Italie de 1900 à 1909 : Histoire
Publié le 30/12/2018
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Le cadre politique
L’arrivée au pouvoir, en février 1901, de Giuseppe Zanardelli, représentant de l’aile gauche du libéralisme italien, et de Giovanni Giolitti, d’abord ministre de l'intérieur, puis président du Conseil à partir de 1903, marque une des ruptures les plus importantes de l'histoire politique du pays. Après la réaction de la fin du xixe siècle, la monarchie libérale se transforme radicalement, alors qu’en 1900 Victor-Emmanuel III succède à Humbert Ier, mort dans un attentat. Le socialiste
Enrico Ferri louera en 1901 ce «passage de l'absolutisme féodal à la bourgeoisie libérale et moderne» pour justifier le soutien initial des socialistes à la nouvelle politique annoncée. Essentiellement centriste et modérée, elle vise à l’intégration de la majorité des Italiens, laissée à l’écart du Risorgimento, tout en favorisant l'industrialisation du pays. Ce difficile compromis nécessitera de la part du président du Conseil de délicates médiations. S'appuyant tantôt sur les partis socialiste, républicain et radical, tantôt sur les catholiques, tout en
ménageant l’opposition conservatrice, Giovanni Giolitti veut avant tout désamorcer les conflits et contrôler les tendances politiques les plus extrémistes. De 1901 à 1903, Zanardelli et Giolitti recherchent l’entente entre la majorité libérale et les partis de gauche (socialiste, républicain et radical). La reconnaissance du syndicat comme représentant légitime des travailleurs, de nouvelles mesures sociales (sur le travail des mineurs et des femmes, sur les accidents de travail) et l’instauration du Conseil supérieur du

«
La
grèv e générale de septembre
1904, encouragée par les
socialistes-révolutionnaires, est 1111 échec.
© Edimedia
Giovanni Giolitti, principal
représencam du libéralisme
italie11.
© Farabolll[oto -
---- --· ·-
travail sont les pri ncipa les réalisations
de ce pre m ier gouvernement.
Le
respect du droit de grève e! la
ne utral ité rigoureuse de l'Etat dan s les
conflits sociaux (à la seule condition
que ceux-ci n'aient pour but que
l' am éli o ra tion économ iqu e des
travailleurs et ne troublent pas l'ordre
p u bli c) sont les pri nc ipe s de base de
cette nouvelle politique libérale.
Si les
r éfo rmis tes conduits par Filippo Turati
et Claudio Treves se sont imposés au
congrès du par ti socialiste à Rome en
septembre 1900, le
affiché les prem iers jours du
gouvernement Zanardelli-Giolitti est
l o in de faire l' u n an im ité.
L 'in tra nsig ea nc e de l'État face à la
grève des emp loy és des chemins de fer,
l'échec de la réforme fiscale et surtout
la recrudescence des bavures policières
lors de grèves dans Je sud du pays
entraînent en mars 1903 le retour des
soc iali stes da ns l'o p po siti on .
Le
courant révolutionnaire progresse et, à l'issue
du congr ès de 1904, les délé gu és
socialistes se trouvent profondément
d iv isé s, après le vote d'une motion de
compromis pré se nté e par Enrico Ferri.
La grève gén éra le de se pt emb re est un
é che c, mais elle rompt
momentanément l'alliance entre les
socialistes et Giolitti.
Ainsi, de 1903 à
1909, ce dernier po urs uit les réformes,
mais avec l'a p p ui d'u ne maj orité de
centre droit, en s'attachant dorénavant
à l'int égra tio n des force s cath oliq ues .
L'ébauche d'une démocratie
chrétienne date du début du siècle.
Un
courant modé ré re p ré se n té par Filippo
Meda, hostile au non expedit
interdisant aux ca th oliq ue s de
participer à la vic politique, s'oppose à
l a tendance extrémiste re pr ése n tée par
Romolo Murri, jeune prêtre aux
c onvi cti on s égali taristes et
révolutionnaires, très hostile aux
libéraux.
Alliés à l'o ri gin e , tous deux
sont favorables à l'idée d'u n p arti
po pula ir e in d ép en da nt de l'Eglise.
Ils
réussissent en 1903 à ga gne r en
i n fl uenc e dan s l'Œuv re des co ngrès,
p ri ncipa le tribune d'expression des
ca th oli q u es , strictement soumise au
Vatican.
Mais la même année, Pie X
succède à Léon XIII.
Profondément
a n timo der niste , le nouveau pape porte
un co u p d'arrêt à cet te évolution en
démantelant l'Œuvre des congrès et en
plaçant ses membres sous l'autorité des
évêques.
Cependant, la grève générale
de 1904 et les pro grè s du socialisme
incitent Pie X à réviser sa posit ion
intrans ig ean te .
La pos sibil ité de
soutenir les candidats libéraux ou
conservateurs pour contrer cette
menace et l' ant ic lér ical ism e est
e nvis agée à l'occasion des élections de
1904.
Le non expedit est tacitement
levé dans un certain nombre de
c irco nsc ript io ns.
Cette déro gat io n
n'aura pas d'effet significatif quant à la r
e p ré se nt atio n p arle m en tai re des
catho liq ue s, mais contribuera à
l'a méli or ation des relations entre
l' É glise et l'É ta t.
Le piv ot du «sy stè m e
g io littie n» reste toutefois cette
majorité hétéroclite, née de
l'opposition libérale à l'orientation
autoritaire et impé rial is te de Francesco
Cri spi, au po uvo ir de 1887 à 1891.
Sa
b a se régio nale est à la fois pié m on ta is e
et méridionale, Giolitti sachant avec
une grande hab ileté s'a pp uyer sur les
d ép utés du Sud.
Inorg ani sée et donc
très malléable, cette majorité n'est
fondée que sur des rapports pe rsonn els
entre les principaux députés et le
président du Cons eil .
De son côté
l 'o pp osit io n , tout en étant très divisée
et ré si sta nt difficilement à la tactique
de Giolitti , tente de se regrouper.
Son
représentant est S id n ey Sonnino,
pa rtisa n tenace d'un retour au Statut
d e Cha rles Alb ert (C onst it u tio n
accordée en 1848 au Piémont), qui
selon lui a dégénéré en.
»
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