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La bataille d'Angleterre: La Luftwaffe tenue en échec dans le ciel britannique

Publié le 18/11/2018

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POUSSER L'ANGLETERRE A LA REDDITION

En juin 1940, la campagne de France a abouti à un armistice qui assure aux Allemands la disposition du littoral, de la mer du Nord à l'Atlantique. Hitler peut alors concentrer ses efforts contre l'Angleterre. Désormais, toute la politique de l'Allemagne vise à acculer la Grande-Bretagne, par une offensive aérienne et la menace d'une invasion, à conclure la paix et à reconnaître l'hégémonie politique et économique du Reich. La situation de la Grande-Bretagne est catastrophique. La France battue, se dresse devant l'Angleterre un adversaire dont les succès contre la Pologne, les Pays-Bas, la Belgique nourrissent une confiance absolue dans la victoire. La Luftwaffe, l'armée de l'air allemande,

LES RADARS

• Au moment où la Luftwaffe s'apprête à lancer l'opération Adlertag, la RAF dispose déjà d'un système de détection électromagnétique des avions, la « radiolocalisation », connue depuis sous le nom de radar.

Dès septembre 1939, le réseau de radars déployé en Angleterre permet de connaître avec une précision suffisante non seulement la position de l'appareil ennemi donné par le faisceau du projecteur au moment du réfléchissement de l'onde sur l'avion, mais également la distance.

Fonctionnant aussi bien de jour que de nuit, par temps clair ou par temps couvert, le radar, dont l'adversaire ne peut à cette époque brouiller les effets, permet au commandement de la RAF de diriger ses escadrilles avec précision là où elles sont certaines de rencontrer l'ennemi. Grâce au radar, les longues et harassantes patrouilles de recherche ne sont plus nécessaires.

 

endurcie par dix mois de combats en Pologne et en France, attend sur les côtes des Flandres et de la Manche l'ordre de passer à l'attaque. La grande offensive aérienne qui consiste à éliminer l’aviation de chasse britannique, prélude à l'invasion projetée de la Grande-Bretagne (opération Seelôwe) reçoit le nom de code d'«Adlertag » - le « jour de l’aigle ». Les Britanniques, conscients que le destin de leur pays va se jouer dans les prochaines semaines, concentrent tous leurs moyens - hommes, matériels, défense passive - pour s’y opposer.

PREMIÈRE PHASE :

24 JUILLET-23 AOÛT 1940

OBJECTIF : LES PORTS ET LES AÉRODROMES ANGLAIS

Le 24 juillet 1940, des chasseurs et des bombardiers de la Luftwaffe décollent des aérodromes de Normandie et se lancent à l'attaque des communications maritimes anglaises. Un convoi côtier est pris à partie, mais le raid allemand est repoussé. Il s'agit à l'évidence d'une phase préliminaire qui permet aux Allemands de prendre la mesure de l'aviation de chasse adverse.

Les 7 et 8 août les avions Stuka se lancent de nouveau à l'assaut du trafic côtier britannique. La Royal

Air Force (RAF) réussit à écarter la menace, mais plusieurs cargos sont envoyés par le fond, d'autres sont sérieusement endommagés.

 

L'ampleur du raid ne laisse aucune équivoque : l'attaque en force contre l'Angleterre vient de commencer.

 

L'avant-veille, le maréchal Albert Kesselring (1885-1960), commandant de la 2'flotte aérienne du

Reich, s'adressant aux représentants de la presse étrangère, ne semblait pas nourrir d'inquiétude quant à l’issue de l'entreprise : « Notre grande attaque sera aussi inattendue qu'un éclair dans un ciel pur. »

Raids allemands contre les convois britanniques

Bombardement des comtés du Sud

Raids contre les aérodromes

Début du Blitz sur Londres

Grande bataille aérienne de Londres

Ajournement de l'opération Seelôwe

Violent raid sur Londres 30000 bombes incendiaires larguées sur Coventry Dernier raid d'envergure sur Londres

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« LA RULIQUE BRITANNIQUE AUX BOMBARDEMENTS ALLEMANDS • Dès 1941, le cabinet de guerre britannique fait montre d'une réelle détermination � rendre coup pour coup pour les dommages infligès � londres et � d'autres villes anglaises par la luftwaffe.

