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La Ve République (depuis 1958) (Histoire)

Publié le 17/01/2022

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Charles de Gaulle (1959-1969) Georges Pompidou (1969-1974) Dès son arrivée à la tête du gouvernement, le général de Gaulle se charge d'élaborer une nouvelle constitution, ainsi qu'il en a reçu le mandat. Cette nouvelle constitution va rompre totalement avec les précédentes en donnant un pouvoir sans précédent au président de la République, qui devient désormais la figure principale de l'exécutif : le chef de l'Etat est élu pour un mandat de sept ans; même s'il est responsable devant le Parlement, c'est le président qui nomme son premier ministre; le président peut également dissoudre l'Assemblée nationale et consulter la nation par référendum.

« sont plus les mêmes qu'il y a vingt ans.

Après tout, une génération entière – et nombreuse – en France n'a pasconnu l'horreur du dernier conflit mondial, n'a pas été directement affectée par les privations de la reconstruction,ou encore ne se sentait pas concernée par les luttes coloniales en Indochine et en Algérie.

Tous ces drames quisont au centre de la politique gaullienne n'apparaissent à beaucoup que comme des abstractions ou des politiquesdépassées.

Par ailleurs, le consumérisme, la recherche de l'opulence, le culte de l'argent et un certain hédonisme dela société d'aujourd'hui qui sort de trente ans de conflits sont des valeurs que rejette la jeunesse de la fin desannées soixante.

L'émeute qui éclate en mai 68 est le symptôme de cette crise de valeurs qui oppose deuxgénérations dans les rues, de chaque côté des barricades.

Le mouvement commence le 22 mars 1968 à l'Universitéde Nanterre, dans l'ouest parisien.

Il se répand rapidement dans toutes les universités au cours des semaines quisuivent.

Les étudiants sont en grève, ils réclament des réformes de l'enseignement puis, utopistes ou politiques, unchangement radical de société, une révolution culturelle.

Début mai, la répression de la police devient brutale, denombreuses arrestations aggravent la violence des affrontements.

L'opinion publique, les ouvriers soutiennent lemouvement, partout les grèves paralysent le pays, de gigantesques manifestations ont lieu dans toutes les villes.

Le24 mai, 10 millions de grévistes ont cessé le travail.

Face à cette situation proche de l'anarchie, le général de Gaulleest sur le point de démissionner mais, assuré du soutien du général Massu et de l'armée française, il décide de semaintenir.

Le 30 mai, dans un discours à la radio, il annonce qu'il dissout l'Assemblée nationale.

Le soir même, prèsd'un million de personnes défilent sur les Champs Elysées pour manifester leur soutien au général de Gaulle.

L'ordrerevient alors peu à peu, et les grévistes retournent au travail.

Fin juin, les gaullistes remportent les électionslégislatives et s'assurent d'une large majorité à l'Assemblée.

Le général a gagné une nouvelle bataille, sociale cettefois.

La révolte de mai 68 ne renverse pas le gouvernement en place mais "l'esprit de mai", cultivé par lesintellectuels du pays et les partis de gauche, va changer lentement, et en profondeur, la société française au coursdes trente années qui vont suivre.

En fait, bien des émeutiers de mai 68 se retrouveront, à partir de mai 1981, dansles bureaux du gouvernement présidé par le socialiste François Mitterrand.

Après le départ du général de Gaulle, 79ans, qui choisit de démissionner en avril 1969 à la suite du rejet par les Français de certaines propositions deréformes, Georges Pompidou est élu président de la République.

L'ancien premier ministre de De Gaulle choisit la voiedu pragmatisme industriel et s'écarte quelque peu de la politique nationale gaullienne.

Sous sa présidence, la GrandeBretagne pourra enfin rejoindre la CEE.

Mais en octobre 1973 éclate le premier choc pétrolier, qui en un an vamultiplier par quatre le prix du baril de pétrole.

Georges Pompidou n'a pas le temps de mesurer l'ampleur du désastre,il meurt d'une maladie tenue secrète en avril 1974.

De nouvelles élections présidentielles permettent alors à ValéryGiscard d'Estaing d'entrer à l'Elysée.

Cet ancien ministre de l'économie sous de Gaulle et Pompidou veut adopter unstyle nouveau, dynamique et réformateur.

Au début de son septennat, le gouvernement, avec Jacques Chiraccomme premier ministre, introduit des réformes radicales, telles que la libéralisation de l'avortement, le droit de voteà 18 ans, un ministère de la condition féminine, un autre de la qualité de la vie… Mais la vie justement devient deplus en plus difficile en raison de la crise économique mondiale qui suit le choc pétrolier.

Le chômage augmente demois en mois, provoqué par la baisse de la production et les fermetures d'entreprises; parallèlement, la croissancedes prix provoque une inflation qui devient chronique.

En 1979, le second choc pétrolier ne fera qu'aggraver la crise,le gouvernement ne parvient pas à trouver des solutions pour stopper la montée du nombre de chômeurs, quidépasse maintenant les deux millions et ne cessera pas d'augmenter, atteignant plus de trois millions, soit 12 à 13%de la population active, au cours de la décennie suivante.

Au printemps 1981, au moment des nouvelles électionsprésidentielles, Valéry Giscard d'Estaing est affaibli par son échec au plan économique et discrédité par un certainnombre "d'affaires" qui mettent en cause son intégrité morale.

En face, François Mitterrand a réalisé une "union de lagauche" pour soutenir sa candidature et il bénéficie d'une opinion lassée des gouvernements d'héritage gaulliste.C'est dans ces conditions favorables que François Mitterrand remporte les élections du 10 mai 1981, et pour lapremière fois depuis sa création en 1958, la Ve République permet une alternance politique de partis diamétralementopposés.

Soutenu par une Assemblée socialiste largement majoritaire un mois plus tard, le nouveau président met enplace une "politique de gauche" : abolition de la peine de mort; nationalisation de 9 groupes industriels et de 36banques; loi sur la décentralisation, qui assure aux régions une autonomie sans précédent pour l'enseignement, laformation et le développement.

Sur le plan économique et social, le gouvernement décide le relèvement du salaireminimum (SMIC), la semaine de travail à 39 heures (au lieu de 40), les cinq semaines de congés payés (au lieu de4), la retraite à 60 ans (au lieu de 65).

Avec toutes ces réformes, c'est l'esprit du Front Populaire qui plane enFrance, le retour du gouvernement des ouvriers et des employés.

Mais dans un contexte de crise mondiale, laFrance est la seule parmi les grands pays industrialisés à adopter de telles mesures, coûteuses pour l'économie.L'inflation continue d'augmenter, ainsi que le nombre de chômeurs, malgré un retournement du gouvernement en1983, qui s'engage désormais dans une politique de rigueur économique.

La gauche généreuse de Mitterrand neréussit pas plus dans le redressement des affaires du pays que la droite libérale de Giscard d'Estaing.

En 1986, lesFrançais sanctionnent cet échec et choisissent une Assemblée favorable à la droite conservatrice, forçant lesocialiste François Mitterrand à nommer le gaulliste Jacques Chirac au poste de premier ministre.

Il s'agit d'unesituation extraordinaire, car elle fait coexister à la tête de l'Etat un chef du gouvernement et un président de laRépublique provenant de camps politiques opposés.

Cette forme inédite de gouvernement bicéphale, qui reflète labipolarité du pays, a été nommée la cohabitation.

Même si elle n'avait probablement pas été sérieusement envisagéepar de Gaulle, cette cohabitation va pourtant prouver qu'elle peut fonctionner en s'imposant comme unecaractéristique fréquente de la vie politique française au cours des années à venir.. »

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