LA SUISSE - Géographie

Capitale de la Confédération helvétique, Berne conserve un aspect médiéval avec ses rues à arcades et sa Zeitglockenturn (tour de /'Horloge). Les enfants apprécient bien davantage sa célèbre fosse aux ours.

▼ Meilleur tireur d’élite du canton d'Uri, Guillaume Tell assassina le bailli autrichien et mena la révolte du peuple suisse. Il semblerait que l’histoire de la pomme ne soit pas tout à fait authentique.

influencée par la Révolution française, la Suisse se proclame République helvétique en 1798. Mais une partie du pays (Mulhouse, pays de Vaud, Soleure et Fribourg) est annexée par la France sous le Directoire.

En 1803, Bonaparte rétablit l’ancienne Confédération des treize cantons (Acte de médiation), qui restent soumis à l’Empire jusqu’en 1814. Ce n’est qu’en 1815 que le Congrès de Vienne reconnaît la neutralité permanente de la Suisse, composée alors de 22 cantons (Argovie, Grisons, Saint-Gall, Tessin, Thurgovie et Vaud depuis 1803; Genève, Neuchâtel et Valais depuis 1815).

En 1848, à la fin de la guerre du Sonderbund opposant les cantons catholiques et la Confédération protestante (les premiers sont vaincus), le pays adopte une Constitution faisant de la Suisse un Etat purement fédéral. Une nouvelle Constitution fédérale, adoptée en 1874, renforce la centralisation.

Restée neutre pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale (durant laquelle elle accueille 300000 réfugiés), la Suisse intègre la Société des Nations en 1920 (SDN), l’Organisa-tion européenne de coopération économique (OECE) en 1950 puis l’Association européenne de libre-échange (AELE) en 1960. Elle est membre de plusieurs organisations internationales et abrite les sièges du Comité international

de la Croix-Rouge et de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, entre autres, mais refuse d’intégrer l’Organisation des Nations unies pour respecter son principe de neutralité.

Le 22 septembre 1978, le canton du Jura est intégré à la Confédération helvétique. Chaque canton est doté d’une Constitution écrite et d’un gouvernement autonome. La Suisse est dirigée par un Conseil fédéral (sept membres qui élisent un président pour un an) détenteur du pouvoir exécutif. Le pouvoir législatif est confié à une Assemblée fédérale et à un Conseil national.

Une nation culturelle

La richesse architecturale de la Suisse est indéniable: Bâle et ses vestiges de l’époque romaine; Genève, Lausanne, Neuchâtel et leurs cathédrales et châteaux gothiques; Soleure et Lugano, marquées par la Renaissance; Zurich et ses Maisons de Corporations des xviie et xvine siècles.

Patrie de l’architecte Le Corbusier, la Suisse est également très marquée par le modernisme, notamment avec l’université de Zurich, les maisons Le Corbusier à Genève et Corseaux, le Palais fédéral à Berne, etc. La Suisse a également donné naissance à des peintres connus dans le monde entier, tels qu’Alberto Giacometti ou Paul Klee.

Grande nation musicale grâce à ses musiciens illustres (Arthur Honegger ou Heinz Holliger), à ses grands ensembles de musique ancienne (Schola Cantorum Basiliensis) et à ses chorales (ensemble vocal de Lausanne), la Suisse possède des salles de concert et d’opéra très réputées (Tonhalle à Zurich, opéra de Saint-Gall). A l’exception de quelques metteurs en scène connus (Claude Goretta, Alain Tanner) et du festival annuel de Locarno, le cinéma n’est pas très développé.

En revanche, la littérature, qu’elle soit de langue allemande ou française, est un art important. Patrie de M™ de Staël et d’Albert Cohen, la Suisse a vu naître des poètes (Biaise Cendrars), des dramaturges (Robert Pinget, Friedrich Dünenmatt), des philosophes (Jean-Jacques Rousseau), des linguistes (Ferdinand de Saussure, Jean Piaget) et des psychiatres (Cari Jung).

ALBERT COHEN, GENTLEMAN HELVÉTICO-SÉFARADE

De même que la représentation géographique de la Suisse symbolise la charnière entre l’Europe occidentale et l’Europe centrale, l’écrivain suisse de langue française Albert Cohen (1895-1981) incarne un trait d'union littéraire et spirituel entre l’Orient et l’Occident. Issu d’une famille séfarade de Corfou exilée à Marseille, il fait ses études secondaires dans la cité phocéenne puis quitte la France pour aller vivre à Genève où il poursuit ses études supérieures et obtient la nationalité suisse. Jeune avocat - que le Barreau ennuie - il envoie ses premiers textes chez Gallimard. Parallèlement à sa carrière littéraire, il se plonge dans la vie politique du sionisme naissant, tout en se consacrant à son métier de haut fonctionnaire au Bureau international du travail. Belle du Seigneur, son œuvre majeure, est une épopée romanesque qui figure parmi les plus grands poèmes d'amour de la littérature.