• En Grande-Bretagne, la question des objectifs qu'il convient d'assigner � l'aviation de bombardement divise l'armée de l'Air et le cabinet de guerre.

la première penche nettement en faveur d'attaques contre des cibles industrielles, tandis que le second entend répondre coup pour coup aux bombardements allemands sur les villes anglaises par des raids de représailles massifs.

Dans les faits, on trouve un compromis sur la base des conditions météorologiques.

• Dans l'esprit de leurs promoteurs, ces bombardements doivent provoquer un sentiment d'insécurité et une appréhension constante chez les habitants des centres industriels ainsi visès.

• le 22 juin 1941, le Premier Ministre britannique, WhlstH Clllln:lllll, se prononce en faveur d'une offensive de bombardements visant le peuple allemand.

Il est nécessaire, selon lui, de bombarder l'Allemagne, de jour et de nuit, avec une intensité toujours croissante, en déversant, mois après mois, sur ce pays, de plus en plus de bombes et • en faisant déguster et avaler chaque mois aux Allemands une dose plus amère des malheurs qu'ils ont répandus sur l'humanité».

de communications, etc.

-, tout en surestimant l'affaiblissement de la chasse anglaise.

Il reste que cette dernière est à bout de souffle.

Pour remplacer les pilotes disparus, le Fighter Command doit faire appel � des pilotes inexpérimentés ou � des pilotes du Bomber Command et du Coastal Command (commandement des garde-côtes) reconvertis en toute hate en pilotes de chasse.

• Vers le 5 septembre 1940, le commandement de la luftwaffe, jugeant sans doute la défense aérienne britannique suffisamment ébranlée, décide soudainement de changer d'objectifs et de s'en prendre aux grands centres industriels.

Ce changement fondamental de stratégie constitue un tournant dans la bataille d'Angleterre.

• Si la luftwaffe avait poursuivi une dizaine de jours encore ses attaques contre les infrastructures de l'aviation britannique, sans doute aurait-elle obtenu un résultat sinon décisif, du moins très important.

Churchill ne s'y trompe pas : il qualifie de • faute insensée • le changement d'objectif de l'aviation ennemie.

LE BLITZ SUR LONDRES : 7 ·30 SEPTEMBRE 1940 • Après une série d'attaques répétées pendant toute la journée du 6 septembre contre les aérodromes servant de bases à la chasse anglaise, l'aviation allemande tente, dans la nuit du 6 au 7 septembre, son premier effort d'envergure contre londres.

Dans la nuit du 7 au 8, 250 bombardiers reviennent sur les mêmes quartiers encore illuminés par les incendies précédents.

• Plus de 350 chasseurs et bombardiers parviennent jusqu'� la capitale anglaise en deux grandes vagues d'assaut, infligeant des dommages sérieux � l'arsenal de Woolwich, �des usines, � des centrales, aux gares et, surtout, aux docks, qui sont la proie de terribles incendies.

• le 9 septembre, pour la première fois, la Luftwaffe engage des bombardiers quadrimoteurs; deux jours plus tard, échappant à tous les barrages, une vague d'une trentaine d'appareils survole le cœur de la capitale.

Cette dernière va alors connaître huit semaines de bombardements qui se succèdent à un rythme extrêmement soutenu.

• l'objectif est toujours le même: couper le ravitaillement de londres en désorganisant le réseau urbain et en détruisant les docks, les ports et les installations industrielles importantes de la ville.

C'est dans le cadre de ces opérations particulièrement meurtrières que se déroulent les terribles bombardements du 15 septembre.

• Volant entre 4 500 et 7 800 rn d'altitude, deux vagues totalisant 250 appareils mettent le cap sur la cDpltDie Dng/Dise dans la matinée.

