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La peste noire

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

En 1348, la peste noire gagne toute l'Europe. « Cette grande pestilence... a, pendant toute une année, si terriblement ravagé l'Angleterre que de nombreux villages ont été entièrement décimés «, écrit un contemporain. Cette épidémie de peste bubonique arrive en Europe par le biais du commerce avec l'Asie, et sévira pendant six ans, exterminant un quart de la population.

« Vin et abstinence La peste n'épargne personne.

Riches et pauvres, jeunes et vieux, hommes et femmes, tous sont menacés .

Et tous cher­ chent, tant bien que mal, à se prémunir contre la catastrophe .

Il faut d'abord enterrer les vic­ times ; les fossoyeurs morts - eux aussi -, les cadavres s'en­ tassent sur des chamiers .

Villes et villages louent des médecins à prix d'or.

Un certain Pierre Damousy , de Reims, vante les bienfaits de sa pilule miracle .

Mais la peste décime ses trop naïfs clients et met un terme à sa carrière de charlatan .

Le roi Philippe VI croit pourtant aux vertus de la médecine.

Il exige de la Faculté de Paris des solu­ tions.

Celle-ci, bien impuissan­ te, prodigue malgré tout ses bons conseils .

La population est invitée à ne point succom­ ber aux amours passagères, à demeurer cloîtrer chez elle afin d'éviter l'air pestilentiel des lieux publics .

Ne dit-on pas que respirer est dangereux ? L'alimentation doit faire l'objet des plus grands soins car la trop grande maigreur, comme l'obé­ sité, favorise la contagion .

Il faut abandonner les fruits au profit des légumes cuits assaisonnés de vinaigre ; sacrifier parfois à la diète qui épure le sang ; préfé­ rer le vin à l'eau toujours sus­ pecte .

Toutes ces précautions sont bien souvent vaines.

Reste un dernier exutoire : la fuite . ..

Car «la peste ne poursuit pas le fugitif ».

Cependant , nombreux sont ceux qui ne peuvent se réfugier dans les rares contrées épar­ gnées .

Ils se barricadent alors chez eux, refoulant étrangers et colporteurs, cessant tout com­ merce avec l' extérieur .

La méfiance et la suspicion s'em­ parent des esprits .

Les malades sont abandonnés à leur sort, les morts enterrés à la hâte aussi loin que possible .

Seuls les ordres mendiants font preuve d'un extrême dévouement .

Aussi payent-ils un lourd tribut à l'épidémie .

En 1349, les cou­ vents cordeliers de Marseille et de Carcassonne ne comptent pas un seul survivant.

Les boucs émissaires Pour le peuple, la colère divine se calmera lorsque les cou­ pables auront été châtiés.

Les mendiants et surtout les Juifs sont accusés d'avoir empoison­ né les puits et les fontaines .

Les pogroms commencent et se muent parfois en véritable mas­ sacre .

En Alsace , avant même l'arrivée du fléau, les Juifs sont ~E DITI ONS .:. ATLAS LES FLAGELLANTS La grande peste bouleverse les esprits.

Certains sont persuadés qu'elle est le châtiment choisi par Dieu pour punir les hommes de leur impiété.

S'ensuivent des comportements des plus exaltés.

Ainsi ceux des Batteurs ou Flagellants, bataillons de pénitents sillonnant les routes en se mortifiant à coups de fouets.

Un véritable instrument de torture que ce fouet formé de trois lanières au bout desquelles quatre pointes aiguisées comme des couteaux lacèrent le dos .

Affirmant avoir reçu de Dieu la mission de racheter par leur sacrifice les fautes des mortels, ils multiplient les manifestations publiques et appellent à l'extermination des Juifs .

Le mouvement inquiète l'Église et le pape Clément VI finit par l'interdire en 1349 .

Il faudra pourtant envoyer au bûcher les plus irréductibles pour tarir les «vocations» .

envoyés au bûcher .

En juillet 1348, le pape Clément VI peut bien excommunier les auteurs de ces violences, la terreur continue.

D'autres cherchent dans l'as­ trologie la clé du mal qui les frappe.

Le Collège des méde­ cins parisiens présente la conjonction de Jupiter , Saturne et Mars du printemps 1345 comme première cause de l'épidémie .

Ailleurs , on accable une mystérieuse étoi­ le dont l'explosion aurait pro­ jeté des rayons mortels sur Paris et sa région.

En 1349, la peste s'éloigne du royaume de France et poursuit son macabre voyage vers les contrées nordiques .

Mais le ~ pays est saigné à blanc.

Près ~ 0 de trois siècles, encore mar- ~ qués de terribles épidémies, ] seront nécessaires pour com­ a.

bler les pertes humaines.

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