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L'ANNÉE 1956 DANS LE MONDE

Publié le 27/02/2008

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Lignes directrices : On ne vous demande pas de décrire les événements de chaque pays (écarter le jeu politique français par exemple), mais de faire ressortir l'originalité de la période. Le paradoxe réside dans le contraste entre le dégel observé entre 1953 et 1956 et les deux crises de Suez et de Hongrie. Y-a-t-il un lien entre le dégel et ces crises ? Celles-ci sont-elles voisines ? Qui joue les premiers rôles et les résultats de ces crises ont-ils des répercussions sur la hiérarchie des puissances, l'influence de l'O.N.U. et l'équilibre Est-Ouest ?

« L'année 1956 ne sonne pas la fin du monde bipolaire né à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Ce n'est pas nonplus la fin de la guerre froide.

Cette année est une période intermédiaire qui fait passer le monde de la confrontationde deux blocs à la détente.

Cette période est placée sous le signe de la coexistence pacifique.

Raymond Aroncaractérise cette période comme un moment où « la Paix est impossible, la guerre improbable ».La mort de Staline, la décolonisation de l'Asie provoquent une modification du climat international.

Les nouvelleslignes de force qui apparaissent sont liées à l'évolution de la conjoncture politique mondiale.Ainsi, le relatif réaménagement de la guerre froide entre 1953-1956 va faire de 1956 une année qui prolonge lesévolutions antérieures mais qui annonce également l'arrivée d'un nouveau partenaire dans les relationsinternationales : le Tiers-Monde.Ainsi, on peut se demander si l'année 1956 est une année charnière ou une année de transition ?Pour répondre à cette question, nous montrerons d'abord en quoi cette année amorce un nouveau comportement.Dans un second temps, nous mettrons en évidence les divers événements qui ont jalonné cette année puis nousanalyserons enfin leurs conséquences. I) L'amorce d'un nouveau comportement 1) L'équilibre de la terreur A la fin de la deuxième guerre mondiale, une course au nucléaire s'engage Les années 50 voient se modifier lepaysage stratégique.

En 1949, l'U.R.S.S.

essaie sa première bombe A.

En 1951, les Etats-Unis mettent au point labombe H à fusion, encore plus destructrice.

En 1954, un seul engin possède les moyens de détruire plusieurs foistoute vie sur la Terre.Le nucléaire est une véritable épée de Damoclès au dessus de la planète.Ainsi, en 1956, chaque bloc a la capacité d'annihiler l'autre par une attaque nucléaire massive en cas d'agression :le premier qui tente de détruire l'autre est en quelque sorte assuré d'être détruit à son tour, annulant complètementl'intérêt d'une telle attaque.

Il est clair que dans les 2 camps, l'on pense qu'une guerre atomique détruiraitl'humanité, ainsi un « équilibre de la terreur » se crée entre les superpuissances qui ne peuvent plus contraindrel'autre à quoi que ce soit.Cet équilibre de la terreur conditionne largement la coexistence pacifique.

Les deux supergrands sont désormais plus disposés à adopter un langage commun qu'ils savent qu'une guerre entre eux générerait leur destructionmutuelle.Pourtant, cet équilibre des forces entre les deux supergrands n'aboutit pas instantanément à la coexistencepacifique.

Il faudra encore deux crises majeures dont celle de Cuba a fait trembler le monde pour qu'elle soitvraiment amorcée.

Mais cet équilibre de la terreur est complété par un renouvellement des équipes dirigeantes. 2) De nouvelles équipes dirigeantes a) En URSSLa mort de Staline le 5 mars 1953, suscite beaucoup d'émotion dans le monde communiste mais aussi chez lesOccidentaux qui attendent de grands bouleversements de la nouvelle équipe dirigeante.

La succession de Staline estlongue et complexe.

C'est Nikita Khrouchtchev qui s'impose alors comme le maître du Kremlin.

Il va marquer de sonempreinte la diplomatie soviétique.

Sa personnalité, ses attitudes, ses méthodes contrastent avec celles de Stalineet provoquent un choc immédiat.

L'homme est d'abord extraverti, jovial autoritaire et capable de passer du rire à lacolère la plus noire.

Il sait se rendre populaire et utiliser les médias.Avec l'arrivée de Khrouchtchev au pouvoir, les relations entre l'URSS et ses satellites européens sont bouleversées. C'est d'abord par le voyage de Nikita Khrouchtchev en Yougoslavie du 22 mai au 5 juin 1955 que se manifeste ledégel.

Le nouveau secrétaire général du parti présente ses excuses à Tito qui avait été éloigné du bloc soviétiquedès 1947 et reconnaît le bien-fondé des positions Yougoslaves.

Il sape ainsi le bloc monolithique édifié par Stalineen reconnaissant l'existence de « voies nationales ». Mais c'est surtout lors du XXe Congrès du PCUS lorsqu'il énonce sa nouvelle politique aussi bien intérieurequ'extérieure que Khrouchtchev met le feu aux poudres.

C'est précisément dans la nuit du 24 février, lors dudiscours de clôture, que Khrouchtchev fait connaître en séance secrète, aux seuls délégués soviétiques, sesambitions pour l'avenir de l'URSS. Dans ce discours dit le «le Rapport Secret », le secrétaire général du parti y dénonce l'autoritarisme de Staline et yannonce son projet de déstalinisation.

Dans une volonté de ne pas répéter les erreurs du passé, Khrouchtchev sedéclare contre le culte de la personnalité et affirme que « Staline a été encensé à l'excès ».

Il veut lutter contretoutes les tentatives qui tendraient à restaurer cette pratique.

D'autre part, Khrouchtchev remet en cause lesGrands procès de 1936-1938.

Selon lui, ces actes sont monstrueux et « constituent des violations brutales desprincipes fondamentaux léninistes de la politique des nationalités de l'Etat soviétique ».

Il affirme également que lesmesures de déportations massives n'étaient pas justifiées.

Ainsi, de nombreux prisonniers sont libérés du goulag. Cependant, à aucun moment il ne remet en cause les grandes réalisations économiques comme la collectivisationsdes terres ou les bases du système comme le parti unique.

Ce rapport innocente le parti en faisant de Staline unbouc émissaire.Son objectif est d'insuffler un nouvel esprit, de dynamiser un système et de le rendre plus performant.

Son but n'estpas de rapprocher le communisme du capitalisme, mais d'insister sur les erreurs commises pour qu'il puisse rivaliserplus efficacement avec le système occidental. Enfin, dans ce texte, Nikita Khrouchtchev admet la pluralité des orientations dans l'édification du socialisme.. »

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