Le drame de l'« Amoco Cadiz »

« 46 « Amoco-Cadiz • 1 Le 18 mars 1967, l'échouage du pétrolier « Torrey Canyon» à 15 km des Cornouailles britanniquès préludait à la première marée noire ressentie par les pays riverains, France et Grande-Bretagne, comme une catastrophe natio­ nale.

Le gouvernement français lançait _aussitôt le plan Polmar, destiné à prévenir et le cas échéant à juguler la pollution marine.

Alerté par le danger permanent que repré­ sentait un trafic annuel de 450 millions de tonnes de pétrole au large de la Bretagne, dans les parages les plus fréquen­ tés du globe, il intervenait auprès de I'OMCI (Organisation maritime consultative internationale) pour une réglementa­ tion plus sévère de ce trafic.

Onze ans après, le naufrage de l'« Amoco-Cadiz,.

a permis de faire le point sur l'effica­ cité des mesures prises.

2 Chargé de 230 000 tonnes de pétrole léger du golfe Persique, le navire libérien " Amoco-Cadiz ..

pénètre dans la Manche le 16 mars 1978 par le "rail montant,.

du bou­ levard à bateaux institué depuis juillet 19n à 12 milles des côtes.

Vers midi, la servo-commande du gouvernail tombe en panne.

Le commandant italien Giuseppe Bardari n'alerte pas les autorités maritimes de Brest.

Après tractations téléphoniques, il accepte les conditions du remorqueur allemand " Pacifie ...

basé à Brest.

Mais la remorque rompra à chaque tentative ..

Peu avant 23 heures, l' " Amo­ co-Cadiz " dérivant entre les hauts-fonds s'échoue sur un rocher, à deux kilomètres au large de Portsall (Nord­ Finistère).

3 Rien n'empêchera le pétrolier coupé en deux de se vider de son contenu.

Les récifs entourant l'épave, les grandes marées, la· tempête d'équinoxe font obstacle au pompage des cuves.

La proximité de la côte interdit le brOiage du pétrole.

En quelques jours, la marée noire infeste 150 km linéaires de littoral (300 km en réalité), de la pointe Saint­ Mathieu, à l'ouest, aux abords de Paimpol et de Bréhat (Côtes-du-Nord).

L'ile d'Ouessant, à 30 km de Portsall, sera touchée le 11 avril.. »