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L U. R. S. S. de 1917 à 1921 (histoire)

Publié le 17/01/2022

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 Profitant des difficultés du régime tsariste, engagé dans une guerre trop moderne pour les faibles moyens industriels de la Russie, bourgeoisie et prolétariat russes s'efforcent de conquérir le pouvoir au printemps 1917. Ne disposant pas des solides assises économiques et financières des bourgeoisies d'Europe occidentale, menacée aussitôt par une classe ouvrière déjà organisée et concentrée dans les grandes villes, la bourgeoisie russe ne garde que quelques mois un pouvoir, dont le prolétariat s'empare finalement en novembre 1917.
 
 Ce pouvoir, il faut ensuite l'organiser et le conserver contre toutes les forces de la contre-révolution, liguées à l'intérieur et à l'extérieur, contre le jeune État prolétarien.
 
 Débuts difficiles, qui condamnent la révolution russe à un ascétisme et à une rigueur qui ne sont pas sans rappeler la France de l'An II. Mais le rapport des forces entre bourgeoisie et prolétariat est assez nettement en faveur du second pour qu'en Russie l'An II ne cède pas la place à Thermidor.

« par 3 ou 4 en 3 ans) non compensée par une augmentation correspondante des salaires si bien que la situationsociale se tend.

Il se développe à partir de l'automne 1916 une vague de grèves qui touche en novembre 200 000ouvriers de Pétrograd.

Sur le plan militaire, les choses ne vont guère mieux.

Les soldats russes, dépourvus d'armeset de munitions, mal commandés et souvent affamés, ont été jetés sans compter dans des offensives coûteuses etparfois désespérées (c'est le cas de l'offensive devant Riga en janvier 1917).

On compte déjà, à la fin de 1916, 3millions de morts et près de 5 millions de blessés.

Aussi le moral des troupes, déjà très atteint par les défaites despremiers mois (Tannenberg) tend-il à se décomposer en 1917.

Les hommes désertent par centaines de milliers ou semutilent volontairement pour ne pas rejoindre le front.

Bien entendu, toutes ces difficultés ont un profondretentissement politique.

A partir de 1916, l' « Union sacrée » qui s'était constituée dans l'enthousiasme au début dela guerre se trouve ébranlée.

Ceci d'autant plus que Nicolas II accumule les maladresses.

On lui reproche l'influencegermanophile (l'impératrice est d'origine allemande) et corrompue qui règne à la Cour, le choix de ministres pro-alle-mands aux postes de commande (Sturmer Président du Conseil, Sukhomlinov à la Guerre), la dictature maléfique auxyeux de l'aristocratie russe exercée en coulisse par le favori Raspoutine (finalement assassiné en décembre 1916 pardes familiers de la Cour dirigés par le prince Youssoupov).

La bourgeoisie lui en veut surtout de profiter de la guerrepour restaurer l'absolutisme, en abusant de l'article 87 des lois fondamentales qui permet à l'empereur de légiférerpar décrets en dehors des sessions — réduites à un temps très court — de la Douma.

Les députés « octobristes »et progressistes qui jusque là s'étaient déclarés d'accord avec le manifeste impérial d'octobre 1905 se joignent auxK.D.

pour constituer à l'Assemblée un bloc dit « progressiste » qui demande l'établissement d'une véritable monarchieconstitutionnelle et la mise en place d'un gouvernement investi de la confiance du pays.

Organisées localement ausein des zemstvos, la noblesse libérale et la bourgeoisie voudraient agir avant que la situation ne devienne favorableaux partisans d'une révolution sociale dont ils ne veulent pas. B.

La révolution de février (mars dans notre chronologie qui est en avance de 13 jours sur le calendrier russe de1917). a) Depuis janvier 1917, la situation est devenue critique.

Des grèves éclatent dans toutes les régions et desmanifestations de plus en plus suivies se déroulent quotidiennement dans les grandes villes, aboutissant parfois àdes émeutes.

Le pain manque à Pétrograd et à Moscou.