Une centaine d'avions parviennent� éviter la DCA et lâchent leurs bombes sur les quartiers sud et sud-est de londres.

Toutefois, les appareils allemands sont pris à partie par la chasse du Fighter Command - des combats ont lieu au-dessus du Parlement.

Une fois encore, l'importance de la résistance anglaise empêche les bombardiers allemands d'opérer avec précision, quand elle ne les oblige pas � lâcher leurs bombes n'importe où pour fuir au plus vite.

• Après une accalmie d'une heure et demie, une deuxième vague d'attaque se présente.

Cette fois, 70 appareils réussissent� franchir les défenses de la capitale anglaise.

Mais le gros de l'offensive allemande a été repéré par les radars et les chasseurs britanniques, qui ont eu le temps de refaire le plein d'essence et de munitions, harcèlent la formation ennemie tout au long de son parcours.

Cette deuxième vague devait connaître le même sort que la précédente.

De nouveau, en effet, les avions de la luftwaffe, harcelés par la chasse sur le chemin du retour, sont obligés de larguer leurs bombes à la hate sur l'est de londres.

• Entre-temps, une force allemande de moindre envergure s'était attaquée � Portland, et, un peu plus tard, une vingtaine de Me-110 avaient réussi à bombarder les usines Supermarine près de Southampton.

Mais, là encore, les résultats sont bien en deçà des espoirs de la luftwaffe qui s'est heurtée à une puissante DCA.

Enfin, à la tombée de la nuit, 180 appareils allemands tentent, sans grand succès, de bombarder londres.

• Jamais encore, les Allemands n'avaient éprouvé de pertes aussi importantes en une seule journée et au cours d'une même opération.

Environ 180 appareils allemands manquent à l'appel contre 25 avions anglais.

• Ce nouvel échec des Allemands, qui déplorent en outre la destruction des péniches dans les ports de la Manche, a des conséquences décisives: le 17 septembre Hitler doit se résoudre à ajourner sine die l'opération Seelôwe et donne l'ordre de disperser la flotte de débarquement pour la soustraire aux bombardements.

Tout danger d'invasion est désormais écarté.

•Htrm•nn Corlng ne s'annonce pas pour autant vaincu.

le commandant en chef de la luftwaffe estime qu'il est encore possible de détruire la chasse anglaise pour peu que son aviation bénéficie de quelques jours de beau temps.

• Du 17 au 30 septembre, les Allemands lancent donc de nouveaux raids non sans avoir modifié complètement leurs méthodes d'attaque de jour.

En effet, le commandement allemand cesse d'utiliser ses grands bombardiers préférant déployer ses chasseurs équipés de lance-bombes de fortune.

C'est un nouvel échec puisqu'en deux semaines la chasse anglaise réussit à abattre 167 appareils ennemis.

LA DERNIERE PHASE : 1 " OCTOBRE 1940-MAI 1941 LA GtNhALISATION DES lAIDS NOCTURNES • Alors que les échecs répétés des bombardements suscitent de fortes tensions entre les chefs de l'aviation de chasse et Gôring, ce dernier décide de procéder à une intensification des bombardements de nuit, ce qui doit permettre de limiter les rencontres avec la chasse adverse.

De plus, de nouvelles bombes sont employées par les Allemands : bombes à retardement, incendiaires, à dispersion, à essence.

• les opérations de nuit deviennent alors la règle, et des formations de 200 à 300 bombardiers opèrent désormais non seulement sur londres, mais aussi sur les grandes villes industrielles de l'Angleterre, de l'Écosse ou du Pays de Galles -et même sur Belfast, en Irlande du Nord.

LONDRES SOUS LES BOMBES INCENDIAIRES · Dans la nuit du 15 au 16 octobre, londres connaît de nouveau le cauchemar.

Des milliers de bombes incendiaires mettent la capitale à feu et à sang.

Pourtant, fin octobre, et malgré les bombardements de nuit, l'Allemagne n'a toujours pas réussi à abattre le moral et la résistance des Britanniques.

