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L'Asie

Publié le 27/02/2008

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             Entre les deux guerres, l'Asie fut le théâtre de trois événements marquants : la dislocation du schéma des relations inter-étatiques établi par les puissances coloniales européennes, la résurgence du nationalisme et la naissance du communisme.                Après ces décennies de conflits et de rivalités dont le XIXe siècle donne le spectacle, les puissances européennes avaient placé sous leur domination coloniale la quasi-totalité de l'Asie. L'ère des confits " ouverts " cédait la place à une période de paix relative que les puissances européennes employèrent prioritairement à consolider leur mainmise sur leurs acquisitions. Les Britanniques, outre cette préoccupation, s'attachaient à éviter que le contrôle des passages stratégiques passe aux mains d'autres puissances, les Français à consolider leurs positions dans la péninsule indochinoise, les Hollandais à établir leur domination sur l'Indonésie, et les Portugais à intégrer leurs colonies à la métropole. En Chine terme ­ théoriquement indépendante mais où les Européens s'étaient livrés une guerre larvée pour s'assurer un contrôle maximal ­ ces puissances étaient parvenues à découper le vaste territoire en zones d'influence.                Cet état de choses, que l'on pouvait qualifier de paix relative, fut troublé par une série d'événements dont les plus importants furent l'essor du Japon après la Première Guerre mondiale, l'intérêt croissant des États-Unis pour la zone du Pacifique, et l'instauration en Russie d'un régime communiste en octobre 1917.       
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« Ce réseau de relations internationales était encore compliqué par le fait que les deux pays le Japon et l'URSS quirécusaient la domination européenne en Asie, étaient également opposés entre eux, l'un considérant l'autre commeune menace pour ses intérêts.

C'est ce champ de forces, convergentes ou contraires, où cherchaient à se noueralliances et contre-alliances, qui contribua puissamment à la déchirure du tissu des relations internationales établiesavant la Première Guerre mondiale. L'apparition d'un nationalisme de masse en Asie est le second événement majeur, de ces années de l'entre-deux-guerres, qui a contribué à ladislocation de l'ordre international.

Dès avant la Première Guerre mondiale, les signes annonciateurs de cette tendance étaient visibles dans lespays asiatiques.

Mais ce n'est qu'après cette guerre que le nationalisme prit son essor et se déploya dans toutes les directions.

Ce mouvement futremarquablement uniforme dans ses traits principaux : une tendance négative qui consistait dans la volonté de rejeter la domination despuissances occidentales ; une tendance positive qui poussait à adopter la technique militaire, les institutions politiques, l'organisationéconomique et les valeurs culturelles de l'Occident.

Un certain nombre de facteurs y concoururent.

Tout d'abord, la Première Guerre mondialedonna un élan décisif à la croissance industrielle de nombreux pays d'Asie, créant par là de nouveaux groupes sociaux dont l'hostilité au systèmecolonial était extraordinairement développée, et dont la disponibilité à la mobilisation politique était bien plus grande que celle de toute autreclasse préexistante.

La bourgeoisie nationale de ces nombreux pays avait su, de façon non négligeable, s'assurer le contrôle de certainesindustries, que ce soit à la faveur de l'inactivité forcée des capitalistes européens préoccupés par l'économie de guerre de leurs pays respectifs, ouen raison de l'urgence de créer des industries locales pour alimenter les champs de bataille en Asie.

Ce pouvoir économique, bien que relativementréduit, n'en subissait pas moins pour financer les mouvements d'indépendance.

Dans les concessions européennes de Chine, c'est-à-dire surtoutles ports de Shanghai et de Canton, une classe fortunée d'industriels et de commerçants, les " capitalistes nationaux ", était apparue.

Elle serangeait derrière Sun Yat-sen P308 et réclamait un gouvernement fort qui défendrait ses intérêts contre les concurrents étrangers.

Leur représentant le plus typique fut C.

S.

Song, beau-père de Sun Yat-sen P308 et de Tchang Kaï-chek P2620 .

En Inde, ce furent J.

N.

Tata qui fonda à Nagpur, en 1887, la célèbre filature Empress Cotton , et ses fils qui, en 1907, à Behar, fondèrent la Tata Iron and Steel Company .

Là encore, la présence européenne avait suscité une classe pour qui il était vital de voir garantir ses intérêts économiques, et qui se rangea derrière le parti duCongrès quand il prit la tête du mouvement pour l'indépendance.

