La mort du régent Philippe d'Orléans
Publié le 30/08/2013
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Chacun à la Cour commente la mort du régent, fils d'un cou¬ple haut en couleur : Mon¬sieur, frère de Louis XIV, et Madame Palatine, qui a hérité du tempérament artistique de son père et de la franchise, ennemie de la bigoterie et de l'hypocrisie courtisane, de sa mère. Philippe d'Orléans lais¬se l'image d'un prince cultivé, habile politicien et fin stratège, mais aussi libertin et viveur. Dans ses Mémoires, le duc de Saint-Simon prend la défense du défunt Régent : « Les pays étrangers lui rendirent incom¬parablement plus de justice et le regrettèrent beaucoup plus que les Français. Quoique les étrangers connussent sa fai¬blesse (...), ils n'en étaient pas moins persuadés de l'étendue et de la justesse de son esprit, de la grandeur de son génie et de ses vues, de sa singulière pénétration, de la sagesse et de l'adresse de sa politique, de la fertilité de ses expédients et de ses ressources, de la dexté¬rité de sa conduite dans tous
«
se précipite .
Saint-Simon est
là, qui remarque : « Il redoutait
une mort lente qui s'annonçait
de loin .
La mort la plus subite
fut celle qu'il préférait.
Hélas !
li l'obtint .
» Après deux heures
d 'agitation
et bien des larmes,
sincères ou hypocrites,
le si
lence s'installe dans la cham
bre du défunt .
Toute la Cour se presse ensui
te vers le cabinet du roi, où l'on
envisage déjà l'av enir .
L'évê
que de Fréjus et le duc Louis
Henri de Bourbon-Condé
annoncent la triste nouvelle au
jeune souverain, qui pleure
comme l'enfant qu 'il est enco
re, sincèrement.
Mais la vie et
la politique (et les intrigues !)
UN FILS AIMÉ
ET AIMANT
Madame Palatine adore
son fils malgré les soucis que
lui causent ses incartades,
qui le rendent si
impopulaires,
et son mariage
avec mademoiselle de Blois,
la fille naturelle
de Louis XIV et de madame de Montespan.
La princesse loue son
érudition,
ses talents de musicien et de compositeur .
Bien
qu'elle le critique
fréquemment pour son
incorrigible inconstance
- qu '
il reconnaît lui-même -,
elle plaide volontiers en sa
faveur.
De son côté, Philippe
d'Orléans a toujours
manifesté les plus grandes attentions pour sa mère,
morte
en 1722 .
Chaque soir,
avant huit heures et jusqu'au
souper du roi, il faisait avec
elle une rituelle partie
d'échecs.
« Quoiqu'il soit
régent,
il ne paraît jamais
devant moi et ne me quitte
jamais sans venir me baiser
la main avant que je ne
l'embrasse ( ...
), il ne fait pas
de façons et il bavarde
rondement avec moi.
Nous rions
et plaisantons
comme de bons amis »,
se félicitait Madame
le 24 octobre 1719.
doivent continuer.
L'évêque et
Bourbon expliquent que le
meilleur hommage à rendre
au disparu est ...
de le rem
placer séance tenante
Le prélat propose que
le duc , qui a été chef
du Conseil de ré
gence pendant la
minorité de Louis
XV, soit nommé
Premier ministre .
Essuyant ses
lar
mes d'un revers
de manche, le pe
tit roi se contente
de hocher la tête
en signe d'assenti
ment.
Le serment
est déjà préparé
pour la signature.
Un prince
cultivé
et libertin
Chacun à la Cour commente la
mort du régent, fils d'un cou
ple haut en couleur : Mon
sieur, frère de Louis XIV, et
Madame Palatine, qui a hérité
du tempérament artistique de
son père et de la franchise,
ennemie de la bigoterie et de
l'hypocrisie courtisane, de sa
mère .
Philippe d'Orléans lais
se l'image d'un prince cultivé,
habile politicien et fin stratège,
mais aussi
libertin et viveur .
Dans ses
Mémoires, le duc de
Saint-Simon prend la défense
du défunt Régent : « Les pays
étrangers
lui rendirent incom
parablement plus de justice et
le regrettèrent beaucoup plus
que les Français .
Quoique les
étrangers
connussent sa fai
blesse ( ...
).
ils n'en étaient pas
moins persuadés de l'étendue
et de la justesse de son esprit,
de la grandeur de son génie et
de ses vues, de sa singulière
pénétration, de la sagesse et
de l'adresse de sa politique, de
la fertilité de ses expédients et
de ses ressources, de la dexté
rité de sa conduite dans tous
les changeme nts de circons
tances et d'événements, de sa
netteté à considérer les objets
et à combiner toutes choses,
du discernement exquis à dé
mêler, à tourner les affaires ..
.
Le roi le
pleura et fut vérita
blement touché de sa perte,
en sorte qu'il n'en a jamais
parlé depuis , et cela est reve
nu souvent, qu 'avec estime,
affection et regret .
»
Un regret partagé par le duc
mémorialiste qui, après la
mort de Philippe d'Orléans,
quittera la Cour et abandon
nera la politique pour se con
sacrer à ses écrits.
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»
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