La défaite des Francs à Harran
Publié le 13/04/2013
Extrait du document
Depuis plusieurs mois, Harran
est en proie à de violents
troubles politiques : le tyrannique
gouverneur Garaja a été
détrôné par Muhammed d'Isfahan,
peu après assassiné par
l'officier Jawali, qui s'est déclaré
maître de la ville. C'est en
espérant que cette situation
chaotique jouera en leur faveur
que les Francs décident de
lancer l'offensive.
«
Cl-contre, départ de
Bohémond d'Édesse, qui ' confie la Ville à )ocelin
.
de Courtenay.
' lt
"
Cl c 1!
est sur le point de se rendre, la
garnison d'Harran
apprend l'ar
rivée de ces renforts.
Pendant
ce temps, certains de rempor
ter la victoire, Baudouin du
Bourg et Bohémond de Taren
te discutent âprement pour
Cl savoir qui des deux plantera le 11 premier son étendard au som ~-1 met des remparts de la cité
;, conquise.
Faute de trouver un
f terrain d'entente, ils reportent
rerait bien volontiers afin
d'agrandir ses domaines.
Querelles dans
les deux camps
Depuis plusieurs mois, Harran
est en proie à de violents
troubles politiques : le tyranni
que gouverneur Garaja a été
détrôné par Muhammed d'Isfa
han, peu après assassiné par
l'officier Jawali, qui s'est déclaré
maître
de la ville.
C'est en
espérant que cette situation
chaotique jouera en leur faveur
que les Francs décident de
lancer l'offensive .
Par l'inter
médiaire de son vassal Jocelin
de Courtenay, sire de Turbes
sel, Baudouin du Bourg, par
vient à rallier à sa cause Bohé
mond de Tarente, prince d'An
tioche.
Au mois de mai Il 04,
les armées d'Édesse et d'An
tioche font leur jonction à
proximité d'Harran et mettent
immédiatement le siège devant
la ville.
La population, que les
troubles ont déjà presque
réduite à la famine, ne semble
pas en mesure de pouvoir
résister longtemps.
Mais Jawali a fait
appel à ses
puissants voisins, Jekermich,
l'émir turc de Mossoul, et
Sokman, l'ancien gouverneur
musulman de Jérusalem.
A la
tombée de la nuit, alors qu 'elle
l'assaut final au lendemain.
Et
le lendemain, il est trop tard !
En apprenant que Jekermich et
les dix mille hommes de son
armée
de secours approchent
à marches forcées, les Francs
abandonnent le siège pour se
porter en direction de l'ennemi.
Une dramatique
volte-face
Sur les rives du Belikh, musul
mans et chrétiens se font face.
Les
seconds choisissent de
diviser leurs troupes en deux
corps.
Baudouin du Bourg
passe le premier à l'attaque;
pendant que Bohémond de
Tarente, à l'abri d'une butte,
attend que l 'adversaire soit
suffisamment engagé pour
tenter une manœuvre d'encer
clement.
Malheureusement,
la stratégie
des Francs fait long feu.
Dès le
premier choc, les cavaliers
turcs font mine de prendre la
fuite .
Pendant plus d'une
heure, ils se laissent pour
suivre, puis, faisant soudaine
ment volte-face, encerclent
les hommes de Baudouin du
Bourg, qu'ils massacrent en
grand
nombre .
L'armée d'An
tioche ne tarde pas à subir
un sort aussi peu enviable.
« Bohémond et Tancrède
s'étaient détachés du gros
des troupes et cachés derrière
UN COUP D'ARRÊT
A LA CONQUÊTE
VERS L'EST
Partout dans les États latins
d'Orient, la nouvelle
de la défaite d'Harran
suscite la consternation.
Parmi
les troupes franques,
le moral est au plus bas.
Totalement découragé,
Bohémond de Tarente
abandonne sa principauté d'Antioche et quitte l'Orient,
où
il ne reviendra plus
jamais ,
pour rejoindre ses
domaines d'Occident.
capturé par les hommes de
)ekermlch , l 'émir de Mossoul,
Baudouin du Bourg restera trois longues années en captivité- ses compagnons
ayant refusé de payer
la rançon exigée contre
sa libération ! Enfin, la défaite
d'Harran a de graves
conséquences pour les Francs : non seulement elle
ruine la légende de leur
iftvincibilité, mais elle brise
pour toujours leur pénétration
vers
l'est de l'Asie mineure.
une colline pour prendre les
musulmans à revers.
Mais
quand ils virent que les leurs
étaient vaincus, ils décidèrent
de ne pas bouger .
Ils attendi
rent dans la nuit et s'enfuirent ,
poursuivis par les musulmans
qui tuèrent et capturèrent
bon nombre de leurs compa
gnons », relate le chroniqueur
turc Ibn Athir.
La bataille Harran est célé
brée comme une grande vic
toire et a un retentissement
considérable dans le monde
musulman, qui, profondément
marqué par la prise de Jérusa
lem en juillet 1099, voit là la
preuve que ses forces se sont
ressaisies.
Pour les Francs ,
cette défaite met un terme à
tout espoir de s'emparer un
jour de Mossoul et de Bagdad .
Plus grave, Édesse est désor
mais directement menacée
par les armées turques ..
»
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