La Corse UNE MONTAGNE DANS LA MER
Publié le 09/01/2019
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La Corse
UNE MONTAGNE DANS LA MER
Située au sud-est de la Côte d'Azur et au nord de la Sardaigne, la Corse est une île méditerranéenne baignée par la mer Tyrrhénienne à l'est et la mer Ligurienne au nord. Française depuis 1768, la Corse occupe une place particulière au sein du territoire national par sa situation, sa langue et sa culture ainsi que par son statut politique : nie constitue une collectivité territoriale, statut particulier sans équivalent en France métropolitaine. Institué par la loi du 13 mai 1991, ce statut lui confère des compétences élargies dans des domaines variés (éducation, culture et environnement, aménagement du territoire, aides au développement économique, etc.). La Corse se distingue également par la beauté de ses paysages : baptisée « Kalliste » - la plus belle - par les Grecs, on la surnomme aujourd'hui l'« île de beauté ».
DEUX DÉPARTEMENTS
• La Corse couvre 8 680 km’
(1,6 % du territoire national), ce qui en fait la 21 ■ région française par sa superficie.
• Cette région s'étend sur deux départements : la Haute-Corse au nord, la Corse-du-Sud au sud.
• Elle compte 5 arrondissements,
52 cantons et 360 communes.
Sa capitale est Ajaccio.
• La Haute-Corse Chef-lieu : Bastia. Chefs-lieux d'arrond. : Calvi et Corte.
• La Corse-du-Sud Chef-lieu : Ajaccio. Chef-lieu d'arrond. : Sartène.
LA POPULATION
Le dernier ranc français
•Avec260 000 hab. (1999),
la Corse se classe au 22' et dernier rang des régions françaises (0,4 % de la population totale). Elle ne compte guère plus d'habitants qu'au lendemain de la Première Guerre mondiale.
• Son accroissement naturel
est de 0,33 % (moyenne nation. : 0,36 %). Modérée, la croissance de la population est principalement due aux migrations, c'est-à-dire à l'excédent des arrivées sur les départs.
• Les moins de 20 ans représentent 22,1 % de la population, les plus de 60 ans 24,9 % et ceux qui ont entre 20 et 60 ans 53 %.
• L'espérance de vie à la naissance (2000) est de 76 ans pour les hommes et de 82,5 ans pour les femmes.
• Le taux de natalité est de 11,1 %o (moyenne nation. : 13,2 %o)
et le taux de mortalité de 10,5 °/
• La densité est de 30 hab./km’ (moyenne nation. : 108 hab./km’), au 21 ' rang des régions françaises. Elle est inégalement répartie à travers le territoire : 185 hab./km’ dans les communes urbaines, moins de 10 hab./km’ dans les communes de montagne.
• 59 % de la population vivent dans un espace à dominante urbaine (moyenne nation. : 82 %), soit sur 20 % de la superficie de la région.
• La population étrangère représente 9,9 % de la population (moyenne nation. : 5,6 %).
• Le solde migratoire est de 0,4 % (moyenne nation. : 0,01 %), au 5' rang des régions françaises.
Par département et par ville
• La population par département est la suivante : Corse-du-Sud
(4 014 km’), 118 500 hab. répartis sur 124 communes ; Haute-Corse (4 666 km’), 141 500 hab. sur 236 communes.
• Six Corses sur dix vivent en ville - contre quatre sur dix en 1954. Les villes littorales bénéficient de l’essentiel de la croissance démographique en raison de leurs ressources économiques.
• Ajaccio et Bastia comptabilisent, à elles deux, plus du tiers des habitants de ITIe. La moitié des communes ont moins de 100 hab.
• Quelque 270 communes, majoritairement situées à l'intérieur de ITIe, sont localisées dans des zones montagneuses difficiles d'accès, qui impliquent un effort particulier pour les transports et les équipements.
• Les principales communes : Ajaccio (Corse-du-Sud) 53 000 hab., Bastia (Haute-Corse) 38 000 hab., Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) 10 500 hab., Corte (Haute-Corse) 6 500 hab., Calvi (Haute-Corse) 5 000 hab.
«
•
Sa situation géographique et son relief
expliquent la double influence, marine
et montagnarde, que subit la Corse.
