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La Commune de Paris

Publié le 28/11/2012

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La Commune de Paris La Commune vécut pendant neuf semaines une étrange et impossible aventure, celle d'une république indépendante à Paris. Son action a visé avant tout à fixer de nouvelles élections, face à une République qu'elle avait pourtant choisi mais qui ne semblait plus représenter les valeurs qu'elles devait défendre. Ainsi, la Commune a essayé de se réaliser, sans plan ni méthode, dans une suite d'improvisations et dans un délai très court. Il s'agissait de détruire la société et le gouvernement traditionnels afin de les remplacer par une société nouvelle, visant non-plus au gouvernement des hommes mais à l'administration des choses par les hommes eux-mêmes. Mais cette Commune, si elle est à sa formation une réaction essentiellement patriotique, voit le statut de ses revendications évoluer. De plus, elle subit assez rapidement des échecs politique et militaire qui contribuent à sa perte. Ainsi le mois d'avril 1871 voit se radicaliser une Commune qui oscille entre dictature et anarchie et qui amène à la fin de son action. I/ La Commune : une réaction patriotique A. Héritages et contexte La défaite de la France à Sedan le 2 septembre 1870 entraîne le siège de Paris par la Prusse, Paris qui subit sans céder cette invasion et supporte avec un courage exemplaire le froid, la faim et les bombardements. C'est au cours de ce siège que le peuple parisien commence à douter du gouvernement républicain qu'il vient de donner à la France et qui pourtant vient de le trahir en ne songeant qu'à capituler face à l'ennemi. Ainsi deux pouvoirs commencent à s'opposer : celui de l'État bourgeois représenté par le gouvernement du 4 septembre et celui du peuple, encore vague et incontrôlé. Or au gouvernement, ce sont les partisans de la paix qui l'emportent et le 28 janvier 71, on se résigne à signer l'armistice. Paris accueille cette nouvelle avec une stupeur douloureuse et n'y voit qu'une « lâche capitulation «. De plus, le 8 février, est élue une nouvelle Assemblée, car il faut maintenant songer à un gouvernement légal et définitif, notamment pour négocier avec l'Allemagne. Cette Assemblée médite une Restauration, la République est donc en danger. Or Paris est républicain. B. L'insurrection parisienne Un divorce tragique s'est donc établi entre la capitale et l'Assemblée. Celle-ci représente ce que Paris déteste le plus, à savoir la province rétrograde des « ruraux bornés «, la monarchie, le cléricalisme, tout ce qu'on pensait avoir supprimé définitivement avec la République. Ainsi Paris est depuis février dans un état d'insurrection larvée, où règne une complète anar...

« II/ Échecs politique et militaire de la Commune A.

Les élections du 26 mars Alors que le gouvernement de Thiers a quitté la capitale la veille sur la volonté de celui-ci, ( afin de laisser se développer le mouvement pour mieux l'écraser ensuite), le 19 mars, des hommes inconnus la veille, mandatés par le Comité central, siègent à l'hôtel de ville.

Qui sont-ils? Que veulent-ils? Telles sont les questions que se posent les Parisiens.

Le premier soin de ce Comité central est d'appeler le peuple à de nouvelles élections libres.

Il ne se considère pas comme un gouvernement révolutionnaire, mais comme l'agent qui va permettre au peuple d'affirmer sa volonté par de nouvelles élections.

Ces élections sont fixées le 26 mars.

Mais loin d'être une victoire pour les partisans d'une révolution communale, on n'aperçoit guère encore le sens de celles-ci.

Par ailleurs, la moitié des électeurs seulement sont présents aux urnes.

Ce fort niveau d'abstention témoigne de l'opposition d'un Paris tranché en deux, avec d'une part les quartiers populaires de l'est et du nord où là, 50 % de la population a voté, contre l'ensemble des quartiers bourgeois de Paris, où seulement ¼ a voté. Sont ainsi élus les membres de la Commune, qui viennent d'horizons politiques et sociaux divers.

La majorité se compose de républicains mais certains appartiennent à l'extrême gauche révolutionnaire ou d'autres encore sont socialistes.

Pareillement, leurs origines sociales sont diverses même si populaires pour la plupart : la majorité se compose d'ouvriers mais l'o, compte aussi des bourgeois, des employés et des instituteurs.

Il semble que ce surplus de tendances au sein d'un même gouvernement ait constitué un (sinon le) véritable échec de celui-ci, mêlant par exemple des jacobins ayant fait la révolution de 48 et qui ont gardé le souvenir de celle de 1789 aussi bien que des radicaux partisans eux d'une république démocratique et sociale...

A cela s'ajoute un échec majeur sur les plans militaire et financier, que la Commune ne sut pas gérer. B.

Les échecs rencontrés sur les plans militaire et financier Le Comité central agit comme un gouvernement, le gouvernement de Paris, face à celui de Versailles.

Mais ennemi de la guerre civile, il ne prend pas d'initiatives militaires, ne s'attaque pas non plus aux puissances d'argent. Ainsi, en matière militaire, la démocratie directe pose de redoutables problèmes d'organisation et de discipline.

Les Trois délégués successifs à la guerre ne parviennent nullement à mettre un frein à l'indocilité de la Garde nationale, ni à en faire une troupe de combat.

D'autant plus que leur pouvoir est constamment contesté par le Comité central, qui entend conserver un droit de regard sur les affaires militaires, ne créant rien de moins qu'un second pouvoir, facteur d'anarchie.

En effet, le Comité central de la Garde nationale, contrairement à ce qu'il avait déclaré, n'a nullement abdiqué et continue au contraire à tenir ses séances et à prétendre diriger la lutte.

Sur le plan des finances cette fois, la Commune place à la tête de celles-ci Francis Jourde, qui s'efforce de percevoir les recettes traditionnelles et d'éviter le gaspillage.

Ainsi, sa politique peu audacieuse l'amène à reculer devant la nationalisation de la Banque de France, ce qui contribua probablement là-aussi à l'échec de la Commune.

Mais face à un pouvoir qui se montre incertain dans les mesures qu'il entreprend, se trouve face à lui un Thiers qui profite du temps qui s'écoule pour renforcer et mettre au point son offensive.. »

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