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LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE: DE LA MACHINE À VAPEUR AU MOTEUR À EXPLOSION

Publié le 08/11/2018

Extrait du document

UN BOULEVERSEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

La révolution industrielle démarre en Angleterre, puis s'étend sur le continent avant de traverser l'Atlantique. Elle introduit une rupture majeure dans la façon de produire et bouleverse en profondeur les sociétés occidentales.

LA NAISSANCE DE L'INDUSTRIE TEXTILE

• 1700-1760 Le contexte économique est favorable au démarrage industriel en Angleterre. L'expansion coloniale et l'essor des échanges commerciaux font de la Grande-Bretagne la première puissance maritime au monde. L'afflux de capitaux favorise la formation d'une grande bourgeoisie constituée de négociants, d'armateurs et de banquiers.

L'innovation technique

L'innovation technique est à l'origine du démarrage industriel britannique. La croissance des populations citadines et la hausse du niveau de vie des classes moyennes, de plus en plus nombreuses, stimulent la consommation.

Le déséquilibre augmente entre la demande croissante de produits manufacturés, telles les étoffes de coton imprimé appelées « indiennes », et l'offre qui stagne du fait d'une main-d'œuvre peu adaptée à la production industrielle.

1733 L'invention par l’Anglais John Kay de la navette volante, qui permet de tisser beaucoup plus vite, provoque une pénurie de fils de coton que des innovations techniques, dans la filature, vont à leur tour résoudre.

1764 La machine à filer spinning jenny de James Hargreaves permet d'augmenter la production. Richard Arkwright l'améliore en utilisant l'énergie hydraulique : sa waterframe a une productivité supérieure.

• 1779 La mule-jenny de Samuel

Crompton combine les avantages

de la spinning et de la waterframe. Elle permet de produire en masse et à bas prix tous les types de fils.

• 1785 Le métier à tisser mécanique dtdmund Cartwright répond à son tour au progrès de la filature.

• 1793 En aval, la machine à égrener le coton d'Eli Whitney permet de fournir davantage de fibres aux filatures.

La mécanisation

DE LA FILIÈRE TEXTILE

Ces innovations successives permettent la mécanisation de l'ensemble de la filière cotonnière.

La baisse des prix provoque un accroissement de la demande.

L'industrie textile devient le moteur de l'industrialisation en Angleterre, entraînant le développement d'autres branches qui lui sont liées, les constructions mécaniques et la chimie des colorants.

• 1804 Le Français Joseph Marie Jacquard invente le métier à tisser la soie :la mécanisation s'étend aux autres textiles.

• 1825 La machine à filer

automatique selfactor de l'Anglais Richard Roberts multiplie par quinze la productivité de la mule-jenny.

1850 La Grande-Bretagne exporte cent cinquante fois plus de cotonnades, en valeur, qu'en 1765.

Véritable atelier du monde, elle réalise le tiers de la production manufacturière de l'époque et assure la moitié du commerce international.

LA RÉVOLUTION DE LA VAPEUR

1769 L'Écossais James Watt perfectionne la machine à vapeur de Thomas Newcomen (1712).

Elle est utilisée pour pomper l'eau dans les galeries de mines.

1784 Watt invente la bielle qui transforme le mouvement rectiligne du piston en mouvement circulaire. La machine à vapeur remplace les autres sources d'énergie - humaine, animale, éolienne et hydraulique -pour actionner les machines.

« • Les marchés sont saturés .

La vapeur, le charbon et le fer semblent des techniques révolues .

Les entreprises se lancent dans une nouvelle course à l'innovation pour renouer avec la croissance .

LA COURSE À L'INNOVATION • 1868 Les Allemands Carl Graebe et Carl Liebermann, de la firme BASF, réalisent la synthèse de l'alizarine, principe colorant de la garance , lançant l'industrie des colorants de synthèse .

•1871 Le Belge Zénobe Daimler fabrique le premier à essence.

• 1888 L'Écossais John Boyd Dunlop invente les au point le moteur qui porte son nom.

• La sidérurgie , les constructions électriques et mécaniques .

et la chimie de synthèse deviennent les nouvelles branches motrices de la croissance .

Le pétrole et l'électricité, nouvelles sources d'énergie , permettent le développement d'une nouvelle motorisation, moins volumineuse et plus puissante que la machine à vapeur.

Ces nouvelles techniques transforment l'ensemble du processus de production et les structures sociales .

LA NAISSANCE DE l'USINE effectué par •-=-iioill•aes artisans ruraux payés à la pièce.

La finition était assurée par des artisans urbains qualifiés.

·Le machinisme impose une concen­tration de la main-d'œuvre dans des fabriques , le factory system.

L'usine est composée d 'un local unique organisé autour de la machine à vapeur qui transmet l'énergie mécanique aux différentes machines par un système de courroies.

Ces usines de la première industrialisation emploient de dix à cent ouvriers .

l'APPARITION DE L'USINE • La deuxième industrialisation bouleverse les structures de production et l'organisation du travail.

• L'électricité autorise la multiplication des sources d'énergie au sein de l'usine.

qui est divisée en ateliers.

Le moteur électrique permet de créer une gamme très étendue de machines-outils sur lesquelles travaillent les ouvriers.

• Le savoir-faire des artisans de métiers n'est plus nécessaire.

Les ingénieurs conçoivent l'ensemble de la chaine de production de façon rationnelle, parcellisant les taches.

Les machines dictent leur rythme aux ouvriers déqualifiés.

Ces usines concentrent plusieurs milliers d'ouvriers.

LE NOUVEAU PAYSAGE ÉCONOMIQUE UNE NOUVELLE GÉOGRAPHIE • La géographie industrielle est profondément modifiée.

Les petites entreprises de la première génération, établies près de rivières ou de lacs et dans des régions boisées -l'eau et le bois étant des éléments indispensables à leur fonctionnement -, disparaissent.

• Les grandes entreprises se fixent près des gisements miniers (charbon, fer, pétrole), dans les vallées de montagnes où l'on exploite l'hydroélectricité .

·Centres d'importation de matières premières et d'exportation de produits manufacturés, les ports deviennent des zones industrielles.

• 1879 L'utilisation conjuguée de l'acier et du béton permet la construction du premier gratte -ciel à Chicago.

Les villes s'élèvent en hauteur.

• 1881 Paris accueille la première exposition internationale d'électricité .

• La "fée électricité " transforme les communications des centres-villes européens : éclairage public , tramways, métro et téléphone .

• 1892 Le premier tracteur agricole à essence est mis au point.

• Dans tous les pays, les régions industrielles urbaines se distinguent des campagnes qui perdent leurs activités industrielles .

La mécanisation du travail agricole, l'utilisation d'engrais et de pesticides fournis par l'industrie chimique modernisent les campagnes et accélèrent l'exode rural.

LA TRANSITION DÉMOGRAPHIQUE • 1850 Quarante-cinq villes ont plus de lOO 000 habitants dans le monde contre seulement vingt-deux en 1800.

Douze se trouvent en Grande-Bretagne où, pour la première fois, les citadins sont plus nombreux que les ruraux.

• Ces grandes villes, où les entreprises puisent leur main -d'œuvre et trouvent leurs débouchés commerciaux , s'entourent d'une ceinture d'usines spécialisées dans les industries de transformation .

Des quartiers ouvriers se développent dans ces banlieues .

• 1900 Avec 414 millions d'habitants, la population européenne a doublé en un siècle .

Celle de la Grande­ Bretagne a quadruplé durant le même temps , atteignant 42 millions d 'habitants .

• Les révolutions industrielle et agricole font entrer les pays européens dans une phase de transition démographique .

Les progrès de l'alimentation et une meilleure hygiène provoquent une diminution constante de la mortalité, tandis que la natalité reste élevée avant d 'entamer un lent recul.

• Cette croissance continue de la population entretient l'industrialisation en fournissant aux entreprises une main­ d'œuvre abondante et peu coûteuse et en leur offrant un marché en expansion.

NAISSANCE DU CAPITALISME INDUSTRIEL ET BANCAIRE LE LIBÉRAUSME ÉCONOMIQUE • Lors de la première industrialisation , les entreprises se multiplient dans un marché concurrentiel et en pleine expansion .

Elles s'agrandissent et innovent en réinvestissant la majeure partie de leurs bénéfices.

• En Grande-Bretagne, l'État et les industriels, forts de l'avance britannique, sont acquis aux idées développées par Adam Smith en 1776 dans son essai Recherches sur la nature et /es causes de la richesse des nations.

Le père du capitalisme libéral y affirme que ni l'État ni des groupements particuliers ne doivent intervenir dans la vie économique pour ne pas entraver les lois naturelles du marché , celles de l'offre et de la demande .

La production, les prix et les salaires doivent s'équilibrer naturellement.

Les États doivent « laisser faire et laisser passer ».

• 1846-1862 La Grande-Bretagne abolit progressivement toutes les mesures protectionnistes .

• Vers 1860 Sur le continent , les groupes de pression libre-échangistes obtiennent des États la fin de la politique protectionniste et l'application du modèle libéral anglais .

• 1878-1892 La grande dépression provoque un repli protectionniste et marque le début de l'intervention des États dans la vie économique.

lA TRANSFORMATION DU CAPITALISME • L'essor des réseaux ferrés et la deuxième industrialisation transforment le capitalisme.

L'importance des capitaux nécessaires à la recherche et aux infrastructures oblige les entrepreneurs à faire appel à des financements extérieurs .

Des sociétés anonymes , dont le capital est divisé en parts, se constituent.

Le public achète et échange des actions (titres de propriété) ou des obligations (emprunts émis par ces sociétés) dans les grandes Bourses européennes.

L'activité boursière devient le pouls de l'activité économique mondiale.

• Les grandes banques de dépôt, comme le Crédit lyonnais (1863), jouent un rôle majeur dans Londres , la plus grande ville du le financement de la seconde monde , est passée en un demi-siècle de industrialisation en drainant 1,12 million d'habitants à 2,68 millions.

l'épargne populaire .

• Les grandes entreprises cherchent à contrôler les marchés et à limiter la concurrence .

La concentration et la constitution de cartels (ententes ) leur permettent de maîtriser les prix et la production , à l'instar du Comité des forges français (1864).

Celui-ci regroupe les principales entreprises sidérurgistes françaises dont les huit premières réalisent plus de la moitié de la production nationale de fonte et d'acier .

LA DOMINATION DE LA GRANDE BOURGEOISIE • Issue du patronat industriel , du grand commerce et de la banque , la grande bourgeoisie constitue la nouvelle classe dirigeante au détriment de l 'aristocratie .

Détentrice du pouvoir économique, elle contrôle le pouvoir politique et impose sa vision du monde .

• La famille, le travail et l'épargne deviennent des vertus cardinales et le mérite des individus se mesure à leur richesse.

L'apparence vestimentaire , la nature du logement et l'étendue de la domesticité sont autant de critères extérieurs de respectabilité.

·Dans l'usine ,le patron s 'arroge un droit absolu sur ses ouvriers .

Ce pouvoir s'accompagne de devoirs: tel un père, le patron construit des logements , des hôpitaux , des crèches et des écoles pour ses ouvriers et leur famille.

LA NAISSANCE DU PROLÉTARIAT INDUSTRIEL • Le monde ouvrier, de plus en plus nombreux, reste longtemps très divers .

Le poids des artisans ruraux et urbains diminue lentement jusqu'à la grande dépression .

• Dans la petite entreprise de la première industrialisation, le savoir-faire des ouvriers qualifiés reste important, pour faire fonctionner des machines encore très rudimentaires .

Ils sont assistés par des manœuvres, effectuant les tâches élémentaires .

• La grande entreprise, elle, propose des emplois non qualifiés , absorbant cette immense masse de main-d'œuvre déracinée des campagnes.

Les femmes et les enfants, plus dociles et payés respectivement deux fois et quatre fois moins que les hommes , occupent une place importante dans l'usine.

• Les conditions de travail sont épouvantables.

Les ouvriers supportent la fatigue, le bruit et l'absence d'hygiène pendant des journées de quinze heures en moyenne, pour des salaires très bas.

Le droit du travail est inexistant, .

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