La Commune de Paris
Publié le 28/11/2012
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«
II/ Échecs politique et militaire de la Commune
A.
Les élections du 26 mars
Alors que le gouvernement de Thiers a quitté la capitale la veille sur la volonté de celui-ci, ( afin de laisser
se développer le mouvement pour mieux l'écraser ensuite), le 19 mars, des hommes inconnus la veille,
mandatés par le Comité central, siègent à l'hôtel de ville.
Qui sont-ils? Que veulent-ils? Telles sont les
questions que se posent les Parisiens.
Le premier soin de ce Comité central est d'appeler le peuple à de nouvelles élections libres.
Il ne se
considère pas comme un gouvernement révolutionnaire, mais comme l'agent qui va permettre au peuple
d'affirmer sa volonté par de nouvelles élections.
Ces élections sont fixées le 26 mars.
Mais loin d'être une
victoire pour les partisans d'une révolution communale, on n'aperçoit guère encore le sens de celles-ci.
Par
ailleurs, la moitié des électeurs seulement sont présents aux urnes.
Ce fort niveau d'abstention témoigne de
l'opposition d'un Paris tranché en deux, avec d'une part les quartiers populaires de l'est et du nord où là, 50 %
de la population a voté, contre l'ensemble des quartiers bourgeois de Paris, où seulement ¼ a voté.
Sont ainsi élus les membres de la Commune, qui viennent d'horizons politiques et sociaux divers.
La
majorité se compose de républicains mais certains appartiennent à l'extrême gauche révolutionnaire ou
d'autres encore sont socialistes.
Pareillement, leurs origines sociales sont diverses même si populaires pour
la plupart : la majorité se compose d'ouvriers mais l'o, compte aussi des bourgeois, des employés et des
instituteurs.
Il semble que ce surplus de tendances au sein d'un même gouvernement ait constitué un (sinon
le) véritable échec de celui-ci, mêlant par exemple des jacobins ayant fait la révolution de 48 et qui ont gardé
le souvenir de celle de 1789 aussi bien que des radicaux partisans eux d'une république démocratique et
sociale...
A cela s'ajoute un échec majeur sur les plans militaire et financier, que la Commune ne sut pas
gérer.
B.
Les échecs rencontrés sur les plans militaire et financier
Le Comité central agit comme un gouvernement, le gouvernement de Paris, face à celui de Versailles.
Mais
ennemi de la guerre civile, il ne prend pas d'initiatives militaires, ne s'attaque pas non plus aux puissances
d'argent.
Ainsi, en matière militaire, la démocratie directe pose de redoutables problèmes d'organisation et de
discipline.
Les Trois délégués successifs à la guerre ne parviennent nullement à mettre un frein à l'indocilité
de la Garde nationale, ni à en faire une troupe de combat.
D'autant plus que leur pouvoir est constamment
contesté par le Comité central, qui entend conserver un droit de regard sur les affaires militaires, ne créant
rien de moins qu'un second pouvoir, facteur d'anarchie.
En effet, le Comité central de la Garde nationale,
contrairement à ce qu'il avait déclaré, n'a nullement abdiqué et continue au contraire à tenir ses séances et à
prétendre diriger la lutte.
Sur le plan des finances cette fois, la Commune place à la tête de celles-ci Francis Jourde, qui s'efforce de
percevoir les recettes traditionnelles et d'éviter le gaspillage.
Ainsi, sa politique peu audacieuse l'amène à
reculer devant la nationalisation de la Banque de France, ce qui contribua probablement là-aussi à l'échec de
la Commune.
Mais face à un pouvoir qui se montre incertain dans les mesures qu'il entreprend, se trouve
face à lui un Thiers qui profite du temps qui s'écoule pour renforcer et mettre au point son offensive..
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