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John Fitzgerald Kennedy

Publié le 22/02/2012

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Preux chevalier à l'armure étincelante ? Illusionniste n'ayant réussi que des tours de passe-passe, et laissant à son pays un héritage lourd de problèmes insolubles ? Trente-cinquième président des États Unis ­ du 20 janvier 1961 au 22 novembre 1963 ­ et le plus jeune de l'histoire américaine, succédant au plus âgé (le président Eisenhower), John Kennedy n'a pas pu faire ses preuves. Durement discuté de son vivant, la mort l'avait transfiguré, et ses adversaires les plus féroces avaient dû taire leur haine. Trente ans plus tard, les critiques peuvent s'exprimer dans le respect des convenances ; les louanges s'éloignent de l'hagiographie. Mais quel effort il faut faire sur soi-même pour n'être pas fasciné par un des hommes politiques les plus captivants de ce temps ! John Kennedy, devenu Président en 1961, avait beaucoup médité sur l'usage qu'il ferait d'un poste auquel il avait si longtemps aspiré ; il en avait une conception activiste. Les impératifs de la politique étrangère dans une situation de crise internationale permanente, la nécessité d'une intervention publique pour régulariser les fluctuations économiques et pour atténuer les injustices sociales avaient, depuis le début du New Deal, contribué à élargir le domaine d'action de l'exécutif. Le Président ne pouvait, sans faiblir à son devoir historique, refuser de se servir de ses pouvoirs. Aussi les pouvoirs du Président ne pouvaient-ils pas être délégués sans dommage : en dernière analyse, le pouvoir était personnel. Le Président devait donc s'entourer d'hommes qui lui diraient la vérité, et s'informer par lui-même, plutôt que d'être une chambre d'enregistrement de décisions prises par ses collaborateurs. Seul élu dans une circonscription à l'échelle de la nation tout entière, le Président peut être le plus puissant des facteurs de réforme ; encore faut-il qu'il le veuille. Kennedy est décidé ; mais que peut-il faire ? Comment stabiliser la situation internationale, comment rendre à l'Amérique le dynamisme sans lequel elle ne peut songer à régler ses problèmes économiques et sociaux ?
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« les deux grandes puissances nucléaires ont, dans cette deuxième crise de Cuba, mesuré comme jamais le danger del'affrontement.

La reculade des Soviétiques, cette fois, accroît certes le prestige des États-Unis, et certainsestiment qu'il n'y a désormais plus qu'une seule superpuissance. En fait, paradoxalement, d'avoir été au bord du gouffre pousse l'URSS comme les États-Unis à prendre pleinementconscience du danger.

La détente se trouve inscrite à l'ordre du jour, des pourparlers sur le désarmement nucléairesont engagés.

Même si les résultats obtenus sont minces accord sur l'interdiction des explosions nucléaires dansl'atmosphère, négociations sur la non-dissémination et sur la limitation des armements c'est bien l'administrationKennedy qui a ouvert la voie. Voilà certainement ce pour quoi le président Kennedy aurait souhaité, en politique étrangère, passer à l'Histoire.

Ladétente avec l'URSS, l'Alliance pour le Progrès, le Kennedy Round des négociations multilatérales sur l'abaissementdes droits de douane, la création du Peace Corps : pour comprendre le tiers monde et les devoirs des États-Unis àson égard, des dizaines de milliers de jeunes Américains allaient tous les ans y combattre la misère.

Ne serappellera-t-on pas aussi que l'administration Kennedy a renforcé la présence militaire américaine au Viêt-nam ?N'ayant plus le soutien de Kennedy, le chef du gouvernement du Sud Viêt-nam, Ngo Dinh Diem, a été renversé etassassiné.

Un régime moins tyrannique aurait-il été capable de se défendre contre le Nord ? Kennedy a cru qu'ilsuffirait pour cela d'une aide américaine limitée.

Aurait-il changé d'avis ? Serait-il revenu sur ses engagements ? Laresponsabilité de la guerre du Viêt-nam doit-elle être principalement attribuée au président Johnson, ou celui-ci n'a-t-il fait que suivre la voie tracée ? A ces questions, aucune réponse assurée ne peut être donnée. Gagné à la New Economics d'inspiration keynésienne, John Kennedy arrive au pouvoir persuadé que ce sont huit ansd'administration républicaine qui expliquent la stagnation de l'économie américaine.