Le second catalyseur des nationalismes fut l'existence d'une classe ouvrière.

Concentrée dans les zones urbaines etayant acquis l'expérience jusqu'ici inconnue de l'action concertée, elle était capable de donner une dimensionnouvelle au mécontentement nationaliste qui faisait tache d'huile.

L'ascension de ces deux classes n'était toutefois qu'un aspect de la transformation industrielle.

Car un autre groupe apparaissait, dont le rôle allaitêtre vital : l'élite asiatique.

Bien qu'issue d'une fraction des classes traditionnelles, sa fréquentation des culture et pensée occidentales l'avaitcoupée de ses racines et lui avait donné la compétence nécessaire pour transformer le niveau et le cadre des mouvements nationalistes.

En Inde,ce fut sous la direction de Gandhi P113 et de Nehru P246 que le nationalisme engendra un mouvement de masse.

En Chine, une nouvelle dimension lui fut donnée par des hommes comme Sun Yat-sen P308 , Tchang Kaï-chek P2620 et Mao P216 Tsé-toung.

Mais le mouvement ne se cantonna pas à ces deux pays où cependant la tendance nationaliste fut la plus vivace.

Il faut citer Hô Chi Minh P149 au Viêt-nam, Mohammad Hatta P1733 , Sukarno P306 et Sjabir P2562 en Indonésie, Bandaranaike P1172 à Ceylan, Quezan P2402 aux Philippines, Ba Maw P1158 , Aung San P1148 et U NuP2687 en Birmanie.

Mais il faut noter que ces mouvements nationalistes n'avaient rien de transnational.

Si l'on excepte la conférencedes nationalités opprimées qui se tint à Bruxelles en février 1927, où des délégués asiatiques et africains firententendre, avec leurs sympathisants européens, leurs voix contre l'impérialisme, le nationalisme était un phénomènedont l'action était circonscrite dans les frontières de chaque pays, et dirigée contre ces puissances occidentales quis'étaient arrogé le droit de gouverner la colonie.

Si les relations multilatérales étaient absentes des mouvements nationalistes, auxquels manquait également uncadre institutionnel qui en soit le pôle d'attraction à l'échelle internationale, un soutien moral mutuel existaitcependant, concrétisé par quelques contacts.

Si l'on examinait de près l'histoire du nationalisme asiatique, ontrouverait des multitudes d'exemples de ces résolutions et de ces déclarations, adoptées et faites soit pour soutenirtel mouvement nationaliste, soit pour dénoncer la politique répressive de telle puissance coloniale.

C'est cependant dans le domaine des relations bilatérales que se trouvent les exemples les plus frappants de la solidarité entre nations de l'Asie.Le Congrès national indien, par exemple, n'accorda qu'à la seule Chine son soutien contre l'agression japonaise, et, en 1939, Nehru P246 visita personnellement le pays.

Pour marquer le soutien de l'Inde au nationalisme chinois, une équipe médicale indienne fut envoyée en Chine par le partidu Congrès, et l'établissement de liens étroits entre ce parti et le Guomindang KW103 fut discuté.

Il y eut également contact entre le Congrès et les Communistes chinois, puisque Mao P216 Tsé-toung, en mai 1939, écrivit personnellement à Nehru P246 pour le remercier du soutien que son parti apportait au peuple chinois.

Mais sans nier la valeur de ces exemples, il serait pour le moins exagéré de dire que le nationalisme asiatique entreles deux guerres a été caractérisé par ses contacts transnationaux.

Ce ne fut qu'un phénomène marginal.

Plusimportants sans doute furent les contacts établis entre les mouvements nationalistes et l'élite intellectuelle degauche des métropoles, car c'est par cette voie que se constitua véritablement le cadre théorique de plus d'unmouvement nationaliste en Asie.

Le troisième phénomène important de l'entre-deux-guerres fut la naissance du Communisme en Asie.

Inspirés par laRévolution d'Octobre 1917 et influencés par la pensée marxiste toujours vivace en Europe occidentale, des partiscommunistes furent fondés dans de nombreux pays asiatiques : en 1920 pour l'Indonésie, en 1921 pour la Chine, en1922 pour le Japon, en 1924 pour l'Inde, en 1930 pour l'Indochine, la Malaisie et les Philippines, en 1939 pour laBirmanie, en 1942 pour la Thaïlande.

La plupart de ces partis, de par leur structure, étaient aptes à regrouper les. »

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