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La rançon, une considérable source de profit

Publié le 05/09/2013

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Voués à la guerre, les chevaliers trouvent là, outre l'occasion de se couvrir de gloire et de lauriers, une source de revenus non négligeable. La rançon, usage commun au Moyen Age, leur rapporte des bénéfices autrement plus importants que ceux tirés de leurs fiefs. Mais la pratique de la rançon a ses aléas. Prendre ou être pris, c'est, si la fortune des armes est favorable, gagner gros ou, au contraire, risquer de tout perdre.

« que le combat soit sans merci.

Il arrive même que certains monarques soient contraints d'exiger de leurs vassaux , contre dédommagement, la libération d'un prisonnier afin de mieux négocier un traité.

Une dette d'honneur Le vaincu est soumis à son « maître ».

Celui-ci négocie la rançon, dont il tirera seul profit, avec son captif qu 'il garde soi ­ gneusement enfermé .

Puis, soit on fait parvenir les exigences du maître aux proches du déte­ nu, soit on libère ce dernier qui rassemblera lui-même la som­ me demandée .

Dans cette éventualité, le maître est en droit d'exiger des otages - dont les frais d'entretien sont à la charge du rançonné .

La rançon est une dette d'hon­ neur dont tout chevalier doit s'acquitter sous peine de honte et de discrédit .

Celui qui renâcle ou tarde à payer s'expose au « déhonore­ ment », des sortes d'affiches le représentant pendu par les pieds, ses armes bien en évi­ dence pour qu 'il soit aisément reconnu, placardées aux portes de s on château et des églises .

Reste à trouver l 'argent de la ran çon .

Le s grand s seigneurs peuvent faire appel à leurs vassau x qui, par l'hommage , se sont engagés , dans ce cas préci s; à l'aider .

Un prisonnier de modeste extraction doit souvent vendre ses biens, hypothéquer se s terres ou avoir recours à l'emprunt.

Il peut aussi passer un accord avec son maître qui le libère contre un paiement échelon­ né assorti d'intérêts .

Pour des sommes importantes , le règle­ ment s'étale parfois sur plu- LE TOURNOI Sorte de guerre miniature, le tournoi accepte aussi les règles de la rançon.

Ici, il n'est pas tant question de tuer que de faire la démonstration de sa valeur dans l'art des armes.

Les plus vaillants y gagnent en prestige autant qu'en espèces sonnantes et trébuchantes.

Le combattant désarçonné est à la merci de son vainqueur qui fixe le montant de sa rançon.

Sa dette acquittée, il lui reste à renégocier son équipement ...

Et à retourner en lice pour tenter de regagner ce qu'il a perdu ...

Un chevalier désargenté et de modeste extraction, tel Guillaume le Maréchal, au XII" siècle, le « meilleur chevalier du monde », peut espérer grâce au tournoi à la fois prouver sa valeur et bien gagner sa vie.

1 EDITI ONS 'ATLAS sieurs générations.

Certaines familles sont ruinées et les procès pour défaut de paie­ ment sont monnaie courante .

Bien choisir sa prise Ran çonner un adversaire est certes lucratif et, en l'occur­ rence, seule la prise d'un che­ valier présente un intérêt .

Aussi ne fait- t-on pas de quar­ tier à la vile engeance qu'est la piétaille -qui de son côté ne se prive pas de massacrer la noblesse .

Mais la pratique de la rançon entraîne de lourdes dépenses .

Le captif a droit aux honneurs de son rang et, s' il reste prisonnier, doit être entretenu comme il le mérite.

C'est pourquoi on cherche autant que possible à s'emparer d 'un adversaire ayant une position sociale équivalente à la sienne ...

Les hérauts d'armes jouent un rôle décisif.

Par la lecture des blasons, ils distinguent les chevaliers et leur rang .

Leurs informations permettent de choisir parmi les combattants celui dont la capture sera la plus lucrative .

Le maître qui ne peut assumer l'entretien de son prisonnier a la ressource de le livrer à un seigneur plus puissant en échange d'un dédommage­ ment.

Ainsi Denis de Mor­ beque -à qui, à Poitiers, Jean le Bon a remis son gant -livre le roi de France au Prince Noir.

Sa compagnie est récompen­ sée et lui-même reçoit d'Edouard Ill d'Angleterre une pension à vie .

Exiger une forte rançon per­ met en outre de neutraliser un adversaire puissant que l'on souhaite écarter du champ de bataille ou de la vie politique.

Ainsi, Jean le Bon exilé à Londres, la France, laissée au gouvernement du dauphin, le futur Charles V, jeune et inex­ périmenté , sombre dans une longue période de troubles .. »

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