Des bruits courent dans la capitale faisant état d'uncomplot des chefs militaires visant à renverser le Tsar et à instaurer sous le couvert du Tsarévitch un pouvoir fort,capable de conjurer le péril révolutionnaire tout en poursuivant la guerre. b) A partir du 27 février, le mouvement devient insurrectionnel.

Le 3 mars, la grande usine métallurgique Poutilov esten grève.

Il y a 90 000 grévistes le 8 mars et les femmes manifestent.

Le 10 et le 11, les émeutiers se rendentmaîtres de la capitale et, le 12, une partie de l'armée se joint à eux, tandis qu'à Moscou le Kremlin tombe. c) Deux pouvoirs de fait se constituent.

D'une part le Comité exécutif provisoire de la Douma formé de députéslibéraux ou K.D.

(Milioukov, le prince Lvov) qui voudraient maintenir le contact avec les « corps constitués ».

D'autrepart le Soviet des ouvriers et des soldats élu le 12 mars et composé de mencheviks et de S.R. d) L'abdication : tandis que des soviets se constituent dans toutes les grandes villes, Nicolas II, qui se trouve àMohilev au siège du Grand quartier général, se prépare à la résistance.

Mais sa garde personnelle l'abandonne ainsique le chef d'État-Major et les principaux chefs militaires.

Le 15 mars, il abdique en faveur de son frère, le Grand-duc Michel, qui refuse d'assumer le pouvoir.

La monarchie se trouve suspendue. C.

L'évolution du nouveau régime (mars-octobre 1917).

— a) La dualité des pouvoirs : des négociations entre leSoviet et le Comité exécutif de la Douma aboutissent à la constitution d'un gouvernement provisoire présidé par leprince Lvov, avec Milioukov aux Affaires étrangères.

L'élément de gauche est représenté par Kerenski, un socialistemodéré.

C'est le « paradoxe de février », le peuple confiant le pouvoir à un gouvernement bourgeois.

Il s'explique parl'absence de véritable leader ouvrier (les bolcheviks sont en prison ou en exil) et par le remplacement dans lesusines, au cours des mois qui ont précédé la révolution, des ouvriers mobilisés par des éléments moins forméspolitiquement : adolescents, femmes, travailleurs des campagnes.

C'est ce que Trotski a appelé le « délayage duprolétariat ».

En fait, le pouvoir réel reste entre les mains du Soviet de Pétrograd qui jouit de l'appui populaire et ausein duquel les bolcheviks vont jouer un rôle de plus en plus important. b) Le premier gouvernement provisoire (17 mars-15 mai) : le gouvernement Lvov adopte quelques timides mesureslibérales (amnistie, pouvoirs plus grands accordés aux zemstvos, proclamation des libertés fondamentales).

Mais il serefuse à satisfaire les deux revendications principales du peuple, la paix immédiate et le partage des terres quis'opère spontanément et parfois très brutalement.

C'est ce qui explique le succès de Lénine qui, arrivé de Suisse le16 avril après avoir traversé l'Allemagne, développe dans La Pravda ses « thèses d'avril » : la paix, la terre auxpaysans, le pouvoir aux soviets.

Sous son impulsion, les Bolcheviks vont rapidement progresser.

Ils sont bientôt 80000 et s'imposent dans de nombreux soviets, aux usines Poutilov et parmi les marins de Cronstadt.

Les 3 et 4 mai,des manifestations obligent Milioukov à démissionner. c) Le premier ministère de coalition (18 mai-5 août) : le prince Lvov reste à la tête du gouvernement, mais desmencheviks et des S.R.

entrent dans le cabinet et Kerenski devient ministre de la guerre.

Ceci ne modifie guère lapolitique sociale, fort prudente, du gouvernement, et les bolcheviks en profitent pour renforcer leur influence.L'échec militaire de Lemberg provoque à Pétrograd des manifestations auxquelles participent les marins de Cronstadtet que les bolcheviks, qui estiment que la situation n'est pas mûre, parviennent difficilement à contenir.

A la suite deces « journées de juillet », des mesures de répression sont prises contre les bolcheviks.

Lénine doit se réfugier en. »

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