 
part  d'lsraêl  en juillet  1993.
                                                            
                                                                                
                                                                    Quant  à 
l'Intifada,  elle se transforme  en 
véritable  guérilla, les attentats  gagnant 
le  cœur  du territoire  israélien.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Malgré  ces tensions  sur le terrain,  les 
relations  israélo-palestiniennes 
connaissent  un tournant  majeur  : après 
des  négociations  secrètes, l
'Etat  hébreu 
et  I'OLP  adoptent  une déclaration  de 
principe  le 13  septembre  1993 à 
Washington.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les deux  parties 
reconnaissent  officiellement  leur 
existence  mutuelle et s'accordent  sur 
un  statut d'autonomie  limité, dans un 
premier  temps, à la  bande  de Gaza  et à 
Jéricho.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'accord  prévoit un retrait  des 
troupes  israéliennes de ces  deux zones, 
accompagné  du transfert  des 
principales  responsabilités  civiles aux 
Palestiniens.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le règlement  de 
questions  plus délicates,  telles que le 
statut  de Jérusalem-Est  et l'avenir  des 
implantations  juives, est cependant 
reporté.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Une  autonomie  fragile 
Loin  de mettre  fin aux  affrontements, 
l'accord  du 13 septembre  entraiDe une recrudescence 
de la violence  de la part 
des  extrémistes  des deux  bords.
                                                            
                                                                                
                                                                     Elle 
culmine  avec  le massacre  dans la 
mosquée  de Hébron,  perpétré  par un 
colon  juif  en février  1994, qui est suivi 
d'actions  de représailles  de la part  du 
Hamas  en avril.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Bien  qu'en  retard  de plusieurs  mois sur 
le  calendrier  prévu, les pourparlers 
israélo-palestiniens  n'en avancent  pas 
moins.
                                                            
                                                                                
                                                                     En février  1994, l'épineuse 
question  de la sécurité  dans les 
territoires  est partiellement  réglée.
                                                            
                                                                                
                                                                    Un 
accord  économique  est conclu  fin avril, 
dernière  étape avant la signature,  le 4 
mai  1994,  du texte  consacrant 
l'autonomie  palestinienne  à Gaza  et à 
Jéricho.
                                                            
                                                                        
                                                                     Presque  aussitôt, les forces 
israéliennes  y sont remplacées  par des 
policiers  palestiniens.
                                                            
                                                                                
                                                                     En juillet,  Yasser 
Arafat  s'installe  à Gaza  comme  chef 
d'une  Autorité  palestinienne  à laquelle 
Israël  transmet  des compétences dans 
sept  domaines  précis, dont l'éducation 
et  les  impôts.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Dans  les territoires  qu'il contrôle,  le 
nouveau  pouvoir palestinien  doit faire 
face  à une  situation  économique 
catastrophique,  cependant que l'aide 
promise par l'Occident  n·arrive qu'au 
compte-gouttes  en raison  de la 
méfiance  des donateurs.
                                                            
                                                                                
                                                                     Une telle 
situation,  jointe au comportement 
contesté  des forces  de sécurité 
palestiniennes,  suscite des désillusions 
dans  la population.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'audience du 
Hamas,  toujours  hostile au processus  de 
paix,  s'en trouve  ainsi renforcée.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Cette  contes'lation  interne n'empêche 
pas  l'Autorité  palestinienne  de 
reprendre,  en juillet  1994, les 
négociations  avec Israël  en vue 
d'étendre  l'autonomie  au reste  de la 
Cisjordanie.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le problème  des colonies 
juives  constitue  cependant un gbstacle 
d'autant  plus important  que l'Etat 
hébreu  continue  à favoriser  les 
implantations  dans les territoires 
encore  occupés.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Vers  une paix  globale  '? 
Les  colonies  juives du Golan  entravent 
également  les négociations  de paix 
avec  la Syrie.
                                                            
                                                                                
                                                                     Damas  persiste  dans son 
exigence  d'un retrait  complet  d'Isra!!l 
du  Golan  et du  Liban-Sud  comme 
préalable  à un  accord  de paix  entre  les 
deux  États.
                                                            
                                                                                
                                                                     Yitzhak  Rabin semble  se 
résigner  à accepter  la domination 
syrienne  sur le Liban  et à se  retirer  à 
terme  du Golan.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il rencontre 
cependant,  sur ce dernier  point, une 
forte  opposition  de la part  de la 
population  et de certains  membres de 
son  propre  parti.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Si  la  perspective  d'un accord  de paix 
avec  la Syrie  semble  encore incertaine, 
il  n'en  va pas  de même  avec la 
Jordanie,  qui signe  un traité  de  paix 
avec  Israël  en octobre  1994 et place 
Damas  dans un isolement  difficilement 
tenable..
                                                                                                                    »
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