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Le Dauphiné et son histoire: un foyer de la Résistance

Publié le 24/08/2013

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histoire

En 1791, une très large partie du clergé dauphinois prête serment à la Constitution, tandis qu'une fraction des prêtres réfractaires trouve asile en Savoie.

LE PATRIOTISME DAUPHINOIS 

Après que la patrie a été déclarée en danger, les Dauphinois répondent nombreux à la levée en masse. En 1793, une offensive piémontaise contre le Dauphiné est arrêtée de justesse par le général Kellermann. Le patriotisme est alors soutenu par le club des Jacobins de Grenoble, par la société des Bonnets Rouges ou encore par la presse révolutionnaire

- la Vérité du Peuple à Valence,

le Courrier patriotique à Grenoble qui appuie l'activité des représentants en mission. Terre favorable au régime républicain, le Dauphiné échappe aux sanglantes répressions de la Terreur.

La défiance du pouvoir révolutionnaire à l'égard de la région lyonnaise amène le Dauphiné à jouer le rôle de fournisseur principal de l'armée des Alpes. Une véritable mobilisation en vue de produire vêtements et équipements indispensables aux troupes a pour effet de stimuler les industries dauphinoises.

histoire

« UN ENDETTEMENT EXCESSIF • Humbert Il, qui mène un train de vie fastueux dans son chateau de Beauvoir­ en-Royans, se trouve dans l'Impossibilité de faire face aux nombreux emprunts qu'il a dû contracter.

Aussi, le Dauphin décide-t-il de céder ses possessions au plus offrant.

Après avoir approché le roi Robert de Sicile et le pape Benoit Xli -tous deux se récusent.

trouvant exorbitantes les prétentions du Dauphin -, Humbert Il se tourne vers le roi de France .

LE « TRANSPOIII' » DU DAUPHINt • Le 30 mars 1349, une convention, conclue à Romans entérine la cession définitive -on parle alors de «transport>~­du Dauphiné à CIHirles, petit-fils du roi Philippe VI et futur roi Charles V, contre la somme de 200 000 florins, auxquels s'ajoute une rente annuelle de 4 000 florins pour Humbert Il.

• L'héritier présomptif de la couronne de France , qui tient donc le Dauphiné en apanage , porte désormais le titre de «dauphin"· LE DAUPHIN (HAIW 1• • Charles 1" règle la question des frontières avec la Savoie .

En signant le 5 janvier 1355, le traité de Paris, il cède le Faucigny en échange des terres situées à l'ouest du Guiers.

Après 1419, le dauphin augmente le Dauphiné des d iocèses de Valence et de Die.

• En 1357, Charles crée , à l'imitation des états généraux de France , les états provinciaux du Dauphiné.

Présidés par l'évêque de Grenoble , les états provinciaux votent les subsides , imposent les tailles , contrôlent la répartition des impôts et veillent au maintien et au respect des libertés consignées dans le Statut delphinal.

• Le Dauphiné n'est pas à l'abri des malheurs de la guerre de Cent Ans.

À plusieurs reprises, la province est en effet dévastée par les pillards des grandes compagnies .

LE DAUPHIN loUIS Il • En 1440, le Dauphiné passe sous l'autorité de louis Il, futur roi de France sous le nom de Louis Xl.

En mauvais termes avec son père -en 1446, il essaye même de soulever l'Agenais -, il choisit de s'établir , l'année suivante , dans son fief personnel.

le Dauphiné.

Dès lors, toute sa politique va consister à en affirmer l'autonomie.

• En 1447, louis Il acquiert la totalité de la ville de Montélimar , détenue depuis 1339 en copropriété par le pape et le dauphin .

En 1450 , Vienne reconnaît l'autorité du dauphin, son archevêque acceptant de prêter hommage à louis Il.

• Dès son installation en Dauphiné , louis Il y établit son autorité, obligeant les seigneurs, laïcs ou ecclésiastiques, à lui prêter serment de fidélité.

• L'ordonnance du 26 juillet 1447 , prise à Valence , simplifie l'administration locale .

Aux sept bai liages succèdent deux baillages et une sénéchaussée.

• En 1453, louis Il transforme le Conseil delphinal en Parlement du Dauphiné, conférant de la sorte au Parlement de Grenoble un rôle de premier plan .

• Toutefois, l'autonomie du Dauphiné n'est plus de mise lorsque louis Il accède au trône de France en 1461.

LA DAUPHINt ET LA RiFOIME • Dès le début, la Réforme trouve en Dauphiné de solides appuis.

Protégé par ses hautes montagnes , le Dauphiné peut en effet résister aux pressions catholiques .

À Valence, première ville de France où le protestantisme est prêché , les réformés s'emparent.

le 31 mars 1560, de l'église des Cordeliers.

