Devoir de Philosophie

La guerre d'Espagne : un conflit international ?

Publié le 01/09/2012

Extrait du document

espagne

Dès lors l'URSS et les communistes au pouvoir adoptent une nouvelle stratégie pour la conquête du pouvoir, qui passe par le contrôle des instruments de l'Etat et l'élimination progressive des forces qui s'opposent aux communistes. Les « conseillers « soviétiques sur place dénigrent les anarchistes et cherchent à déstabiliser le gouvernement de Largo Caballero où ces derniers sont représentés. Ainsi quand les communistes s'en prennent aux anarchistes, comme à l'organisation du POUM par exemple (Partido Obrero de Unificaciòn Marxista) Caballero s'y oppose, et les communistes menacent de quitter le gouvernement : ce qui est tout simplement inconcevable pour les républicains puisque l'URSS leur fournit l'essentiel de l'armement ils doivent donc se soumettre à l'avis de communistes et Largo Caballero doit démissionner, il est remplacé par Juan Negrin. Toujours soucieux de préserver sa façade, le PCE n'est pas majoritaire dans ce gouvernement, mais il dirige des postes importants comme la police politique, ce qui permit d'éliminer les dirigeants opposants parmi les anarchistes comme Andreu Nin. Dans son livre "Les communistes contre la révolution espagnole" Julian Gorkin, un des dix fondateurs du parti communiste espagnol, raconte : « Tous les moyens étaient bons : terreur policière, enlèvements, assassinats, faux témoignages, procès truqués, journalistes marrons, soviétisation des milieux officiels espagnols, mystification de l'opinion publique, escroqueries, etc. - En un mot, les staliniens avaient transplanté en Espagne toutes les méthodes pratiquées en URSS. « Il explique par ailleurs que : « L'Espagne constitua le premier essai de démocratie populaire dans le monde et le point culminant de ce processus fut la liquidation des anarchistes et des trotskistes à Barcelone en 1937 «. Ainsi l'Espagne est donc un terrain d'essai pour la tactique de noyautage de l'URSS par les partis communistes des pays. Dans ce sens on parle de « répétition générale « de la Seconde Guerre mondiale pour cette guerre civile espagnole.

espagne

« qu'allemande. Cela explique l'échec d'un réel embargo sur les armes : il y a derrière des intérêts économiques, du moins c'est ce que confirme par la suite l'attitude de l'URSS et dela France, qui absorbent la majorité des réserves d'or espagnol, conservées par la République.

Enfin pour conclure sur ce document il faut noter que les sources surlesquelles s'appuient ces accusations sont limités : « nombreux témoignages » ; « autres déclarations ».

Les auteurs en sont d'ailleurs conscients et invitent parexemple le gouvernement britannique, dont les moyens d'enquête sont plus importants, a corroboré leur version des faits, ce qui est fait le 9 octobre, ouvrant unecrise.

Le 23 octobre 1936, devant ces violations répétées l'URSS déclare ne plus être liée par cette commission de non-intervention.

Ce bouleversement est amené parun changement dans la tactique stalinienne : en effet face à la résistance de la République, l'URSS voit une possibilité de consolider une « base révolutionnaire » enEurope.

Dès lors, les régimes fascistes entament des opérations pour armer le « Mouvement » des nationalistes : il s'agit de l'envoi de matériel de guerre important etde volontaires italiens, l'Allemagne pour sa part met en place l'opération Feuerzauber et envoie des avions Junkers 52 en Espagne.

Il ne s'agit cependant pas àproprement parler d'une rupture de la politique de la non-intervention, si l'on considère qu'en réalité celle-ci n'est qu'une illusion mise en place pour limiter un conflitgénéralisé.

En effet, dès le départ l'aide de l'extérieur était une réalité, la rébellion carliste (nationalistes) se fournit en armes auprès de l'Italie par exemple et lesarmes arrivent également du Portugal sans obstacles tout au long de l'été 1936. Un nouveau rapport de force s'installe donc avec la fin de l'illusion de la non-intervention : ce désenchantement place les démocraties dans une situation difficile : eneffet dès juillet 1936, on peut constater un rapprochement entre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, que confirme le discours sur « l'Axe » de Mussolini en 1936 àMilan.

