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La jeunesse turbulente du futur Charles X

Publié le 30/08/2013

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Il n'a pas encore vingt ans et de l'énergie à revendre ! Le fringant comte Charles-Philippe d'Artois, le futur Charles X, passe pour le prince le plus charmant et le plus amusant du royaume. Il aime à s'étourdir dans un tourbillon de plaisirs et dans les bras des jolies femmes. Il se 

 

pique d'anglomanie et, le 9 mars 1775, organise l'une des toutes premières courses hippiques.

Être le frère du roi n'empêche aucunement ce turbulent jeune homme de se battre en duel, de jurer comme un charretier et également de perdre des fortunes au jeu.

 

e comte Charles-Philippe L d'Artois, le futur Charles X, n'a pas son pareil pour mettre de l'animation à la Cour. Sa belle-soeur adorée, la reine Marie-Antoinette, ne peut se passer de lui et pardonne volontiers ses incartades. A l'instar de Louis XVI qui laisse faire, même quand son cadet oublie de s'adresser à lui à la troisième personne I Le char¬me d'Artois est la meilleure des excuses : le prince est de belle taille (1,77 m), avenant, de tournure élégante, sûr de lui. Sa dernière lubie, en ce printemps 1775, vient d'outre-Manche : il a été séduit par les courses de chevaux, très en vogue à Newmarket. Avec sa coterie, son cousin le duc de Chartres, le futur Philippe Égalité, et son ami le comte de Vaudreuil, il se lance dans l'organisation de ce passe-temps sportif comme il l'a fait auparavant pour les courses de bagues.

« venue applaudir les exploits des concurrents, elle félicite le gagnant, le duc de Lauzun , un de ses proches -qui a pour­ tant cravaché sa monture jus­ qu 'à l'en faire mourir! L'inci­ dent n'empêche nullement Artois de persévérer.

En octo­ bre 1776, à Fontainebleau, il récidive, devant quelques lords Anglais, curieux de voir les Français pratiquer leur «hobby ».

Au côté de la reine, dans le pavillon de bois qui abrite les invités de marque , Charles-Philippe s'époumone pour encourager chevaux et cavaliers, puis se remet de ses émotions, entre deux courses, en faisant un sort à une somptueuse collation et en devisant joyeusement avec ses amis .

Si le comte d'Artois aime tant les courses , ce n' est pas seule­ ment parce qu 'il se pique d 'anglomanie, c'est aussi là l 'occasion d'assouvir sa folle passion pour le jeu et les paris.

Comme tous les princes de son temps, il aime à prati­ quer les exercices de plein air et la chasse , court les spec­ tacles et les femmes , qu 'elles soient actrices , cousettes ou dames du monde .

Mais le jeu est une de ses occupations favorites, à laquelle il s' adonne sans modération aucune .

Louis XVI a interdit les jeux d'argent dans le royaume, à l ' exception de Versailles .

Charles-Philippe s 'en est fait une raison : il joue donc au château .

Chaque soir , après le fastueux souper donné dans son appartement du premier étage - et avant qu 'il ne s'en­ vole vers Paris et d'autres plaisirs nocturnes! -, il y a donc jeu chez le comte d'Artois , qui reç oit en habit orné de perles et de diamants et risque des fortunes sur le tapis vert .

Une conquête et un duel Le turbulent comte d'Artois ne perd jamais une occasion de s'amuser .

Chaque jour , ou presque, lui offre une nouvel­ le occasion de s'illustrer .

En bien ou en mal , mais toujours de façon spectaculaire! En 1778, pendant le carnaval , il se rend au bal masqué de !'Opéra avec à son bras sa conquête de l'hiver , madame de Canilhac.

Celle-ci vient d'être congédiée pour s'être montrée trop entreprenante auprès de l'époux de sa maî­ tresse, la duchesse de Bour­ bon , sœur du duc d'Orléans, dont elle était la dame de compagnie .

Entre deux danses , Artois et sa belle croisent la duchesse, qui , malgré son masque, reconnaît son cousin à son impertinence et, furieuse, le traite de pal isson ! Le lende­ main, les esprits s'échauffent.

Pour venger l'honneur de sa femme, le duc de Bourbon se sent tenu de provoquer le comte d'Artois en duel, une pratique interdite , mais qui a ARTOIS JOUE, LE ROI PAYE ...

Le comte Charles-Philippe d'Artois se livre à sa passion du jeu avec la plus grande insouciance.

Parfois, il gagne : au cours de la nuit mémorable du I" novembre 1776, il empoche la bagatelle de cinq cent quarante louis.

Parfois, il perd : ainsi trois mille louis en un rien de temps, devant le roi, dégoûté, qui n'a misé qu 'un petit écu.

Louis XVI paie toujours scrupuleusement les dettes de jeu de son incorrigible cadet, qu'il gourmande, mais ne peut empêcher de récidiver.

« Le roi n'a pas à régler ses dépenses sur ses recettes, mais ses recettes sur ses dépenses », affirme Artois avec une légèreté empreinte de morgue.

C'est que Charles-Philippe sait jouer de son charme pour se faire pardonner.

Personne ne peut lui en vouloir bien longtemps.

li n'a pas son pareil pour trouver la parade et retomber sur ses pieds : par exemple, en exécutant, avec brio , un numéro surprise de funambule assorti de sauts périlleux! toujours la faveur des grands.

Le 16 mars , de bon matin, les deux cousins se retrouvent au bois de Boulogne .

lis s'affron­ tent à l' épée avec une belle détermination , jusqu 'à ce qu 'Artois blesse légèrement son adversaire au bras : un « premier sang » qui leur per­ met de se réconcilier sans plus de façons.

Après quoi, les duellistes doivent faire péni­ tence pour avoir enfreint la loi.

La peine infligée par Louis XVI est légère : quelques jours d'exil au château familial, à Chantilly pour Bourbon, à Choisy pour Artois.

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