Dès lors, les guerres de religion vont revêtir en Dauphiné un caractère part iculièrement sanglant : «On peut nommer le Dauphiné la province des misérables" · écrit un contemporain.

• Les protestants sont servis par des chefs de grande valeur , comme FrtltlfOÏS de Bonne de Lesdlgulùes (1543-1626).

Ce dernier reprend Grenoble à la Ligue (1560) et devient lieutenant­ général du Dauphiné en 1597 .

En 1598, l'édit de Nantes consacre la puissance des protestants dauphinois en leur attribuant une douzaine de places fortes -Montélimar, Nyons , Gap, Briançon , entre autres -et en instituant au Parlement de Grenoble une chambre dite « mi-partie" puisqu'elle compte un nombre équivalent de magistrats catholiques et de magistrats protestants.

• Avec la paix religieuse, le Dauphiné connaît une reprise spectaculaire du commerce .

les routes sont remises en état.

le pont de Vienne est reconstruit.

Un impôt sur l'entrée des vins dans Grenoble finance les travaux d 'endiguement du Drac et la construction des quais de l'Isère.

les réalisations entreprises par lesdiguières et l'activité conciliatrice de celui-ci trouvent chez Henri IV un assentiment jamais démenti .

REmFICATIONS DE FIONTihEs ·lorsque Lesdiguières meurt en 1626 , Louis Xlii, à l'instigation du cardinal de Richelieu, ordonne la démolition de toutes les places fortes dépourvues d 'intérêt stratégique.

Deux ans plus tard, les états du Dauphiné voient leur compétence financière transférée à six tribunaux d'élection nommés par le roi.

À part ir de 1630, désormais supplanté par l'intendant royal , le gouverneur du Dauphiné est confiné dans un rôle représentatif .

• Sous Louis XIV, la révocation de l'édit de Nantes (1685) entraîne le départ de nombreux protestants .

Par ailleurs, la guerre de la Succession d 'Espagne s'accompagne de l'Invasion du Dauphiné par les troupes savoyardes appuyées par des bandes vaudoises.

L'envahisseur repoussé, un gouverneur royal s'installe à Clr11mbéry.

• Avec la fin de la guerre de la Succession d'Espagne , deux grandes modifications des frontières sont décidées lors du traité d'Utrecht (1713).

le Dauphiné obtient la vallée de la Barcelonnette, ou haute vallée de l'Ubaye, mais cède aux États sardes «tout ce qui est à l'eau pendante des Alpes du côté du Piémont>~, c 'est-à-dire les vallées du Château-Dauphin , du Valcluson et d'Oulx .

• En 1760, sous Louis XV, une dernière rectification de frontière avec la Savoie apporte au Dauphiné ses limites définitives.

Plus largement.

le Dauphiné connaît une grande prospérité économique comme en témoigne la multiplication des manufactures et des forges et.

dans le secteur textile, les premières concentrations industrielles .

Amorcée sous louis XV, cette embellie continue dans les premières années du règne de louis XVI.

À la veille de la Révolution française , la bourgeoisie du Dauphiné est riche et puissante .

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE LA JOUINEE DES TUILES • les conditions sont donc réunies pour que les Dauphinois jouent un rôle important dans les événements qui vont déboucher sur la Révolution.

le 21 août 1787 , le Parlement de Grenoble , le premier en France , réclame la convocation des états généraux.

Pourtant.

à cene date, la situation semble encore calme .

Mais le 7 juin 1788, une réforme judicaire imposée par le garde des sceaux Lamoignon provoque un soulèvement populaire à Grenoble : la journée des Tuiles, ainsi nommée en référence aux tuiles qui pleuvent des toits sur les représentants de l'ordre .

• À la suite de la journée des Tuiles, les notables réunis dans l 'hôtel de ville de Grenoble le 14 juin 1788 à l'instigation de l'avocat INn-Joseph Mounier demandent au roi le rétablissement du Parlement de Grenoble dans tous ses droits, la convocation des états provinciaux suspendus depuis 1628 en accordant au tiers état une représentation égale à celle des deux ordres privilégiés , et la convocation des états généraux du royaume « à effet de remédier aux maux de la nation "· LEs trAn GENEIAUX • À Paris , Necker qui a remplacé loménie de Brienne , finit par approuver les revendications dauphinoises .

Le 2 août 1788, Louis XVI rétablit les états provinciaux et annonce la convocation des états généraux pour mai 1789 .

Du 10 au 28 septembre 1788 , une assemblée consultative, élue par les trois ordres du Dauphiné, siège à Romans pour soumettre au roi un projet de Constitution .

• Du 1 " décembre 1788 au 16 janvier 1789, les états du Dauphiné siègent pour élire leurs députés aux états généraux .

les députés du Dauphinois y jouent un rôle de premier plan : Mounier, d'abord , et Barnave ensuite s'imposent comme les chefs de l'Assemblée constituante .