Comment se résigner au chômagechronique, à la persistance de la misère, à l'insuffisance criante des investissements collectifs ? Le généralEisenhower avait pour les riches la révérence d'un ancien petit fonctionnaire ; comme Franklin Roosevelt, Kennedyn'a pour les hommes d'affaires et pour les banquiers obnubilés par l'argent que l'antipathie de l'homme à la fortunehéritée. Si, depuis vingt ans, le président des États-Unis a les coudées très franches en politique extérieure, l'accord duCongrès lui est indispensable dans le domaine de la gestion économique ; or le Congrès craint le déficit générateurde dettes et d'inflation.

Kennedy s'use dans cette bataille avec le Sénat et la Chambre des Représentants commeavec la multitude d'entités plus ou moins autonomes qui composent l'administration, et se persuade encore plus queseule la présidence peut être source de réformes.

Pour sa politique économique, il a besoin de l'appui desDémocrates du Sud ; même son vice-président, Lyndon Johnson, ne le lui obtient pas toujours.

Et Kennedy ne fait-ilpas là un marché de dupes, alors que le Sud est parcouru par un vent de révolte des Noirs ? L'administration Eisenhower s'était montrée indifférente au sort des Noirs et à l'action de Martin Luther King, etKennedy l'avait fortement reproché à son prédécesseur.

Il sait, avant même de se saisir du pouvoir, qu'il sera jugésur son efficacité dans ce domaine : l'impatience monte, les Noirs mettent leurs espoirs dans le Président qui n'auraitpas été élu sans l'apport massif de leurs voix.

Le choix d'un homme du Sud comme vice-président, le choix de sonfrère, Robert Kennedy, encore plus profondément attaché que lui à la cause de l'émancipation noire, comme ministrede la Justice, répondent au désir de disposer, dans les combats à venir, des meilleurs stratèges.

Mais commentpersuader le Congrès de l'urgence du problème, sans perdre son soutien sur les fronts prioritaires de la politiqueétrangère et de la politique économique ? John Kennedy ajourne donc toute vraie offensive au Congrès, et cherche d'abord à améliorer l'action de l'exécutif.Contrairement à ce qui s'était passé sous Eisenhower, les décisions de justice favorables aux Noirs seront assuréesdu ferme soutien de l'administration : le ministre de la Justice y veillera, s'il le faut en s'exposant personnellement aucourroux des racistes.

Le pouvoir fédéral protégera les Noirs qui s'inscrivent sur les listes électorales : c'est par lesuffrage que les Irlandais ont conquis le pouvoir en Nouvelle-Angleterre, et Kennedy pense que tout homme politiquesoucieux de sa réélection tient compte de l'évolution du corps électoral.

La remise en marche de l'économie devraitdiminuer le chômage, qui frappe deux fois plus durement les Noirs que les Blancs, et la sécurité des revenus devraitaccélérer leur intégration dans la société américaine. Mais les Noirs ne peuvent pas attendre la réussite d'une politique à moyen terme.

Assoiffés de dignité, déterminéscomme jamais auparavant, sachant au demeurant que la justice et l'exécutif sont à leurs côtés, les jeunes militantsdes villes du Sud s'attaquent, par des manifestations généralement non violentes réprimées par la violence, auxsignes les plus insupportables de la discrimination dont ils souffrent.

De plus en plus souvent, ils réclamentl'interdiction de la ségrégation ; au printemps 1963, il devient impossible de tergiverser.

Le 11 juin, le présidentKennedy pose enfin le problème en termes moraux : la démocratie américaine doit abolir une ségrégation contraire àses principes fondamentaux.

Mais les travaux législatifs s'enlisent ; Kennedy est persuadé que seule une réélectiontriomphale, en 1964, lui permettra de débloquer les réformes indispensables dans ce domaine comme dans tantd'autres. C'est pour consolider sa position dans le Sud, où les racistes le haïssent, que John Kennedy se rend au Texas.

Le 22novembre 1963, parcourant en voiture découverte, aux côtés de Jacky Kennedy et du gouverneur Connally, les ruesde Dallas, il est tué de deux balles dans la tête et dans la nuque ; Connally est lui-même grièvement blessé.

Sonassassin présumé, Lee Oswald, un ancien marine qui a donné divers signes de déséquilibre, est lui-même assassinédeux jours plus tard dans l'enceinte même de la prison de Dallas.

La conclusion d'une enquête menée sous la. »

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