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La Sibérie : espace pionnier de l'U.R.S.S. ?

Publié le 27/02/2008

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La Sibérie, considérée dans ses limites géographiques, couvre plus de la moitié de l'U.R.S.S. mais n'est habitée que par 30 millions de personnes. C'est qu'elle a été peuplée très tardivement et constitue encore un espace pionnier, souvent aux marges de l'oekoumène. La Sibérie, qui bénéficie d'une mise en valeur intensive, constitue à la fois une périphérie d'exploitation et une réserve de l'Union Soviétique destinée à fournir le « centre » européen en produits de base qui lui font défaut. Son aménagement est d'abord guidé par cet objectif d'utilité qui explique la part essentielle qu'y tiennent les infrastructures de transport. Mais il se heurte aux obstacles du froid et du sous-peuplement. Grâce à un considérable effort d'investissement, la Sibérie apparaît comme un espace économique voué aux productions de base, sans toutefois se présenter comme un ensemble géographique homogène. Sa mise en valeur est limitée par son coût et par les insuffisances du système soviétique.

« 2.

L'appel à la main-d'œuvre et les investissementsLes autorités soviétiques ont dû recourir à des mesures incitatives pour amener la main-d'oeuvre à venir travailler enSibérie et s'y fixer définitivement : des sursalaires ont été versés aux ouvriers des grands chantiers.

De plus, outrela priorité à l'investissement telle qu'elle apparaît dans les plans quinquennaux, l'État a fait appel à la coopérationdes démocraties populaires d'Europe et surtout aux pays capitalistes développés pour qu'ils délivrent leur assistancetechnique et financière (savoir-faire pour la réalisation des gazoducs, usines clés en main, etc.).La Sibérie apparaît désormais comme un élément essentiel de l'organisation de l'espace économique de l'U.R.S.S.

:mais il s'agit d'une périphérie exploitée au profit du « centre » européen ou encore en réserve, grâce à denombreuses ressources encore inexploitées. II - LA SIBÉRIE, PÉRIPHÉRIE D'EXPLOITATION DE L'U.R.S.S. A - L'INTÉGRATION DE LA SIBÉRIE DANS L'ESPACE ÉCONOMIQUE DE L'U.R.S.S. 1.

Le rôle essentiel des transportsCe sont les axes ferroviaires qui permettent d'intégrer les ressources de la Sibérie à l'économie du centre en reliantl'Asie à l'Europe.

Il s'agit essentiellement d'un réseau linéaire, dont le Transsibérien (qui va de Moscou à Vladivostok)constitue l'axe majeur.

Il est doublé, au nord de sa partie orientale, du B.A.M.

(ligne Baïkal-Amour-Magistral), dont laconstruction aujourd'hui achevée, doit servir à l'exploitation des ressources aussi bien qu'a des fins stratégiques.

LeTranssibérien est complété par des voies parallèles (Youjsib) et est rejoint par un axe transversal, le Turksib, quisert à relier les économies complémentaires de Sibérie méridionale et d'Asie moyenne.

Les oléoducs et les gazoducsconstruits depuis les années soixante obéissent au schéma d'intégration est-ouest.

Les transports fluviaux sontentravés par le gel et la raspoutitsa et la route maritime du Nord (de Mourmansk à Vladivostok) n'est pratiquée quetrois mois dans l'année à cause de la banquise saisonnière.

L'avion joue un rôle de plus en plus grand et permet dedésenclaver la Sibérie septentrionale. 2.

Les Complexes Territoriaux de ProductionLes complexes territoriaux de production (C.T.P.) sont des aménagements qui combinent de façon planifiée etintégrée différentes activités de production par l'utilisation rationnelle des ressources d'un territoire délimité.

Mis enplace par les pouvoirs publics pour résoudre les grands problèmes de développement régional, il en existe cinq enSibérie : le C.T.P.

de Sibérie occidentale (plaine de l'Ob) est fondé sur l'utilisation des hydrocarbures du 3e Bakou etle C.T.P.

de Kansk-Atchinsk sur l'exploitation du charbon (centrales thermiques) ; le C.T.P.

de Bratsk-Oust-Ilimskest fondé sur l'utilisation combinée des ressources hydrauliques (barrage de Bratsk) et de la forêt pour développerl'électrométallur- gie de l'aluminium, la chimie, le travail du bois ; le C.T.P.

des monts Saïan est aussi fondé surl'électrométallurgie tandis que celui de Iakoutie du Sud est en cours de réalisation (charbon). B - L'ESPACE ÉCONOMIQUE SIBÉRIEN 1.

Des campagnes productives mais marginalesL'essentiel de l'agriculture est localisé sur la bande de steppes fertiles de Sibérie méridionale où la sécheressecontraint à une utilisation extensive de l'espace.

Sur 2,5 % de la surface agricole utilisée soviétique sont réalisés10% de la production nationale grâce à des efforts d'investissement importants.

On pratique la céréalicultureextensive, les cultures de la betterave sucrière, du tournesol et du maïs, essentiellement dans des sovkhozes.Ailleurs, il s'agit d'une polyculture de clairière le long des fleuves, associée à l'élevage. 2.

Un fournisseur essentiel d'énergieLa Sibérie fournit 35 % du charbon soviétique, exploité dans le Kouzbass ou les gisements de l'est (ces derniers sontdestinés à l'utilisation sur place ou l'exportation vers le Japon, alors que le Kouzbass ravitaille l'Oural et l'Europe).Des réserves abondantes et encore peu exploitées existent dans le bassin de la Léna (lignite), en Iakoutie du Sud etdans le bassin de la Tougounska.

C'est grâce à l'exploitation des gisements sibériens que l'U.R.S.S.

est devenue lepremier producteur mondial d'hydrocarbures : ils fournissent 60 % du volume annuel produit par les Soviétiques(gisements de Sourgout et Samotlor dans le bassin de l'Ob, appelé «Troisième Bakou », gisement d'Extrême-Orient,au nord de l'Ile Sakhaline, gaz naturel d'Ourengoï).

De gigantesques canalisations, de plus en plus réalisées avec leconcours des techniques et des capitaux étrangers (gazoduc européen) relient les régions productrices aux foyersde consommation occidentaux.

Enfin, d'importants travaux d'équipement hydro-électrique ont été réalisés sur lesfleuves géants : d'énormes barrages, dotés de puissantes centrales, fonctionnent à Bratsk et à Oumst-Ilimsk, surl'Angara, à Saïansk (6400 MW) et Krasnoïarsk (6000 MW), sur l'Iénisseï, à Novosibirsk, sur l'Ob. 3.

Une industrie déséquilibréeLes industries sibériennes sont essentiellement constituées de productions de base, utilisant les ressourcesexploitées sur place : sidérurgie (10% de l'acier soviétique), aluminium, carbo- et pétrochimie, industriesconsommatrices d'énergie (travail du bois, cellulose, métaux non ferreux...).

Mais les industries de biensd'équipement et surtout de biens de consommation sont peu présentes, ce qui oblige à importer les produitsmanquants depuis les régions européennes.

Ainsi l'économie sibérienne, hyperspécialisée, est très dépendante ducentre européen qu'elle sert : l'espace géographique créé est le reflet de ces liens particuliers et sa mise en valeurdemeure limitée. III - LES LIMITES DE LA MISE EN VALEUR. »

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