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LE FÉMINISME

Publié le 09/02/2019

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masculin qui s’oppose au déterminisme biologique. Ainsi, la féminité ne se caractérise plus seulement en fonction de la différence de sexe mais aussi par la succession de phénomènes socio-his-

toriques qui ont présidé à sa constitution, ce que Simone de Beauvoir affirmait déjà, en 1949, en écrivant : « On ne naît pas femme, on le devient. »

 

Le néo-féminisme semble porté par l’affirmation que « les femmes ne sont pas des hommes comme les autres», mais il n’abandonne pas la dénonciation sur le terrain politique de la contradiction entre l’égalité universelle des droits, inscrite comme un principe dans la Constitution, et l’inégalité de fait entre hommes et femmes dans nos sociétés. C’est ainsi que la lutte pour la parité homme/femme dans les milieux à prédominance masculine est particulièrement d’actualité.

 

Du féminisme aux études féminines

 

Les études féminines se développent en tant que champ de savoir au moment où le militantisme æ féministe accuse un certain recul. Elles se consti- £ tuent, d’une part, contre la science établie, en se f définissant comme une discipline à part entière, i face à une institution scientifique qui ne considère f ses analyses théoriques que comme des textes i militants, et, d’autre part, contre le militantisme,

en transgressant la règle selon laquelle seules des féministes sont autorisées à produire un discours sur d’autres femmes.

 

L’objectif de la recherche féminine est de donner droit de cité aux femmes, dans l’université, en leur donnant la parole - une parole savante et subversive. Par la constitution de groupes de recherche non mixtes, la création de revues, l’organisation de colloques et de séminaires, le milieu des études féminines s’impose lentement à l’université au cours des années 1970. Le pouvoir politique accorde, à partir de 1981, sa reconnaissance aux études féminines sur les femmes.

 

On peut isoler deux tendances dans ces études: une stratégie séparatiste, qui insiste sur les recherches appliquées, les liens avec le mouvement social, la spécialisation, le recrutement de

Simone de Beauvoir pose, dans Le deuxième sexe (1949), les bases théoriques des mouvements féministes des années 1970. Elle y dénonce le caractère culturel de l'aliénation des femmes.

Betty Friedan à Nairobi, Fondatrice de la National organization of Women, elle est l’une des pionnères du mouvement féministe aux États-unis et en Europe.

militantes et de praticiennes, et une stratégie inté-grationniste et institutionnelle, qui mise sur les recherches théoriques, le recrutement de chercheuses sur des critères de qualité scientifique. La stratégie intégrationniste prend le pas sur la stratégie séparatiste à mesure que les mouvements féministes perdent leur virulence. Cette importance croissante se traduit aussi par l’intégration de militantes à des postes à responsabilité au sein des instances scientifiques.

 

L’enjeu de ce nouveau féminisme est de conserver les acquis militants des années 1970 sans perdre pour autant le dynamisme des interrogations théoriques, qui stimulent autant la connaissance qu’elles font apparaître l’arbitraire de certains savoirs figés sur les femmes, sur les rapports entre les sexes et sur les « biais

Dans les années 1970, l’influence du MLF touche une large part de la population féminine qui revendique l'égalité politique, sociale et sexuelle.

Dalmas - Sipa Press

de sexe». Ceci afin de « faire l’histoire des femmes, mais aussi de réintégrer les femmes dans l’histoire» malgré la pensée dominante masculine - une histoire pour laquelle «un homme sur deux est une femme ».

 

Renouveau du féminisme

 

L’une des particularités de la jeune génération des féministes et des chercheuses en études féminines est, sans conteste, la prise de conscience qu’il n’existe pas d’acquis définitifs dans les luttes contre l’amnésie et l’occultation du rôle des femmes dans l’évolution des sociétés. C’est pourquoi les groupes féministes continuent à s’inscrire dans la lignée traditionnelle de leur mouvement: la contestation d’un ordre social et moral global.

« Le féminisme masculin qui s'oppose au déterminisme biolo­ gique.

Ainsi, la féminité ne se caractérise plus seu­ lement en fonction de la différence de sexe mais aussi par la succession de phénomènes socio-his­ toriques qui ont présidé à sa constitution, ce que Simone de Beauvoir affirmait déjà, en 1949, en écrivant: «On ne naît pas femme, on le devient.>> Le néo-féminisme semble porté par l'affirma­ tion que «les femmes ne sont pas des hommes comme les autres>> , mais il n'abandonne pas la dénonciation sur le terrain politique de la contra­ diction entre l'égalité universelle des droits, inscri­ te comme un principe dans la Constitution, et l'inégalité de fait entre hommes et femmes dans nos sociétés.

