La mort de la marquise de Pompadour
Publié le 30/08/2013
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L'hiver a été très rigoureux et, en février 1764, alors qu'elle séjourne à Choisy, la marquise de Pompadour prend froid. A quarante-deux ans, celle qui a été pendant une vingtaine d'an¬nées la maîtresse puis l'amie très chère de Louis XV, est en fort mauvaise santé. Elle est en particulier sujette à de sérieux troubles cardiaques. Elle tente en vain de dissimuler sa mai¬greur pathétique sous des accu¬mulations de voiles. Malgré son courage, le rouge et la poudre, son visage décharné est marqué par une intense fatigue. Le 29 février, soudain, dans le salon de Compagnie, la marquise s'écroule devant l'assistance atterrée. Le malaise est si grave qu'elle ne peut regagner sa chambre, au petit château, qu'avec l'aide d'un valet. Attein¬te de pneumonie, elle crache le sang à plusieurs reprises, ce qui n'empêche pas les médecins de procéder à cinq saignées suc¬cessives !

«
de Pompadour arrê tait tout et
faisait un bien grand événement
(
...
) .
Toute la Cour, ainsi que tout
Paris, envoyait ou allait sans
cesse
à Chois y.
Cha c un faisait
ses raisonnements ( .
..
).
Et cela
fit, comme de raison la plus
grande
sensation », note le duc
Emmanuel
de Cro y dans son
Journal .
Le 10 mars, la malade est
considérée comme perdue .
Toutefois ,
à la surprise générale ,
le
24 mars , son état s'améliore
et lui permet de revenir à Ver-
LE ROI PLEURE
Les obsèques de la marquise
de Pompadour ont lieu à
Versailles le
17 avril 1764.
Dans l'église Notre-Dame,
dont l'intérieur est
entièrement tendu de noir, le
catafalque surélevé arbore
l'hermine royale.
Le cortège
funèbre se compose de
cent prêtres, de vingt-quatre
enfants de chœur, des
quarante-deux domestiques
de la défunte en livrée de
deuil et de soixante-douze
pauvres .
de la paroisse.
A l'issue
de la cérémonie,
à six heures du soir, le
cercueil
est placé dans un carrosse à dais ducal, attelé de douze cheva ·ux
·caparaçonnés ~de moire
d'argent et précédé par quatre gardes suisses.
Madame de Pompado .ur doit
reposer, selon son souhait,
au couvent des capucins de la place Vendôme, à Paris.
Tandis
que le cortège
s'ébranle, une tempête s'abat
sur Versailles.
Mais la pluie et
le vent n' empêchent pas
Louis XV de sortir sur le
balcon
de la cour de Marbre
du château pour le regarder
s'éloigner sur l'avenue de
Paris.
Le roi ne bouge pas
jusqu'à ce que la procession
disparaisse.
Il pleure.
« Voilà les seuls devoirs que
j'ai pu lui rendre .
Pensez, une
amie de vingt ans ! »,
confie-t-il tristement à
Jean-Marie
de Champlost, son
premier valet de chambre.
sailles et d'y retrouver le confort
de ses appartements .
Dans la
soirée du 7 avril,
la marquise
est victime d'une rechute
alarmante : cette
fois , le
pire est à redouter .
Elle
a tant
de peine à res
pirer qu 'elle ne peut
rester allongée et
s'est installée tant
bien
que mal dans
un large fauteuil.
Loui s
XV est dé
sespéré .
« )'ai très
peu d'espérance
d 'un parfait
réta
blissement et
beaucoup de crain
te d'une fin trop
prochaine .
Une con
naissance de près de
vingt ans et une amitié
sûre
! Mais Dieu est (e
maître et il faut céder à
tout ce qu'il veut », écrit-il à
son gendre .
Un ultime privilège
Le 14 avril, dans un dernier
effort, la marquise ajoute un
codicille
au testament qu'elle a
rédigé en
1757 , puis elle fait ses
adieu x
au roi et se remet aux
mains des prêtres .
Dans
la nuit,
le curé de la Madeleine, sa pa
roisse parisienne, la confesse et
lui donne l'extrême-onction .
Le
15 avril au matin , la mourante
reçoit l'ultime visite de ses
proches : son frère , Abel
Fran
çois Poisson, marquis de Mari
gny,
légataire universel de son
immense fortune,
le prince de
Soubise, qu 'elle a nommé son
exécuteur testamentaire ,
et le
duc de Choiseul, ministre de la
Guerre .
Faisant preuve d'un
courage
admirable · face à la
douleur, elle renonce à toute
vanité en refusant de changer
de robe : « A quoi bon , cela
n'en vaut plus la peine », sou
pire-t-elle.
A sept heures et
demie du soir , Jeanne Antoi
nette d'Étioles, née Poisson
et marqtrise ·•de < Pompadour ,
rend son dernier soupir .
Depuis Louis XIV, le protocole
veut que seuls les rois et les
princes
du sang meurent à Ver
sailles .
Un privilège que Louis
XV a ac c
ordé à cette « amie de
vingt ans », montrant ainsi l'es
time exceptionnelle dans la
quelle il la tient.
Toutefois , par
respect des convenances , quel
ques minutes après son décès ,
son corps ,
enveloppé dans un
simple drap en guise de lin
ceul,
est discrètement trans
porté en civière dans son hôtel
versaillais des Réservoirs ,
qui
jouxte le château.
A l'annonce
de la mort de sa
favorite , le roi décommande le
grand couvert , soupe hâtive
ment en compagnie de quel
ques -uns de s es familiers et se
retire dans son
cabinet , où il
reste seul avec son chagrin ..
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