• les variations de dénivelé entre le
littoral et les hauteurs de l'arrière-pays
engendrent des contrastes marqués
qui se traduisent tant au niveau des
températures que des précipitations
dans deux types climatiques principaux :
climat méditerranéen à basse altitude,
sec (moins de 700 mm de pluie) ;
climat alpin à haute altitude, humide
(2 ooo mm) et froid.
• Les températures sont maximales
en juillet-août et minimales de
décembre à mars.
les records mesurés
sont de - 15 •c en montagne et
de 44 •c sur le littoral occidental.
LE CLIMAT MÉDinRRANtEN
• Il baigne les parties basses de 111e.
Il présente un caractère doux et sec,
avec, au-dessous de 600 m d'altitude,
des précipitations inférieures à 800 mm,
des températures élevées {9 •c en
janvier et 23,5 •c en juillet à Ajaccio),
un ensoleillement important (2 700 h
à Ajaccio en moyenne annuelle) et
une saison sèche prononcée en été,
qui s'accentue vers le sud.
• l'altitude {6DO-l 200 m) provoque
une baisse des températures et une
augmentation des précipitations, avec
800 à 1 200 mm de pluie, mais une
saison sèche estivale encore marquée.
Ainsi, à Solenzara, au niveau de la mer,
on enregistre 2 j de gel par an et 15 j
très chauds {30 •c et plus), alors qu'à
Bastelica, à 800 m d'altitude, le mercure
descend en dessous de 0 •c 44 j par an
et franchit la barre des 30 •c à
18 reprises dans l'année.
• Les quelque 70 j de pluie sont assez
bien répartis tout au long de l'année,
avec un régime qui présente deux
maxima : l'un assez important en
automne, à l'origine de fortes crues,
l'autre plus atténué en février-mars.
À l'écart des reliefs, le désert des
Agriat�s.
dans le nord de la Balagne,
LA VÉGÉTATION CORSE
• le relief montagneux et le climat
déterminent les aspects particuliers
de la végétation de la Corse,
méditerranéenne jusqu'à 800 m
et alpine au-dessus de 1 600 m.
• la forêt composée de feuillus
._....,.,.,,..,.,.
(châtaigniers,
chênes verts,
chênes-lièges)
et de résineux
(pin loricio)
d'une part,
le maquis
(arbousiers,
asphodèles,
chardons,
cistes, cyclamens, genévriers, myrtes)
d'autre part couvrent à parts égales 57 %
du territoire corse.
Le moquis est
présent jusqu'à une altitude de 800 m.
ainsi
que la dépression centrale et la
pointe sud de 111e (région de Bonifacio)
constituent des zones peu arrosées.
• Les brises marines jouent, tout
au long de l'année, un rôle régulateur
en atténuant les fortes chaleurs en été
et les froids en hiver.
LE CLIMAT ALPIN
• Au-dessus de 1 200 m d'altitude,
le relief de 111e est soumis à un climat
montagnard aux influences alpines
marqué par des écarts thermiques plus
importants, d'abondantes précipitations
{800 à 2 000 mm) sous forme de pluie
et de neige, par des hivers rigoureux
et des vents importants.
• l'abondance des précipitations est
due à l'arrivée de masses d'air chargées
d'humidité apportées par les vents
marins qui se heurtent aux reliefs.
Dans le sud et sur les crêtes, des rafales
supérieures à 60-80 km/h soufflent
plus de 150 j par an.
• Chacun de ces vents présente une
particularité climatique : le libecciu,
vent violent de secteur sud-ouesL plus
fréquent en Haute-Corse, s'accompagne
en hiver de fortes précipitations sur
les versants exposés, alors qu'en été il
est associé à un temps sec et doux ; le
maestrale, surtout sensible sur le rivage
occidental de 111e, est particulièrement
violent et sec en été ; la tramuntana,
vent de secteur nord, violent et froid
en hiver, apporte de la pluie et parfois
de la neige ; le sirocco, vent de secteur
sud, chaud et humide, transporte
souvent des poussières originaires
d'Afrique du Nord ; le gregale, vent
tyrrhénien, de secteur est-sud-est,
est accompagné de très fortes pluies
sur la façade orientale du département.
• la Corse possède de nombreux cours
d'eau :Golo,
Tovignono,
Taravo, Riuanese,
Liamone,
Prunelli ...
leur longueur
cumulée atteint
1 375 km.