• Par les décrets de 1790, l'Assemblée constituante divise le royaume en 83 départements.

En tant qu'entité provinciale , le Dauphiné disparaît.

démembré en trois départements : Isère, Hautes-Alpes et Drôme avec respectivement Grenoble, Gap et Valence pour chef-lieu.

Un directoire de huit membres et un conseil général administrent chaque département.

• En 1791, une très large partie du clergé dauphinois prête serment à la Constitution , tandis qu'une fraction des prêtres réfractaires trouve asile en Savoie .

LE PATRIOTISME DAUPHINOIS • Après que la patrie a été déclarée en danger, les Dauphinois répondent nombreux à la levée en masse.

En 1793 , une offensive piémontaise contre le Dauphiné est arrêtée de justesse par le général Kellermann .

Le patriotisme est alors soutenu par le club des Jacobins de Grenoble , par la société des Bonnets Rouges ou encore par la presse révolutionnaire -la Vérité du Peuple à Valence, Je Courrier patriotique à Grenoble - qui appuie l'activité des représentants en mission .

Terre favorable au régime républicain, le Dauphiné échappe aux sanglantes répressions de la Terreur .

• la défiance du pouvoir révolutionnaire à l 'égard de la région lyonnaise amène le Dauphiné à jouer le rôle de fournisseur principal de l'armée des Alpes.

Une véritable mobilisation en vue de produire vêtements et équipements indispensables aux troupes a pour effet de stimuler les industries dauphinoises.

DE L'EMPIRE A NOS JOURS • Sous le Premier Empire , les préfets assistés d'administrateurs compétents et épaulés par les chambres consultatives des arts et manufactures relancent la vie économique de la province.

De grands travaux publics mettent en valeur les régions déshéritées .

• Pour sa part.

le régime des Bourbons, sous la Restauration , ne connaîtra jamais dans le Dauphiné une grande popularité en dépit du ralliement du préfet Fourier à louis XVIII.

• la révolution de février 1848 suscite davantage la surprise que l'enthousiasme.

Finalement , l'installation du nouveau régime à Grenoble s 'opère dans le calme .

En revanche , le coup d 'État du 2 décembre 1851 déclenche une véritable insurrection.

Mais celle-ci est de courte durée, les colonnes mobiles des troupes lyonnaises ramènent rapidement le calme.

• Sous le second Empire, c'est dans le domaine des transports que des réalisations décisives donnent au Dauphiné l'aspect d'une province largement ouverte sur l'extérieur .

Grenoble devient alors la plaque tournante de tout le réseau haut­ dauphinois .

Sur le plan social.

les deux dernières années du régime impérial sont marquées par de vastes soulèvements revendicatifs .

• Avec l'instauration de la Ill ' République (1811), la vocation industrielle du Dauphiné s'affirme , notamment avec l'utilisation des chutes d 'eau (la «houille blanche" bénéficiera d'une expos ition internationale à Grenoble en 1925) au pied desquelles apparaissent vite les premières usines électrométallurgiques et -chimiques.

les expéditions coloniales, les querelles anticléricales et la politique de Jules Ferry intéressent moins les salariés dauphinois que les problèmes sociaux.

Ainsi , une progression des voix socialistes s'avère lors des élections de 1898.

Mais l'union sacrée de 1914 efface toutes les divisions politiques .

• Pendant la Seconde Guerre mondiale , la région , qui est inclue dans la zone libre jusqu'en 1942, devient ensuite un foyer actif de Résistance , notamment dans le massif du Vercon.

• En 1968, l'organisation des jeux Olympiques d 'hiver confère à la ville de Grenoble une renommée mondiale.

IIENDÙ FIANCE.

PIESQUE UN ENFANJ DU PAYS • En 1965,, .......

,_.

est élu député de Grenoble comme candidat du PSU dans la circonsaiption sud de la ville.

Il est vrai que de sincères et anciens liens le rattachent à Grenoble et à sa région.

• En effet.

Pierre Mendès France n'Jgllllre rien des horizons du Dauphiné et des problèmes de l'agglomération de Grenoble.

Jeune lycéen, il a séjourné en Savoie et en Dauphiné.

Plus tard, échappé des geôles de VKhy, Mendès a vécu dandestinement à La Tronche.

banlieue de Grenoble, sous les traits d'un derc de notaire en congé.

Il a ainsi pu préparer son passage vers la France libre, les faux papiers obtenus le présentant comme un réfugié polonais en transit vers Cuba .

• C'est comme candidat dans une VIlle constamment emportée par •le grand vent du socialisme et de la Résistance • qu'Il organise en 1965 une campagne électorale qui devient un centre d'attraction pour tout le pays.. »

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