La guerre d'Éthiopie.

Les ambitions coloniales du fascismese tournent de préférence vers l'Afrique du Nord-Est, où l'Italie a déjà tenté d'établir son protectorat (1896). Laval et les milieux d'affaires français et certains cercles britanniques (Hoare) voient dans cette aventure un exutoire à l'expansion italienne. De leur neutralité, ils escomptent un certain apaisement, peut-être des profits ; folle illusion que dissipera 1940. Du reste, l'Angleterre se raidit (concentration navale en Méditerranée). Mussolini, malgré les protestations britanniques, engage une campagne contre l'Éthiopie le 2 octobre 1935. Après des débuts assez lents, l'expédition, commandée par Badoglio, appuyée par l'aviation, écrase les troupes mal armées du Négus. Le roi d'Italie devient empereur d'Éthiopie le 9 mai 1936. Cette courte campagne a des conséquences incalculables : EFFONDREMENT DE LA S. D. N. Le Conseil de la S. D. N. ayant constaté l'agression le 7 octobre, des sanctions sont proposées. Sous prétexte de localiser le conflit, Laval s'oppose à l'embargo sur le pétrole, et la S. D. N. se contente de sanctions économiques peu efficaces. C'est la faillite de la sécurité collective. ISOLEMENT DE LA FRANCE, méprisée par l'Italie fasciste et suspecte aux autres puissances pour avoir abandonné au moment décisif la politique suivie depuis 1924. PROGRÈS DE L'ALLEMAGNE, encouragée par la faiblesse de la S. D. N. à précipiter ses préparatifs : — réarmement accéléré ; — pacte antikomintern avec le Japon (novembre 1936) ; — axe Rome-Berlin (1er novembre 1936).