Toutefois,
ils sont pour la plupart de taille modeste,
en liaison avec la faible largeur de l'ile.
• le régime des eaux est irrégulier
avec des variations accentuées
par de fortes pentes.
• Sur le versant occidental, les cours
d'eau sont parallèles et de direction
nord-est-sud-ouest ; le tracé est plus
complexe sur le versant oriental.
• le Golo, la plus grande rivière de 111e,
prend naissance sur la Paglia Orba, dans
le sud, à 2 500 m d'altitude.
Il se jette,
85 km plus loin, dans l'étang de Biguglia.
• La Corse possède de nombreux
petits lacs d'origine glaciaire, situés
en altitude, ainsi que des étangs,
surtout situés dans la plaine d'Aléria :
étangs de Biguglia, de Dione, d'Urbino.
•
la Corse dispose d'un budget général
de 477 millions d'euros {2004;
15' rang des régions métropolitaines).
• le produit intérieur brut {PIB) de
la Corse s'élève à 5,5 milliards d'euros
{2002 ; 1,4 % du PIB de la France
métropolitaine ; 22' rang national).
Le PIB par habitant est de 19 lOO euros
{20' rang).
• l'agriculture produit 2,4 % du total
du PIB régional, l'industrie 13,6%
et les services 84 %.
• On dénombre quelque
19 000 entreprises (2001) dont 15 000
exercent des activités de commerce
et de services.
• En 2001, la Corse comptait
95 600 emplois -soit 9 200 de plus
qu'en 1998 -,dont 83 000 salariés.
Le tertiaire représente plus de quatre
emplois sur cinq, l'industrie et
la construction 13 % du total
et l'agriculture 4 %.
• le taux de chômage s'élève à 10 %
Guin 2004 ; moyenne nation.
: 9,9 %).
L'AGRICULTURE • l'agriculture présente deux formes
distinctes : l'une centrée sur la
montagne, traditionnellement fondée
sur l'élevage extensif et la culture
du châtoignier et de l'olivier ; l'autre
tournée vers la plaine, plus moderne,
consacrée à la production maraîchère,
viticole et fruitière, notamment
dans la plaine d'Aléria.
• Si la taille moyenne des exploitations
reste stable -44 ha, 32 % des
exploitations ayant plus de 50 ha -,
la population agricole et le nombre
d'exploitations diminuent.
les
agriculteurs sont passés de 6 % de
la population totale en 1988 à 4% en
2000.
Avec 3 600 unités de production
en 2000, le nombre d'exploitations
a chuté de 30 % dans le même temps.
• la surface agricole utilisée {SAU)
couvre 307 000 ha dont 280 000 ha
de surface toujours en herbe, 8 000 ha
de vergers, 7 500 ha de vignes
et 1 700 ha de cultures céréalières.
• la terre agricole cors,e se singularise
par la prédominance des superficies de
prairie ou de parcours qui représentent
les 4/5 de la SAU.
la viticulture et les
vergers ne représentent plus que 5 %
de la SAU, contre 25 % au début des
années 1980.
les terres labourables
ne constituent plus que 6 %d e la SAU.
• les ressources essentielles sont
l'élevage ovin (140 000 têtes) pour
la production des fromages, la vigne
et l'arboriculture.
•
l'élevage ovin produit environ
12 millions de
litres de lait
intégralement
transformés en
fromage ou en
brocdu- ou
brousse-, fromage AOC
de lactosérum (500 t).
• l'arboriculture, productrive de
clémentines, de kiwis et d'olives, et la
viticulture sont associées dans la plaine
d'Aléria, au sud de Bastia, dans les
vallées de Gravone et du Taravo, autour
de Porto-Vecchio, ainsi qu'au nord-ouest
de Bonifacio et entre Calvi et Algajola.
• En 2002, les principales productions
végétales sont, pour les céréales,
le maïs (80 000 t), l'orge {10 000 t)
et le blé tendre (4 000 t), eL pour les
fruits, la clémentine {25 000 t en 2002),
le kiwi (6 200 t), le pruneau {5 600 t)
et la châtaigne (2 000 t).
la production
de vins (principalement vins de pays
et vins doux) est de 350 000 hl.
• Le cheptel de 111e comprend aussi
64 000 bovins et 43 000 porcins.
