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L'Amérique et les américains selon Tocqueville

Publié le 21/02/2013

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Né souvent sous un autre ciel, placé au milieu d'un tableau toujours mouvant, poussé lui-même par le torrent irrésistible qui entraîne tout autour de lui, l'Américain n'a pas le temps de s'attacher à rien, il ne s'accoutume qu'au changement et finit par le regarder comme l'État naturel à l'homme. Bien plus, il sent le besoin, il aime, car l'instabilité, au lieu de se produire à lui par des désastres, semble n'enfanter autour de lui que des miracles ...

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« Né souvent sous un autre ciel, placé au milieu d'un tableau toujours mouvant, poussé lui-même par le torrent irrésistible qui entraîne tout autour de lui, !'Américain n'a pas le temps de s'attacher à rien, il ne s'accoutume qu'au changement et finit par le regarder comme l'État naturel à l'homme.

Bien plus, il sent le besoin, il aime, car l'instabilité, au lieu de se produire à lui par des désastres, semble n'enfanter autour de lui que des miracles ...

» Extrait de Voyage en Amérique, op.

cit.

1 UN ESPRIT DE CONQU~TE 1 « Nation de conquérants qui se soumet à mener la vie sauvage sans se jamais laisser entraîner par ses douceurs, qui n'aime de la civilisation et des Lumières que ce qu'elles ont d'utiles au bien-être et qui s'enfonce dans les solitudes de l'Amérique avec une hache et des journaux, peuple qui, comme tous les grands peuples, n'a qu'une pensée, qui marche à l'acquisition des richesses, unique but de ses travaux, avec une persévérance et un mépris de la vie qu'on pourrait appeler héroïsme [ ...

] .

C'est ce peuple nomade que les fleuves et les lacs n'arrêtent point, devant qui les forêts tombent et les prairies se couvrent d'ombrages; et qui, après avoir touché l'océan Pacifique, reviendra sur ses pas pour troubler et détruire la société qu'il aura formée der­ rière lui ...

» E.xtrait de Voyage en Amérique, op.

cit.

1 UN PEUPLE RELIGIEUX 1 «Aux États-Unis, la majorité se charge de fournir aux individus une foule d'opinions toutes faites et les soulage ainsi de l'obligation de s'en former qui leur soient propres.

Il y a un grand nombre de théories en matière de philosophie, de morale ou de politique, que chacun y adopte ainsi sans examen sur la foi du public; et, si l'on regarde de très près, on verra que la religion elle-même y règne bien moins comme doctrine révélée que comme opinion commune.

[ ...

] En Amérique, la religion est un monde à part où le prêtre règne, mais dont il a soin de ne jamais sortir; dans ses limites, il conduit l'intelligence; au dehors, il livre les hommes à eux-mêmes et les abandonne à l'indépendance et à l'instabilité qui sont propres à leur nature et au temps.

Je n'ai point vu de i>ays ou le christianisme s'enveloppât moins de formes, de pratiques et de figures qu'aux Etats-Unis, et présentât des idées plus nettes, plus simples et plus générales à l'esprit humain.

[ ...

] Quoique le désir d'acquérir des biens de ce monde soit la passion dominante des Américains, il y a des moments de relâche où leur âme semble briser tout à coup les liens matériels qui la retiennent et s'échapper impétueusement vers le ciel.

[ ...

] On trouve çà et là, au sein de la société américaine, des âmes toutes remplies d'un spi­ ritualisme exalté et presque farouche, qu'on ne rencontre guère en Europe.

Il s'y élève de temps à autre des sectes bizarres qui s'efforcent de s'ouvrir des chemins extraordinaires vers le bonheur éternel.

Les folies religieuses y sont fort communes.

» Extrait de De la démocratie en Amérique, éditions Flammarion, coll.

« GF », 1981.. »

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