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La Grèce de 1990 à 1994 : Histoire

Publié le 16/01/2019

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La victoire de la Nouvelle Démocratie

 

Survenu à la suite de désaccords sur le projet de réforme fiscale, le retrait des ministres des principales formations (Nouvelle Démocratie. PASOK. coalition de gauche et de progrès) du gouvernement d’union nationale de Xénophon Zolotas. en février 1990. entraîne la tenue, pour la troisième fois en dix mois, d’élections législatives, le 8 avril 1990. En légère progression, la Nouvelle Démocratie obtient cent cinquante sièges sur trois cents. Grâce à l’appui de l’unique député du centre, Konstantin Mitsotâkis, chef de la Nouvelle Démocratie, dispose de la

 

majorité à la Chambre et peut ainsi former un cabinet homogène de droite. Le 4 mai. l’élection à la présidence de la République de Konstantin Karamanh's, l’un des fondateurs de la ND. à ce poste de 1980 à 1985, vient conforter la position du Premier ministre. Confronté à une situation économique très difficile, le nouveau gouvernement prend le contre-pied de l’action menée jusqu’alors par les socialistes et lance plusieurs réformes d’inspiration libérale, ainsi qu’un plan d’austérité. Faisant de la lutte contre l’inflation et de la réduction de la dette de l’État ses deux objectifs prioritaires, il s'attaque au déficit de la Sécurité sociale, décide une hausse générale des

 

tarifs publics et privatise plusieurs entreprises. Un même désir de changement se manifeste sur le plan extérieur. Se démarquant des positions proarabes de ses prédécesseurs, le gouvernement reconnaît l’État d’Israël le 21 mai 1990 et signe le 8 juillet, avec les États-Unis, un accord qui prévoit le maintien de deux bases militaires américaines en Crète. Mais c’est vers la situation dans les Balkans que se tourne essentiellement, à partir de

 

1991. l'activité diplomatique grecque. Ravivant les tensions dans cette région, l’effondrement des régimes communistes en Bulgarie et en Albanie et l’éclatement de la Yougoslavie provoquent à Athènes une inquiétude

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« Lt sentiment nationaliste renaît a11ssi en Grèce.

Ci-comre: 11ne manifestarion contre l'indépendance de la Macédoine, pays dont le nom est consid éré par les Grecs comme élbnent d11 patrimoine helléniqt1e.

©Papadopoulos- Sygma croissante, que renforce encore la réapparition en 1992 de la question macédonienne.

Contraint de modifier son système d'alliances, notamment avec la Bulgarie, qui se rapproche de la Turquie, le gouvernement de Mitsotakis doit aussi faire face à l'arrivée massive de travaiUeurs albanais, qui contribue à aggraver la crise que traverse alors la Grèce.

Le retour de Papandréou Partiellement dû à la détérioration de la conjoncture internationale et aux conséquences de la guerre en Yougoslavie, l'échec du plan de stabilisation économique, qui ne parvient ni à réduire le déficit public ni à enrayer la hausse du chômage, rend très impopulaire la politique d'austérité de Mitsotâkis.

Dans un climat de malaise social, un important mouvement de contestation, lié notamment à la remise en cause du système des retraites et à la hausse des tarüs publics, se développe avec le soutien du P ASOK, qui réussit, par ce biais, à reconquérir son électorat.

Le Parti socialiste peut également compter sur le regain de popularité de son dirigeant, Andréas Papandréou.

Acquitté en janvier 1992 dans l'affaire Koskotas, le scandale politico-financier qui avait entraîné sa chute en 1989, il connaît un spectaculaire retour en force sur la scène politique, grâce à ses orientations nationalistes.

qui le font apparaître comme le défenseur de l'hellénisme et de l'orthodoxie.

Accusant Mitsotakis de faiblesse, il contraint ce dernier à durcir sa position au sujet de la Macédoine.

Lors du conseil européen de Lisbonne (27 juin 1992).

Mitsotâkis obtient de ses partenaires qu'ils subordonnent l'établissement de relations diplomatiques avec l'ex-République yougoslave à une "dénomination qui ne comporte pas le terme de Macédoine "• qu'Athènes estime appartenir au patrimoine grec.

L'aggravation du conflit en Yougoslavie et le sentiment croissant d'isolement face aux pays voisins à majorité musulmane, qui conduit un million de personnes à manifester contre la reconnaissance de la Macédoine le 21 décembre 1992, contribuent à faire de la situation extérieure l'enjeu politique principal, entraînant de graves dissensions au sein de la Nouvelle Démocratie.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Antonis Sa maras, limogé en avril l992 en raison de son attitude intransigeante dans l'affaire macédonienne, fonde en 1993 son propre mouvement, le Pola (" printemps politique"), d'inspiration nationaliste, et, privant Mitsotàkis de la majorité au Parlement, provoque des élections anticipées le 10 octobre 1993.

DONNÉES DÉMOGRAPffiQUES ET ÉCONOMIQUES 1990 1991 1992 1993 Nombre d'habitants (en millions) 10,0 10.2 10,3 10,3 Produit national brut (en dollars US/habitant) 5 960 6500 7 290 7 390 PIB en volume (en % de variation par rapport à l'année précédente) -1,0 3.2 0,8 - 0,5 Part du PIB réalisée (en %) par l'agriculture 17 - - - l' indus tri e 27 - - - les services 56 - -- Solde de la balance commerciale (en milliards de dollars) -10,2 -10,1 -11,6 -10,6 Solde financier des administrations publiques (excédent ou déficit en% du PIB) -13,9 - 13.0 -11,8 -13,5 Prix à la consommation (en % de vari atio n par rapport à l'année précédente) 20,4 19,5 15,9 14,4 Taux de chômage (en % de la population active) 7,0 7.7 8,7 8.2 Taux d'intérêt à court terme - -- - long terme - -- - Sources : Banque mondiale: OCDE.

Le PASOK, qui obtient 46,9 % des suffrages, est désormais majoritaire à la Chambre, tandis que le Pola recueille près de 5 % des voix.

La crise des Balkans Redevenu Premier ministre à 74 ans, Papandréou suspend, dès son arrivée au pouvoir, les négociations entreprises avec la Macédoine sous l'égide de l'ONU.

Il entend ainsi faire pression sur l'ex-République yougoslave, afin qu'elle change de dénomination, modifie son drapeau et abroge plusieurs articles de sa Constitution jugés agressifs à l'égard de la Grèce.

Le 22 octobre, il présente au Parlement un programme de gouvernement qui marque un durcissement de la politique extérieure et désigne à nouveau comme ennemi principal la Turquie, dont Athènes redoute la mainmise sur la Macédoine.

Mais cette position se heurte à l'opposition de ses partenaires européens, dont six (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Danemark.

ltalie, Pays-Bas) établissent en décembre 1993 des relations diplomatiques avec Skopje.

En février 1994, après que la Russie et les États-Unis ont, à leur tour, reconnu l'ex-République yougoslave, Athènes décrète un blocus commercial contre la Macédoine (ce qui vaut à la Grèce d'être poursuivie par la Commission devant la Cour de justice européenne).

La Grèce connaît également un regain de tensions à sa frontière avec l'Albanie.

L'apparition, au sein de la population de souche grecque, d'un mouvement séparatiste revendiquant le rattachement de l'Épire du Nord albanaise à la Grèce provoque, en avril 1994, une crise diplomatique entre Tirana et Athènes, qui menace d'expulser les trois cent mille Albanais travaillant plus ou moins clandestinement en Grèce.. »

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