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La mort de Marie de Médicis

Publié le 26/08/2013

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En dictant ses dernières volontés, Marie de Médicis a épuisé ses dernières forces. Alors que la gangrène s'étend, elle vomit des humeurs noires. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, elle souffre le martyre. Le jeudi 3 juillet, à six heures du matin, le père Benoît de Liège, gardien des capucins de Cologne, la confesse pendant plus d'une heure. « Assise sur sa couche, à haute voix, [elle) commença son Confiteor tout en latin avec une mine si assurée qu'elle ne semblait point avoir de maladie «, relate le prêtre, frappé par sa clarté d'esprit et son courage, dans son Bref Récit du décès de Sa Majesté Très Chrétienne la Sérénissime Madame Marie mère de France.

« « La pratique de bien mourir » Marie de Médicis veut mourir dans les bras de l'Église, dont elle a toujours été la fille res­ pectueuse.

« Je me souviens de la pratique de bien mourir », confie-elle à sa femme de chambre, Catarina Salvagia, qui, depuis quelque quarante ans, ne l'a pas quittée .

Lors­ qu'on envisage de l'amputer de la jambe droite, elle récla­ me les sacrements.

Elle reçoit le viatique des mains de Mon­ seigneur Rossetti, représentant du Saint-Siège à Cologne, en présence de ses proches et du nonce apostolique Fabio Chigi, le futur pape Alexandre VII.

Le 2 juillet au matin, après avoir prié et pardonné à ses ennemis, elle dicte son testa­ ment .

Son corps reposera à la nécropole royale de Saint­ Denis, « auprès de feu roi Henri le Quatrième , d'heureu­ se mémoire » ; son cœur ira rejoindre celui de son époux au collège des jésuites de La Flèche.

A son fils, Louis XIII, elle affirme avoir « toujours eu et conservé en son cœur les affections à son sentiment d'une reine envers son roi, d'une mère envers son enfant».

Elle partage les bijoux qui lui restent entre ses trois filles, Élisabeth d'Espagne , Henriet­ te Marie d'Angleterre et Chris­ tine de Savoie.

Sa belle-fille, la reine Anne d'Autriche, reçoit son anneau de mariage.

Sa chère Catarina se voit remettre douze mille livres et une mon­ tre de valeur, ses serviteurs hé­ ri~nt de ses perles .

Le œ~e de ses biens va à ses deux fils, Louis XIII et le duc Gaston d'Orléans .

Six mille messes et des offrandes En dictant ses dernières vo­ lontés, Marie de Médicis a épuisé ses dernières forces .

Alors que la gangrène s' étend, elle vomit des humeurs noires.

Dans la nuit du 2 au 3 juillet , elle souffre le martyre.

Le jeudi 3 juillet , à six heures du matin, le père Benoît de Liège , gardien des capucins de Colo­ gne, la confesse pendant plus d'une heure.

«Assise sur sa couche, à haute voix , lellel commença son Confit eor tout en latin avec une mine si assurée qu'elle ne semblait point avoir de maladie », relate le prêtre , frappé par sa clarté d'es prit et son courage, dans son Bref Récit du décès de Sa Maiest é Très Chré­ tien ne la Sérénissime Madam e Marie mère de France .

La reine mère reçoit l'absolu­ tion, le viatique, l'extrême­ onction.

A son chevet, les pré­ lats, émus, et ses serviteurs, éplorés, sentent que sa fin est proche .

« Peu à peu, rapporte Benoît de Liège, elle commen­ ça à se disposer à la mort ( ...

).

Et puis, ayant aux derniers abois prononcé le nom de Jé­ sus de bouche l'espace d'un quart d'heure, enfin la parole lui manqua l'es pace d'un demi ­ quart d'heure .

Finit sa vie très heureusement et très sainte­ ment.

Et passa de ce monde à ifi!aEO ITIONS ll!im ATLAS TRISTE RETOUR EN FRANCE La dépouille embaumée de Marie de Médicis entre en France le 23 février 1643.

Louis XIII a ordonné que nulle cérémonie spéciale n'honore sa mère à la basilique de Saint-Denis.

Le 8 mars, les funérailles sont réduites à leur plus simple expression.

Seul le duc Gaston d'Orléans se montre affligé .

A Paris , on ne s 'émeut guère de la disparition de cette souveraine hautaine et acariâtre.

Le 6 août 1642, le cardinal de Richelieu fait célébrer un Requiem en mémoire de la défunte à Tarascon.

Décédé à son tour en décembre suivant, le ministre revendique dans son testament le bien-fondé de son attitude intransigeante envers « la Florentine » : « Je n'ai jamais manqué à ce que j'ai dû à la reine mère du roi, quelque calomnie qu'on ait voulu imposer sur ce sujet.

» Quant à Louis XIII, il attend d'être à l'article de la mort, en mai 1643, pour manifester sa peine et ses remords : « )'ai toujours eu du scrupule de la conduite que j'ai tenue à l'égard de la reine ma mère.

)'en demande pardon à Dieu et à elle­ même.

Je veux que toute la France et toute l'Europe en soient informées.

» la gloire, comme nous lui sou­ haitons de tout notre cœur .

» Avant de s'éteindre , Marie de Médicis a demandé que six mille messes soient dites à Cologne et soient suivies d 'of­ frandes aux nécessiteux .

C'est seulement le 9 février 1643 que sa dépouille quittera la cité des bords du Rhin pour Saint-Denis, dans un carrosse drapé de velours noir aux armes de la France , qui l'a vue régner, et de la Toscane, qui l'a vue naître .

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