LA CONCENTRATION DES BOMBARDEMENTS • les raids nocturnes n'ayant donc pas donné les résultats escomptés, la luftwaffe change encore une fois de tactique.

Désormais, plutôt que de procéder à des attaques dispersées sur plusieurs objectifs, les Allemands décident de concentrer toute la puissance de leur aviation de bombardement de nuit en attaques massives contre une seule cible : Coventry, dans le centre du pays.

• Cette tactique est inaugurée dans la nuit du 14 au 15 novembre par des escadrilles de la 3' flotte contre Coventry.

Quelque 500 appareils, comprenant surtout des bimoteurs Dornier 215, déversent plus de 500 tonnes de bombes incendiaires contre la ville, un des principaux centres industriels anglais de l'aéronautique.

la cité est à ce point ravagée que le terme "conventriser » passera dans le vocabulaire pour désigner les effets catastrophiques d'un grand raid aérien sur une ville.

londres ne sera pas épargnée par cette nouvelle tactique: le 29 décembre, la capitale est attaquée par 800 bombardiers allemands.

• la tactique employée contre Coventry est mise à l'œuvre jusqu'en mai 1941, d'abord contre Birmingham, puis Bristol, Southampton, Liverpool.

Manchester, Sheffield et Glasgow.

• Mais la chasse de nuit et la DCA portent de rudes coups aux raids de la luftwaffe.

les attaques s'espacent peu à peu.

En mai, le commandement suprême de la Wehrmacht commence à retirer ses appareils pour les envoyer sur le front de l'Est dans le cadre de l'attaque programmée contre l'allié soviétique.

le Reich venait ainsi de renoncer à une victoire qu'il espérait rapide contre l'Angleterre.

LES RAISONS DE l'ÉCHEC AllEMAND l'hAT D'ESPRIT DES AVIATEURS n DU COMMAHDEMENT ALLEMAHDS • Grisès par leurs succès remportés contre la Pologne et la France, les hommes de Gôring affichent une confiance en eux qui va les conduire à commettre deux erreurs.

• Premièrement, les Allemands ont sous-estimé leur adversaire et surestimé leur propre puissance en n'imaginant pas qu'il puisse se trouver des appareils capables de rivaliser avec les Mtsstrscb lllltt les aviateurs allemands ont également sous-évalué la valeur combative de la Royal Air Force, oubliant ainsi l'expérience de Dunkerque (dernière semaine de mai 1940).

• Deuxièmement, sOr de remporter une victoire rapide, le commandement de la luftwaffe a " baclé » la préparation de l'opération Adlertag: l'improvisation continuelle s'est traduite par des tensions permanentes entre l'aviation de chasse et l'aviation de bombardement, qui ont altéré la coordination des opérations.

LES CHANGEMENTS DE TACTIQUE • les changements de tactique et d'objectifs ont largement compromis l'action de la luftwaffe.

En abandonnant son objectif initial - la suprématie aérienne -pour passer � un autre objectif- épuiser le moral et les capacités industrielles des Britanniques -, la luftwaffe n'a pas réussi à obtenir un résultat décisif.

LA RtSISTANCE HtROlQUE DES ANGLAIS • l'esprit combatif des aviateurs anglais a pu s'adosser� des moyens techniques qui ont joué un rôle de première importance dans l'échec du plan allemand.

• le réseau de radars a permis de compenser une infériorité numérique importante.

Parallèlement, les Britanniques ont appris à brouiller la fréquence des émissions de repérage des Allemands.

• Les astuces mises en œuvre se sont révélées plus d'une fois efficaces: faux aérodromes et faux incendies ont dérouté à maintes reprises les appareils de la luftwaffe.

· Enfin, l'endurance et le stoïcisme du peuple britannique au milieu des terribles épreuves qu'il dut subir durant toute cette période auront incontestablement déterminé le premier échec de la politique de conquête et de domination de l'Allemagne hitlérienne.

• Un échec auquel ont largement contribué les services de la Défense civile britannique, avec ses milliers de chefs d11ots (air raid wardens) et de guetteurs dt toit (fire watchers).. »

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