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Le Directoire - De la fin de la Convention au coup d'État de Brumaire

Publié le 18/11/2018

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QUATRE ANNÉES TUMULTUEUSES

 

On appelle Directoire le gouvernement qui dirigea la France depuis la fin de la Convention (26 oct. 1795) jusqu'au coup d'État du 18-19 Brumaire an VIII (9-10 nov. 1799) : durant ces quatre années, le pouvoir exécutif fut en effet confié à un «directoire» de cinq membres.

DES DÉBUTS DIFFICILES (OCT. 1795-SEPT. 1797)

Les nouvelles institutions

Après la chute de Robespierre, le 9 thermidor an II (27 juill. 1794),

ses vainqueurs (surnommés les Thermidoriens) se trouvent confrontés à la question du remplacement du gouvernement révolutionnaire. Deux craintes les animent : celle de la dictature d'un homme (ou d'une assemblée) et celle du suffrage universel. C'est inspirée par ce double rejet qu'une nouvelle Constitution, dite Constitution de l'an III (1795), est rédigée.

 

Le texte s'ouvre sur une déclaration des droits et des devoirs de l'homme et du citoyen, annonçant déjà par certains aspects la morale bourgeoise du XIXe siècle : « Nul n'est bon citoyen s'il n'est bon fils, bon père, bon ami, bon époux», proclame ainsi l'article 4. Le suffrage censitaire est rétabli, et ses modalités, écartant les plus pauvres et la petite bourgeoisie, réduisent le nombre d'électeurs à environ 30000.

 

Afin d’éviter toute possibilité de dictature, les Thermidoriens partagent le pouvoir législatif entre deux assemblées : une Chambre des députés, le conseil des Cinq-Cents, proposant les lois, et un Sénat de 250 membres, le Conseil des Anciens, les adoptant ou les rejetant. Ces deux Conseils se renouvelleront par tiers chaque année.

De même, le pouvoir exécutif est confié non pas à un seul magistrat, mais à cinq «directeurs». Tous les ans, on tirera au sort le nom de celui d'entre eux qui devra être remplacé.

Ce Directoire n'a aucune autorité sur les Conseils, et réciproquement, ce qui n'est pas sans danger : en cas de conflit soit entre les deux assemblées, soit entre les assemblées et les directeurs, il n'y a d’autre solution, pour débloquer la situation, que le coup de force. Craignant que les élections prévues dès l'adoption de la nouvelle Constitution ne leur soient défavorables, les Thermidoriens votent le «décret des deux tiers», qui impose aux électeurs de choisir leurs députés pour deux tiers parmi les anciens conventionnels et pour un tiers seulement parmi des « hommes nouveaux». Les élections ont lieu en

septembre 1795, et les nouvelles institutions sont mises en place

après la dissolution de la Convention, le 26 octobre (4 brumaire an IV). Les cinq directeurs désignés sont d’anciens conventionnels : Barras, Reubell, La Revellière, Le Tourneur et Carnot.

La situation économique

ET FINANCIÈRE

 

Le problème le plus grave auquel doit faire face le Directoire est d'ordre économique et financier. La situation du pays est médiocre : désorganisation du commerce et des circuits de distribution, inflation persistante, séries de mauvaises récoltes... Dans une telle conjoncture, le régime ne peut espérer une augmentation des rentrées budgétaires, d'autant que les impôts (confiés aux autorités locales) produisent déjà peu. Environ 40 milliards d'assignats sont en circulation, qui ne représentent plus que 1 % de leur valeur initiale. Pour assainir les finances, il faut absolument résorber cette immense masse de papier-monnaie.

L'assignat est alors retiré de la circulation et échangé contre un nouveau billet : le «mandat territorial», avec lequel on peut

Dissolution de la Convention

Fin de la conspiration des Egaux

Mise en vente des biens nationaux

18 juin 1799

9 nov. 1799

Banqueroute partielle

Traité de Campoformio avec l'Autriche

Coup d'État du 22 floréal an VI

Début de l'expédition Deuxième Coalition d'Égypte

Coup d'État du 30 prairial

Coup d'État du 18 brumaire

La politique extérieure

 

Le Directoire poursuit à l'extérieur le dessein de ses prédécesseurs révolutionnaires : libérer les peuples voisins de la tyrannie monarchique et féodale. Mais la crise financière joue aussi son rôle : la politique de conquêtes du Directoire est en partie lancée dans l'espoir de remplir le Trésor public grâce aux ressources obtenues dans les pays occupés. De plus, les armées vivant en territoire étranger pratiquent des réquisitions de vivres et de matériels, ce qui soulage d’autant les finances de l’État.

 

Sur le plan militaire, la Première Coalition a été disloquée par les traités de l'été 1795 : la Prusse, la Hollande et l'Espagne ont déposé les armes, mais l'Autriche, la Russie et l'Angleterre continuent la lutte. Si, sur mer, les navires anglais paraissent intouchables, contre

« passent à l'action avec pour objectif de renverser le Directoire.

Une organisation secrète est créée, où se mêlent bon nombre de Jacobins mécontents.

Mais un des conspirateurs dénonce le complot.

Babeuf est arrêté (ainsi que les principaux meneurs du mouvement) en mai 1796 et exécuté un an plus tard.

LE PÉRIL ROYALISTE ET LE COUP D'ÉTAT DU 18 FRUCTIDOR Le Directoire peut se flatter d'avoir conjuré le péril jacobin.

Reste celui lié aux royalistes.

La majorité d'entre eux, renonçant à l'idée d'un coup de force, veulent désormais conquérir l'opinion et s'imposer aux élections de 1797 (ce qui leur permettrait de rétablir légalement la monarchie).

Tactique payante, puisque les élections d'avril (pour le renouvellement d'un tiers des Conseils) voient la victoire des royalistes modérés.

Des mesures en faveur des émigrés et des prêtres réfractaires sont aussitôt adoptées.

Très vite, un conflit paraît inévitable entre les Conseils, contrôlés par les monarchistes, et le Directoire, à majorité républicaine modérée (sous • la houlette de BamiS}.

Conscient du danger, ce dernier fait appel à l'armée pour débloquer la situation, en violation de toute En accord les généraux Hoche et Bonaparte, 30 000 hommes sont massés aux environs de Paris.

Le 18 fructidor an V (4 sept.

1797}, l'armée procède à l'arrestation des principaux députés royalistes, et les résultats des élections sont partiellement annulés, ce qui permet aux Conseils de retrouver une majorité républicaine.

l'IMPOSSIBLE STABILISATION ( SEPT .

179HUIN 1799) LE DURCISSEMENT DU RÉGIME ET LE COUP D'ÉTAT DU 22 FLORÉAL Après le 18 fructidor, le Directoire pratique une politique autoritaire qui achève de le discréditer.

La liberté de la presse est supprimée pour un an, et plusieurs dizaines de journalistes sont déportés; une vigoureuse épuration du personnel administratif est lancée; un nouveau régime de terreur est mis en place, visant les émigrés et les prêtres réfractaires.

Parallèlement, le Directoire met en place un nouveau culte, la théophilanthropie («amour de Dieu et des hommes»).

Malgré le soutien d'une partie de l'élite intellectuelle de l'époque (Dupont de Nemours, Bernardin de Saint-Pierre, le peintre David ...

), cette nouvelle religion sombre rapidement dans le ridicule, au point que les théophilanthropes reçoivent le surnom de. »

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