C'est ainsi que la lutte pour la parité homme/femme dans les milieux à prédominance masculine est particulièrement d'actualité.

Du féminisme aux études féminines Les études féminines se développent en tant que champ de savoir au moment où le militantisme "' féministe accuse un certain recul.

Elles se consti- � tuent, d'une part, contre la science établie, en se a­ définissant comme une discipline à part entière, :g face à une institution scientifique qui ne considère .\1l :g ses analyses théoriques que comme des textes � militants, et, d'autre part, contre le militantisme, en transgressant la règle selon laquelle seules des féministes sont autorisées à produire un discours sur d'autres femmes.

L'objectif de la recherche féminine est de don­ ner droit de cité aux femmes, dans l'université, en leur donnant la parole -une parole savante et subversive.

Par la constitution de groupes de recherche non mixtes, la création de revues, l'organisation de colloques et de séminaires, le milieu des études féminines s'impose lentement à l'université au cours des années 1970.

Le pou­ voir politique accorde, à partir de 1981, sa recon­ naissance aux études féminines sur les femmes.

On peut isoler deux tendances dans ces études: une stratégie séparatiste, qui insiste sur les recherches appliquées, les liens avec le mouve­ ment social, la spécialisation, le recrutement de Dans les années 1970, l'influence du MLF ! touche une large part de la population a féminine qui revendique l'égalité politique, sociale et sexuelle.

Simone de Beauvoir pose, dans Le deuxième sexe (1949), les bases � théoriques des mouvements féministes des années 1970.

Elle y dénonce le caractère culturel de l'aliénation des femmes.

Betty Friedan à Nairobi.

' Fondatrice de la National organization of Women, elle est)'une des pionnères du mouvement féministe aux Etats-unis et en Europe.

militantes et de praticiennes, et une stratégie inté­ grationniste et institutionnelle, qui mise sur les recherches théoriques, le recrutement de cher­ cheuses sur des critères de qualité scientifique.

La stratégie intégrationniste prend le pas sur la stratégie séparatiste à mesure que les mouve­ ments féministes perdent leur virulence.

Cette importance croissante se traduit aussi par l'inté­ gration de militantes à des postes à responsabilité au sein des instances scientifiques.

L' enjeu de ce nouveau féminisme est de conserver les acquis militants des années 1970 sans perdre pour autant le dynamisme des interrogations théoriques, qui stimulent autant la connaissance qu'elles font apparaître l'arbi­ traire de certains savoirs figés sur les femmes, sur les rapports entre les sexes et sur les «biais DATES CLÉS La législation en faveur des femmes en France: 1874:journée de travail de douze heures.

Le travail dans les mines est interdit aux femmes.

1892: interdiction d'embaucher des filles de moins de treize ans.

1900: journée de travail de onze heures.

1904: journée de travail de dix heures.

1907: les femmes mariées peuvent disposer de leur salaire.

1909: congé de maternité, sans solde, de huit semaines.

1913: interdiction des travaux pénibles pour la femme qui relève de couches.

1928: congé de maternité de deux mois à plein salaire.

1945: droit de vote des femmes.

1967: libéralisation des moyens de contraception.

1970: l'École polytechnique est ouverte aux femmes.

1974: création d'un secrétariat d'État à la Condition féminine.

1975: droit à l'interruption volontaire de grossesse.

1998: féminisation des termes professionnels (la juge, la ministre, etc.).

de sexe>> .

Ceci afin de «faire l'histoire des femmes, mais aussi de réintégrer les femmes dans l'histoi re>> malgré la pensée dominante masculine -une histoire pour laquelle «un homme sur deux est une femme>> .

Renouveau du féminisme L'une des particularités de la jeune génération des féministes et des chercheuses en études féminines est, sans conteste, la prise de conscience qu'il n'existe pas d'acquis définitifs dans les luttes contre l'amnésie et l'occultation du rôle des femmes dans l'évolution des sociétés.

C'est pourquoi les groupes féministes continuent à s'inscrire dans la lignée tra­ ditionnelle de leur mouvement: la contestation d'un ordre social et moral global.. »

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