Ces événements montrent de plus à Staline que les démocraties ne sont pas fiables, et Staline reproche particulièrement au Front populaire français sa lignehypocrite de non-intervention.

La France et l'Angleterre se retrouvent donc sans alliances.

Il s'agit donc d'un nouveau recul des démocraties.

On peut tenterd'expliquer cette attitude par le choix politique qu'elles ont fait pour surmonter la crise économique : la relance par l'Etat mais la conservation du capitalisme libéralcomme moteur.

Or cette solution prend du temps, et nécessite la paix en Europe.

En Allemagne au contraire l'Etat prend l'économie en main dans un cadre autarcique,on est donc sur du court terme et cela mène à la guerre. 1.3 Les conséquences du choix politique de la non-intervention : la mobilisation des volontairesLe document 3 est un extrait de l'Espoir guidait leurs pas, de Rémy Skoutelsky, un des derniers historiens en date des brigades internationales.

Selon lui, les brigadesseraient nées « d'initiatives plus parallèles que convergentes, au sein même de l'Internationale communiste, liées à l'évolution de la situation en France et enEspagne ».

Il attribue par ailleurs l'acte fondateur à une réunion tenue à Moscou le 18 septembre 1936 à laquelle participent des dirigeants communistes de diverspays.

Mais le recrutement avait débuté plus tôt, et le décret du 22 octobre 1936 ne fut que la consécration d'un état de fait.

Le Komintern ne tient pas compte desexigences du gouvernement en place (celui de Largo Caballero qui a succédé à Giral) qui souhaitait voir les volontaires étrangers intégrés aux milices populaires.

LesBrigades Internationales jouissaient donc d'une autonomie totale, comportant uniquement un organe de liaison avec l'état-major espagnol.

André Marty, le seulFrançais membre du secrétariat du Komintern est nommé à la tête des Brigades : il est totalement dévoué à la ligne du parti, mais il est le responsable de nombreusesviolences ce qui lui vaut le surnom de « Boucher de l'Albacete » du nom où arrivent les volontaires.

Le document 3 nous offre un extrait de la pensée de Marty quilivre son « bilan de l'expérience des Brigades Internationales » à l'été 1939.

Il déplore le fait que certains volontaires n'étaient pas communistes, ce qui les rendaitselon lui sectaires vis-à-vis des espagnols.

Il y avait de plus un décalage entre l'image du Front populaire que certains pouvaient avoir, et la réalité du Frente Populartel qu'il existe en Espagne durant la guerre : « les Soviets partout ».Il y a chez les Brigadistes un fort enthousiasme, que l'on peut observer à travers les motivations qui les animent : « conscience que votre cause est la nôtre et celle deshommes libres du monde entier, et ensuite la volonté d'élever une protestation […] contre l'intervention des gouvernements fascistes d'Allemagne et d'Italie »(document 3).

Cet engagement volontaire est donc réalisé sous un double combat : la lutte contre la guerre impérialiste et celle contre le fascisme.

En effet lesvolontaires sont enrôlés après un intense travail de propagande de la part des partis communistes des pays européens et leur engagement se moyenne également àpartir de compensation offerte à la famille, ou de solde importante.

Le volontariat n'est donc pas une réalité pour tous, ou du moins pas dans sons sens strict.

Mais laplupart conserve une empreinte idéologique forte ainsi Robert Giraud déclare qu'ils sont « les meilleurs artisans de la Paix, de la Liberté et du Progrès ».

On retrouveici l'idéal de l'homme nouveau.

Les Brigades sont composées en majeure partie de communistes, en France on compte environ une cinquantaine de bureaux derecrutement, et le pays fournit le plus de Brigadistes, on évalue leur nombre à 12 000 Français sur 35 000 Brigadistes.

Le décret du 8 décembre 1936 définit lastructure des brigades : elles sont au nombre de 5, et es bataillons sont composés de volontaires internationaux, regroupés le plus souvent par nationalité.

LesBrigades portent des noms rendant hommages aux principales révolutions nationales et sociales comme « la Commune de Paris » ; Garibaldi ; Abraham Lincoln…Les Brigadistes constituent une force d'appoint non négligeable, comme lors de la bataille de Madrid, remportée par le camp républicain.

