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La Commune insurrectionnelle de Paris

Publié le 30/08/2013

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Les Jacobins, dont les partisans vont monopoliser la présidence et le secrétariat du Conseil gé¬néral, sont vite omniprésents et omnipotents. En quelques jouis, les opposants sont évincés des sections, le département est destitué, la Garde nationale ré¬formée, la presse censurée. Maî¬tresse de Paris, la Commune insurrectionnelle confisque à son profit l'exercice du pouvoir et tient durant de longues semai¬nes l'Assemblée en échec.

La nouvelle Commune, profon¬dément différente de la munici¬palité précédente, impose ses volontés. Le 13 août, elle obtient que la famille royale soit incar¬cérée au Temple. 

« LA LÉGISLATIVE IMPUISSANTE Contestant la destitution du département imposée par la Commune insurrectionnelle, l'Assemblée législative tente, fin août 1792, de s'opposer à la terrible institution parisienne.

Elle la dissout...

et la rétablit le lendemain ! « Le 30 août, à cinq heures du soir, l'Assemblée décida ( ...

)qu'une nouvelle Commune serait nommée par les sections dans les vingt-quatre heures ( ...

).Il était évident que la Commune était résolue à se maintenir par tous les moyens.

Tallien se chargea de terrifier l'Assemblée.

Il y alla avec une masse d'hommes armés de piques », raconte l'historien Jules Michelet.

Tallien, substitut du procureur de la Commune insurrectionnelle rappelle aux députés que le Conseil général «n'a point pris d'arrêté important qui n'ait précédé ou suivi un décret ».

Soumise, l'Assemblée ratifie tout ce que lui impose la Commune.

Constamment sous la menace du peuple, elle n'a guère les moyens de faire montre d'indépendance.

La journée révolutionnaire du 10 août l'a obligée à confier le pouvoir exécutif à un conseil provisoire et à organiser l'élection à l'assemblée qui la remplacera bientôt, la Convention.

Tandis que le pouvoir central cède devant le pouvoir municipal, la Révolution entre dans une deuxième phase, politique et sociale, qui va aboutir à l'avènement de la République.

Mont-de-piété, prend la tête de la section de l'Arsenal.

L.:avocat Pépin-Desgrouettes devient le défenseur des banlieusards et des forts des Halles.

D'autres voient là l'occasion de prendre leur revanche.

Ainsi d'un certain Malbeste-Champertois qui, en 1790, a été démis de sa fonction de commandant du bataillon de son district, ou de l'agitateur pro­ fessionnel Théophile Mandar.

Soutenue par les faubourgs, la Commune insurrectionnelle of­ fre un reflet assez exact du Paris populaire.

Mais on y trouve aus­ si nombre de politiques che­ vronnés, jacobins surtout, tels Robespierre, qui sera son ins­ pirateur, Léonard Bourdon, Billaud-Varenne, Fabre d'ɭ glantine, Tallien et Laignelot, · qui vont devenir députés de la Convention.

Face à ces ra­ dicaux, il y a aussi les futurs « hébertistes », comme l'or­ léaniste Choderlos de Laclos et le poète André Chénier, an­ cien du club des Feuillants.

Mais ce rassemblement, assez hétéroclite, va trouver très rapi­ dement ses maîtres.

«Une étrange dictature» Les Jacobins, dont les partisans vont monopoliser la présidence et le secrétariat du Conseil gé­ néral, sont vite omniprésents et omnipotents.

En quelques jours, les opposants sont évincés des sections, le département est destitué, la Garde nationale ré­ formée, la presse censurée.

Maî­ tresse de Paris, la Commune insurrectionnelle confisque à son profit l'exercice du pouvoir et tient durant de longues semai­ nes l'Assemblée en échec.

La nouvelle Commune, profon­ dément différente de la munici­ palité précédente, impose ses volontés.

Le 13 août, elle obtient que la famille royale soit incar­ cérée au Temple.

Le 17 août, la Législative entérine la création d'un tribunal criminel extraordi­ naire (première ébauche du Tri­ bunal révolutionnaire de 1793), composé de juges élus par les sections parisiennes, devant le­ quel seront traduits les contre­ révolutionnaires.

En réalité, un régime d'exception s'installe.

Se posant comme représentant de la capitale mais également de la France tout entière, la Commune insurrectionnelle en- voie dans les départements des commissaires qui créent, à côté des municipalités, des comités de surveillance.

Des visites do­ miciliaires sont instaurées.

« L.:o­ pération, confiée à des mains ignorantes, fut une œuvre de hasard, prodigieusement arbi­ traire», reconnaît Jules Michelet dans son Histoire de la Révolution française.

L.:heure est venue des premières arrestations de sus­ pects, des premières purges et « une étrange dictature (.

..

) foule aux pieds toute liberté individuelle».

La Commune in­ surrectionnelle prépare les élec­ tions à la Convention en élimi­ nant des listes ceux qu'elle soupçonne d'être royalistes ou modérés.

Elle organise à grand bruit, avec une ostentation pro­ pre à créer la panique, la défen­ se de Paris contre l'envahisseur austro-prussien.

Elle entretient une atmosphère de suspicion, fait courir des rumeurs de com­ plots et de trahisons.

Justifiant ainsi les moyens les plus ex­ trêmes, elle reste intouchable.. »

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