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La poésie

Publié le 23/11/2014

Extrait du document

Le corpus est constitué des trois textes argumentatifs de différentes époques et de différents genres. Le point commun entre eux réside dans l’argumentation indirecte : la fiction poétique, narrative ou théâtrale est mise au service d’une cause à défendre. Précisément, ces textes ont tous recours à la fiction pour dénoncer les abus de pouvoir. Au XVIIe siècle, La Fontaine écrit la fable intitulée « Les obsèques de la Lionne » ; en 1885, Zola publie son célèbre roman Germinal et, à la toute fin du XIXe siècle, Jarry renouvelle la comédie en composant la pièce de théâtre Ubu roi. Les auteurs utilisent des registres différents pour transmettre leur critique. La Fontaine est un moraliste qui dénonce les relations hypocrites (« paraître ») et la place de la flatterie. C'est un «flatteur » qui dénonce le cerf et c'est en flattant que l'animal échappe à la condamnation à mort. Mais « Les obsèques de la Lionne » est principalement une critique de la cour et du roi. La Fontaine dénonce la cruauté du monarque : « Nos sacrés ongles », « venez Loups, /Vengez la Reine. » II se moque égale­ment de la monarchie de droit divin en imaginant une lionne conversant avec les saints (« Conversant avec ceux qui sont saints comme moi »). Enfin il critique la naïveté des rois dans le vers final. Pour exprimer sa critique, le fabuliste a recours au registre satirique. Les animaux qui se comportent comme des hommes, l'intelligence du cerf comparée à la sottise du lion font rire le lecteur et l'amènent à adhérer à la critique. Le deuxième texte est un extrait de Germinal. Il s'agit d'une scène dans laquelle Etienne Lantier utilise tout son art oratoire pour persuader les mineurs de poursuivre la grève. Zola emploie son personnage comme porte-parole pour dénoncer les abus de pouvoir du grand capital. « Le salariat est une forme nouvelle de l'esclavage », s'écrie le personnage. Pour émouvoir son lecteur, Zola utilise le registre pathétique. Au début de l'extrait, la mise en scène du discours d'Etienne évoque le « souffle désespéré » d'une foule écoutant « cette parole qui lui étouffait le cœur». Ensuite, le discours d'Etienne joue également avec les hyperboles et le vocabulaire affectif : « l'éternelle misère recommencerait! ». L'extrait de Ubu roi d'Alfred Jarry s'en prend aux abus du pouvoir absolu. La seule loi qui décide de la vie des êtres est celle du bon plaisir du roi ; Ubu fait disparaître les « Nobles » un par un « dans la trappe » pour s'enrichir : «je vais faire exécuter tous les Nobles, et ainsi j'aurai tous les biens vacants. » Comme dans la fable « Le Loup et l'Agneau », on assiste à un simulacre d'interrogatoire mais, quelle que soit la fortune des Nobles, la condamnation est la même. Le registre employé est le burlesque. Le sujet traité est grave puisqu'il s'agit des abus de la tyrannie et Jarry utilise des termes grossièrement comiques comme « le crochet à Nobles et le couteau à Nobles ». L'hyperbole est le procédé dominant. On peut citer par exemple : « J'ai l'honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume,  je vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens. » Les trois textes du corpus, en employant les registres satirique, pathétique ou burlesque, dénoncent les abus du pouvoir. II.  Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants : 1.    Commentaire (16 points). Vous ferez le commentaire du poème de La Fontaine (texte A). [Les titres ne sont indiqués que pour vous permettre d’avoir une idée de la structure du devoir : ils ne doivent bien sûr pas apparaître dans un commentaire.] Introduction Comme La Rochefoucauld dans ses Maximes ou La Bruyère dans ses Caractères, Jean de La Fontaine, moraliste du siècle classique, analyse d'une plume critique les comportements humains. Le recueil Fables est une œuvre colossale comprenant douze livres. Tout le monde connaît bien « La Cigale et la Fourmi », « Le Corbeau et le Renard ». Mais La Fontaine, dans « Le Loup et l'Agneau » ou dans « Les Animaux malades de la peste », s'en prend également aux institutions de son époque et au pouvoir royal. Le texte soumis à notre étude est la quatrième fable du second recueil publié en 1678. « Les obsèques de la Lionne », comme la plupart des fables, situe l'histoire dans le monde des animaux, une stratégie argumentative qui permet à La Fontaine de critiquer indirectement la cour du roi Louis XIV. Nous verrons comment le fabuliste, séduisant son lecteur par un récit dynamique, l'amène sur la voie de la réflexion et véhicule une critique sévère de la cour et du roi. D’abord, nous étudierons en quoi cette fable se révèle une fiction séduisante. Ensuite, nous analyserons comment La Fontaine nous amène à la réflexion, avant de mettre au jour la portée critique du texte. Axe 1 : Une fiction séduisante « Les obsèques de la Lionne » séduit le lecteur grâce à une utilisation complexe du schéma narratif traditionnel et par la diversité des discours comme des mètres. 1. Un récit vivant D’abord, la fable est un récit très vivant. En effet, le passé simple occupe une place importante dans la fable et la présence de verbes d'action (« accourut », « pleura », « alla ») montre que le discours narratif constitue la trame du texte. La Fontaine surprend le lecteur par sa manière de jouer avec le schéma narratif traditionnel. La fable s'ouvre sur un octosyllabe dont le dernier mot est un verbe au passé simple. On retrouve, à la rime, au second vers, un autre passé simple et l'adverbe «Aussitôt», placé en tête, vient souligner l'effet de rupture introduit. Les deux points placés à la fin du premier vers donnent l'impression que l'histoire découle de l'événement liminaire. La mort de la lionne est un clément déclencheur à duquel s’enchaînent les événements qui suivent. Mais le lecteur, qui reconnaissait le schéma et attendait le désordre des péripéties, est surpris car tout se passe comme prévu. Le lion annonce que « ses Prévôts y seraient / Pour régler la cérémonie, / Et pour placer la compagnie ». Tout est fixé : « Un tel jour, en tel lieu » et chacun aura sa place selon un...