Ces
derniers sont
à la base d'une
production
chonutirrr
modeste,
mais réputée
(prizuttu,
coppa, lonzu,
figatellu, salciccia ...
).
• la superficie boisée occupe
306 000 ha.
• Pauvre en ressources naturelles,
la Corse est dépourvue de tradition
industrielle.
Cette activité occupe
une part modeste des emplois de 111e
{7 %).
Seul le secteur agroalimentaire,
premier secteur industriel de 111e,
fait preuve d'un certain dynamisme.
• Il faut y ajouter le secteur du bâtiment
et des travaux publics - 6 •Jo des
emplois -, la Corse ayant en effet
de considérables besoins en matière
d'infrastructures liées notamment
aux transports.
• Les industries sont concentrées ·
dans les deux plus grandes
agglomérations de 111e : Bastia,
premier pôle économique, et Ajaccio.
• Quelques entreprises, isolées dans
leur domaine d'activité, présentent
toutefois une dimension nationale,
comme CCA (construction aéronautique
et spatiale), la Manufacture corse
de tabacs ou le CERME (fabrication
d'Instruments scientifiques et techniques).
LES SERVICES
• la Corse est la région de France
la plus orientée vers les services.
• le secteur tertiaire est principalement
actif dans les deux chefs-lieux
de département, Ajaccio et Bastia.
Il représente 84% de l'ensemble
des établissements du secteur
marchand et non marchand -sachant
que 35% des emplois salariés sont
des emplois publics.
• Ce poids s'explique par celui
de l'administration publique et
des activités liées au tourisme.
Le dynamisme de l'économie insulaire
est ainsi directement lié à la bonne
marche de l'activité touristique.
•
Plus de 1,5 million de touristes visitent
la Corse en été.
Ils sont en majorité
français {65 %) ; les Allemands et
les Italiens constituent les premiers
groupes étrangers.
la durée moyenne
de séjour est de l'ordre de 12 à 15 j.
• les deux principaux modes
d'hébergement touristiques, hôtels
{10 000 chambres) et campings
(25 ooo emplacements), ont enregistré
réciproquement 3 et 3,3 millions
de nuitées durant la saison 2003.
• On dénombre aussi 60 000 résidences
secondaires.
• Le tourism� bolnéoirr est privilégié.
les grandes stations balnéaires sont
principalement localisées sur le littoral
occidental : Saint-Florent au nord, l'Île
Rousse, Algajola et Calvi sur le littoral
de la Balagne, Porto, Cargèse, Porticcio
et Propriano, dans les golfes de la côte
ouest, Bonifacio à la pointe sud.
Trois grandes stations balnéaires
sont implantées sur le littoral oriental :
Moriani-Plage, Solenzara et Porto
Vecchio.
Certaines régions comme la
Balagne sont également très prisées.
LES COMMUNICATIONS
• La Corse compte 574 km de routes
nationales, 4 460 km de routes
départementales et 2 400 km
de voies communales.
• la région comprend 231 km de
voies ferrées répartis en deux lignes :
Bastia-Ajaccio et Calvi-Ponte Leccia.
• l'évolution du trafic passagers
maritime {3,7 millions de passagers
en 2003) et aérien {2,4 millions de
passagers) est en hausse constante
depuis une dizaine d'années.
• le trafic moritime continue de
croître : sa part est passée de 56 %
en 1996 à 64 % en 2002.
Il compte
22 liaisons assurées par 6 compagnies,
dont la SNCM et Corsica Ferries.
Ces compagnies exploitent deux types
de navires : des car-ferries et des
navires à grande vitesse (NGV).
le trafic Corse-métropole enregistre
2,2 millions de passagers et le trafic
Corse-Italie 1,5 million.
• Avec 2 millions de passagers par an
{2002), le port de Bastia est le 2 • port
français (trafic passagers) et le 25 •
au niveau européen.
Il accueille
aussi plus de la moitié du trafic de
marchandises de la région (1,2 million
de thors pétrole).
Par le port d'Ajaccio
transitent 700 000 passagers
et 700 000 t de marchandises.
• l'aéroport d'Ajaccio accueille 1,1 million
de passage rs par an et celui de Bastia
Poretta 850 000, principalement en
provenance ou à destination de Paris..
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