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LA « GRANDE DÉPRESSION » DE 1929 DANS LE MONDE

Publié le 17/01/2022

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 I. — Une crise d'une ampleur sans précédent.
 
 A. Mondiale, la crise gagne tous les pays.
 
 B. Globale, la crise déborde la sphère économique.
 
 II. — Des interprétations qui divisent les économistes.
 
 A. Les interprétations simplistes.
 
 B. Les interprétations des économistes classiques.
 
 C. Les interprétations keynésiennes.
 
 III. — Des remèdes strictement nationaux dégagés empiriquement.
 
 A. L'échec de la solidarité internationale.
 
 B. L'échec des politiques déflationnistes.
 
 C. Le recours aux politiques de pouvoir d'achat.
  

« à la Maison Blanche, en mars 1929 : « Je n'ai aucune crainte pour l'avenir ; il resplendit d'espoir ». Sept mois plus tard, une débâcle boursière amorce une crise économique d'une ampleur sans précédent qui gagne lemonde, anéantit la prospérité et remet en cause les certitudes des économistes. I.

— Une crise d'une ampleur sans précédent. A.

Mondiale, la crise gagne tous les pays. Elle débute par le krach de Wall Street, fin octobre 1929 : le jeudi noir (black thursday), 13 millions de titres(actions et obligations) sont offerts à la Bourse de New York et provoquent un effondrement des cours.

Il en résulteune paralysie progressive des circuits financiers internationaux, puis une contraction du commerce mondial ; tous lespays sont atteints, par une sorte d'engrenage infernal : • d'abord l'Europe centrale et danubienne où les États-Unis avaient placé au cours des années 1920 d'importantscapitaux.

Lorsqu'ils entreprennent de les rapatrier pour faire face à leurs difficultés, ils provoquent une série defaillites des banques dont les plus retentissantes sont celles de la Kredit Anstalt de Vienne (mai 1931), propriété dela famille Rothschild, puis, quelques mois plus tard, celle de la Danat Bank de Berlin (juillet 1931) ; toutes lesbanques allemandes doivent être fermées pour trois jours et dès leur réouverture, les déposants pris d'inquiétude, sepressent aux guichets pour retirer leurs fonds. • ensuite, la Grande-Bretagne est touchée, à l'automne de la même année.

Les faillites des banques allemandes etautrichiennes l'empêchent de rapatrier les avoirs britanniques placés sur le continent (on se souvient que la Grande-Bretagne, économiquement liée à l'Allemagne, avait plaidé dans les années 1920 pour une modération de la chargedes réparations exigées par la France).

La crise se greffe en Grande-Bretagne sur un fond de chômage chronique etde déficit budgétaire qui oblige les dirigeants à suspendre en septembre 1931 la convertibilité en or de la livresterling.

Aussitôt, la monnaie anglaise se déprécie de 30 % sur le marché des changes, pour le plus grand bénéficedes exportateurs britanniques qui retrouvent ainsi des prix compétitifs ; mais cette mesure donne un coursirrémédiable à la crise, car elle encourage les autres États à dévaluer à leur tour pour retrouver l'avantage dechange que la Grande-Bretagne vient de leur faire perdre : dès 1933, le dollar est dévalué.

La plupart des Étatsdéfendent leur marché intérieur en s'entourant de barrières douanières dont le seul effet est de grippercomplètement le commerce international pour le plus grand préjudice de tous. • l'Extrême-Orient et l'Amérique latine sont les premières victimes de cet effondrement du commerce mondial quiprovoque une chute des cours des produits bruts dont ils sont gros exportateurs.

Le Japon, pour qui lesexportations sont une question de vie ou de mort, se tourne vers la conquête militaire en Mandchourie (1931) enmême temps qu'il laisse sa monnaie (le yen) se déprécier.

Le Brésil, ne u le brûle dans ses locomotives (ces retraitset destructions volontaires sont appelés par les économistes le dardanisme, par allusion à Dardanus, sorcier de laPhénicie ancienne qui passait pour détruire les récoltes). • la France d'André Tardieu se flatte imprudemment d'être épargnée par la crise et de constituer « une île heureuse» : la crise effectivement plus tardive n'en sera que plus pernicieuse et aucun signe de reprise n'apparaîtra avant lafin de 1938. B.

Globale, la crise déborde largement la sphère économique. • La crise est d'abord économique car la restriction du crédit consécutive aux faillites bancaires tarit simultanémentles possibilités d'investissement des entreprises et les possibilités de consommation des ménages : la demande debiens d'équipement et de biens de consommation s'effondre, les stocks invendus s'accumulent, la demande diminuecontraignant les chefs d'entreprise à licencier une partie de leur personnel.

14 millions d'Américains sont au chômageen 1933 : ce sont autant de consommateurs de moins.

Le chiffre est en France 1,3 million avant l'arrivée au pouvoirdu Front populaire. Pour tenter de survivre et écouler à tous prix leurs stocks, les entreprises « soldent » : les prix s'effondrent.

(C'estla grande différence avec la crise des années 1974-1982, au cours de laquelle l'inflation se poursuit).Paradoxalement, la chute des prix au cours des années 1930 freine la reprise : en effet, les consommateursretardent de plus en plus leurs achats dans l'espoir de nouvelles baisses.

Les chefs d'entreprise essayent alors de «rogner » sur leurs coûts de production en abaissant les salaires de leurs ouvriers : le pouvoir d'achat se trouveréduit d'autant et le mécontentement gronde. • La crise est aussi sociale : ceux qui ont un emploi doivent s'accommoder d'une réduction de 10 à 30 % de leurssalaires.

Les chômeurs doivent vendre leurs biens, quémander leur nourriture devant Jes soupes populaires, dormirdans des hospices de nuit ou tenter de gagner, dans des conditions difficiles, des régions réputées plus propicescomme la Californie.

(C'est le thème du roman de Steinbeck : Les raisins de la colère).

Le « chacun pour soi » est derègle : les trains américains sont squattérisés par des bandes d'enfants et d'adolescents rachitiques qui voyagentsur les toits des wagons (thème du film d'actualités d'époque : « T'as pas cent balles ? »).

La natalité régresse danstous les pays. • La crise est morale et psychologique : les Américains perdent confiance dans la libre entreprise et dans les vertus. »

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