« êtres est celle du bon plaisir du roi ; Ubu fait disparaître les « Nobles » un par un « dans la trappe » pour s'enrichir : «je vais faire exécuter tous les Nobles, et ainsi j'aurai tous les biens vacants.

» Comme dans la fable « Le Loup et l'Agneau », on assiste à un simulacre d'interrogatoire mais, quelle que soit la fortune des Nobles, la condamnation est la même.

Le registre employé est le burlesque.

Le sujet traité est grave puisqu'il s'agit des abus de la tyrannie et Jarry utilise des termes grossièrement comiques comme « le crochet à Nobles et le couteau à Nobles ».

L'hyperbole est le procédé dominant.

On peut citer par exemple : « J'ai l'honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume,  je vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens.

» Les trois textes du corpus, en employant les registres satirique, pathétique ou burlesque, dénoncent les abus du pouvoir. II.  Vous traiterez ensuite, au choix, l'un des sujets suivants : 1.    Commentaire (16 points). Vous ferez le commentaire du poème de La Fontaine (texte A). [Les titres ne sont indiqués que pour vous permettre d'avoir une idée de la structure du devoir : ils ne doivent bien sûr pas apparaître dans un commentaire.] Introduction Comme La Rochefoucauld dans ses Maximes ou La Bruyère dans ses Caractères, Jean de La Fontaine, moraliste du siècle classique, analyse d'une plume critique les comportements humains.

Le recueil Fables est une oeuvre colossale comprenant douze livres.

Tout le monde connaît bien « La Cigale et la Fourmi », « Le Corbeau et le Renard ».

Mais La Fontaine, dans « Le Loup et l'Agneau » ou dans « Les Animaux malades de la peste », s'en prend également aux institutions de son époque et au pouvoir royal.

Le texte soumis à notre étude est la quatrième fable du second recueil publié en 1678.

« Les obsèques de la Lionne », comme la plupart des fables, situe l'histoire dans le monde des animaux, une stratégie argumentative qui permet à La Fontaine de critiquer indirectement la cour du roi Louis XIV.

Nous verrons comment le fabuliste, séduisant son lecteur par un récit dynamique, l'amène sur la voie de la réflexion et véhicule une critique sévère de la cour et du roi. D'abord, nous étudierons en quoi cette fable se révèle une fiction séduisante.

Ensuite, nous analyserons comment La Fontaine nous amène à la réflexion, avant de mettre au jour la portée critique du texte.. »

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