Parfois considérée commele « fer de lance de l'armée républicaine » leur soutien a avant tout un effet psychologique.

Cette organisation militaire est souvent reconnue comme une des « plusintellectuelle » de l'Histoire : s'y engagent quantités d'artistes, de journalistes, d'écrivains, de scientifiques…On peut ainsi relever les noms de Marcel Cachin, GeorgeOrwell, Arthur London…Le document 2 présente deux photographies mettant en scène les volontaires fascistes italiens : lors de leur arrivée à Cadix et lors d'un défilé à Valladolid.

Ils formentle premier régiment des « chemises noires ».

Cela illustre l'intervention à la fois rapide et importante de Mussolini : près de 60 000 hommes italiens sont envoyés poursoutenir Franco.

Ces hommes sont encadrés et équipés dans des formations italiennes.

Les volontaires italiens d'abord qualifiés de légionnaires constituent ensuite leCorps de troupes volontaires (CTV).

ON voit que l'arrivée des volontaires italiens à Cadix est datée de 1938 : en effet Mussolini décide d'augmenter la participationdes « chemises noires » à la guerre civile espagnole, il veut notamment laver l'affront de Guadalajara : on décide également de créer des unités d'élite, les « Flèchesnoires ».

Ainsi réorganisés les volontaires italiens parviennent à percer « la ceinture de fer » de Bilbao.

On estime à 75 000 le nombre d'italiens engagés aux côtés desnationalistes durant la guerre.

De nombreux volontaires sont également Portugais, il y a des brigades irlandaises pour défendre l'Eglise catholique et les légionsJeanne d'Arc, qui ont le même objectif mais qui sont originaires de France.

On constate qu'une solidarité immédiate et totale se met en place entre les régimes.

Maisla déroute des volontaires italiens en 37 et les énormes pertes subies par les Brigades Internationales poussent à une relativisation de la portée de l'engagementvolontaire.

Hitler au contraire choisit d'envoyer un corps de professionnels, car il trouve en Espagne un terrain de manœuvre pour expérimenter ces nouvelles armes. Une fois l'illusion de la non-intervention dissipée, on remarque que la guerre civile espagnole s'internationalise.

En effet il apparaît très vite que la guerre ne pouvaitêtre gagnée sans soutien extérieur.

L'influence de l'aide étrangère est déterminante dès lors au niveau militaire, politique et idéologique. ** * 2.

L'Espagne : la « répétition générale » de la Seconde Guerre mondiale 2.1 Un terrain d'expériences idéologiques de l'affrontement du fascisme du communisme et de la démocratie. L'URSS joue un rôle prépondérant auprès des républicains tout au long de la guerre : son but ultime est une prise de pouvoir en Espagne par les seuls communistes.Mais pour réaliser cet objectif, l'URSS avance derrière un masque, en prônant une défense de la république en premier lieu, la nécessité du respect de la propriétéprivée, et la limitation du nombre de communistes au sein des gouvernements.

En effet l'URSS ne veut pas affronter seule les nationalistes, appuyés par les allemandset les italiens.

Or pour s'adjoindre le soutien de la France et surtout de la Grande-Bretagne elle doit prendre des mesures préventives à l'égard des anarchistes, quiveulent réaliser la révolution sociale en même temps que la guerre.

L'URSS encourage cependant la montée du Parti Communiste Espagnol (PCE), dans laquelle leCinquième Régiment joue un rôle crucial.

Ce régiment est composé de communistes, jouit d'une « gloire militaire méritée » en raison des nombreuses actionsvictorieuses réalisées.

C'est une des seules formations militaires dans les milices populaires républicaines à être réellement organisée.

Elle est à l'origine de lapremière armée populaire républicaine, en effet on choisit de séparer ce régiment pour disperser ses membres dans les autres groupes.

Le PCE devient un partiimportant alors qu'il était en Catalogne notamment plutôt minoritaire au départ : il adopte grâce à cette renommée fournie par le Cinquième Régiment, mais aussi parles Brigades Internationales et il connaît une extraordinaire croissance. Dès lors l'URSS et les communistes au pouvoir adoptent une nouvelle stratégie pour la conquête du pouvoir, qui passe par le contrôle des instruments de l'Etat et. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles