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La « révolution néolithique »

Publié le 17/06/2019

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Les préhistoriens ont caractérisé les époques de la Préhistoire par les « industries » de la pierre produites par nos ancêtres, galets éclatés pour les plus anciennes, puis pierre taillée, avec une technique de plus en plus perfectionnée, enfin pierre polie. Le paléolithique (en grec, pierre ancienne) correspond à l'âge de la pierre taillée ; le néolithique, avec la technique de la pierre polie, apparaît en Egypte et au Moyen-Orient (Palestine, Irak, Syrie, Turquie) il y a environ 12000 ans. Ce changement technique n'est pas en lui-même très important. Ce qui l'est beaucoup plus, c'est que, à peu près dans le même temps, les hommes firent d'immenses progrès dans la manière de se procurer leur subsistance.

À la période néolithique (– 6000 – 3000), on constate des pratiques communautaires de villageois aussi bien en Asie du Sud-Est qu’au Proche-Orient et qu’en Occident. Il s’agit de constructions réalisées avec des pierres colossales grossièrement mises en forme et assemblées. Les archéologues du xviiie et xixe siècle ont donné des noms gaéliques (bretons) à ces architectures qui abondaient en Bretagne (menhir, dolmen, cairn, cromlech). On parle de mégalithes (méga = géant et lithos = pierre) et du mégalithisme comme phénomène culturel lié aux pratiques de ces communautés sédentarisées.

« En Chine, le néolithique débute vers — 5000 ; ici la céréale fondamentale n'est pas le blé mais le riz.Évolution encore plus originale en Amérique, qui se développe de manière entièrement autonome, sans contact avecl'ancien continent.La céréale spécifique du continent américain, le maïs, est « domestiquée » (passe de l'état de plante spontanéefaisant l'objet de cueillette à celui de plante cultivée) entre — 5000 et — 3000.

Si l'Amérique utilise dans le cadre desa « révolution néolithique » de très nombreuses plantes cultivées, qui seront importées en Europe et en Afrique àpartir du XVIe siècle (pomme de terre, haricot, tomate, manioc, arachide, etc.), elle ne réussira que ladomestication du lama (utilisé comme animal de bât, et aussi pour sa laine) et celle du dindon. Le volet social de la révolution néolithique La révolution néolithique n'a pas que des aspects techniques : elle s'accompagne de profondes transformationssociales.Les sociétés paléolithiques de chasseurs-cueilleurs (dont l'anthropologie a pu étudier quelques exemples encorecontemporains) étaient relativement égalitaires.

Le « relatif» doit être souligné...

En effet, dans les sociétés les plusarchaïques nous voyons apparaître une division du travail selon les sexes et selon les âges.

L'inégalité entre lessexes, l'inégalité entre anciens et jeunes, y est constante et remonte sans doute à la nuit des temps.Toutefois, la modicité des ressources, l'absence ou la modicité des réserves (incompatibles avec une vie semi-nomade) limitent les possibilités d'inégalité.L'agriculture et l'élevage permettent de réaliser et d'accumuler des surplus, dépassant le minimum indispensable à lasurvie des membres de la société.

Non que les sociétés de chasseurs-cueilleurs ne soient pas capables de réaliserde tels surplus : mais elles n'en éprouvent pas le besoin et ne consacrent, en moyenne, si l'on en croit MarshallSahlins, guère plus de trois heures par jour en moyenne au travail productif.Ces surplus vont permettre aux premières sociétés paysannes de perfectionner la division du travail en confiant àquelques-uns de leurs membres, partiellement ou totalement dégagés du travail agricole ou pastoral, des fonctionsspécialisées : premières formes de l'artisanat, mais aussi fonctions de direction, militaires ou religieuses.Les titulaires de ces fonctions, comportant autorité, pourront bientôt en abuser en se faisant totalement dispenserde tout travail productif, et en détournant à leur profit tout ou partie du surplus, allant parfois jusqu'à prélever surl'indispensable.La société va ainsi se scinder entre privilégiés et travailleurs.

L'État fait son apparition, garant d'un ordre social quin'est plus assuré par un simple consensus, mais suppose l'emploi de moyens de coercition.

Nous entrons ici de plain-pied dans l'histoire, qui nous fera passer, pour reprendre la formule d'un ancien auteur, des « clans » (les groupesélémentaires de parenté) aux Empires.. »

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