La guerre en Chine

Les hostilités se développent. Depuis 1937, un état de guerre total existait entre la Chine et le Japon mais, comme après Pearl Harbor le Japon avait orienté ses efforts vers la conquête du Pacifique, la lutte sur le continent s'était transformée en une guerre d'usure. Cependant, en 1942 et 1943, la Chine refusa de s'avouer vaincue et le Japon dut affecter un tiers de ses forces impériales en terre chinoise. L'armée japonaise, y compris les recrues des régimes fantoches, s'élevait à 800000 hommes environ. Les Chinois, eux, pouvaient mettre 5 millions d'hommes en campagne, disposaient d'un chiffre trois fois supérieur de réserves et de 800000 guérilleros. Mais ces troupes nombreuses avaient peu d'artillerie lourde, peu d'avions, presque pas de matériel motorisé. Bien qu'à cette époque Ses Japonais n'aient pas entrepris de profondes incursions à l'intérieur de la Chine, ils occupaient néanmoins les principales régions côtières, soit un tiers de la surface totale du pays. De plus, ils contrôlaient l'essentiel du réseau routier et ferroviaire. Jusqu'en 1944, les deux armées ennemies marquèrent le pas. Puis soudain, la Chine entra dans une des périodes les plus critiques de sa longue histoire. On peut attribuer la dégradation de sa résistance à des conflits politiques internes et à un manque d'équipements dus à la fois à la faiblesse de son industrie et à la politique alliée qui, en la matière, accordait la priorité à l'Europe. Seules parvinrent à forcer le blocus qui s'abattit sur la Chine les petites quantités de matériel de guerre qui arrivèrent par la route de Birmanie et la voie aérienne. Le quasi-effondrement de la Chine, en 1 944, s'explique aussi par le plan brillamment mis au point par le Japon pour en finir avec son adversaire avant le débarquement des troupes américaines sur le continent chinois. Les succès remportés par les Alliés en Birmanie et aux Philippines confirmèrent, chez le généralissime Tchang Kaï-chek, l'espoir qu'ils tenteraient des opérations amphibies contre les positions tenues par les Japonais sur la côte chinoise. Notons encore qu'un autre facteur joua un rôle déterminant dans la nouvelle offensive japonaise, à savoir la menace que faisaient peser sur les forces japonaises les bases aériennes américaines en Chine. Le 18 avril, l'accalmie fut rompue par l'attaque lancée contre la ligne de chemin de fer Pékin-Hankéou.