Le futur Charles X donne le signal de l'émigration
Publié le 29/08/2013
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Le départ du comte d'Artois et de ses pairs donne le signal de l'émigration. Les premières réformes de la Constituante amènent des officiers de l'armée et de la justice à passer la frontière, suivis par des ecclésiastiques rejetant la Constitution civile du clergé. L'arrestation de Louis XVI après la fuite à Varennes, en juin 1791, pousse des nobles et des militaires à partir dans le but de former une armée à l'étranger pour délivrer le roi. C'est à ce moment que les députés de l'Assemblée durcissent le ton, faisant de l'émigration un crime assimilé à la conspiration, puis, après la déclaration de guerre d'avril 1792, un crime de « lèse-Nation e. Mais, sur les quelque cent quarante-cinq mille émigrés recensés en 1880, 20 % seulement ont quitté la France avant le 1er janvier 1793 et, parmi eux, les nobles ne comptent que pour 17 % : c'est la Terreur, de septembre 1793 à juillet 1794, qui entraînera la plus grande vague d'émigration.
«
clergé et la noblesse à se
réunir au Tiers état, reconnais
sant implicitement les états
généraux comme Assemblée
nationale.
Le parti aristocrati
que, Artois en tête, préconise,
lui, le renvoi
des états géné
raux et celui de Jacques Nec
ker, directeur général des Fi
nances, en même temps que la
mise
en place d'un ministère
autoritaire,
capable de sauve
garder les principes de l'An
cien Régime.
Le roi finit par céder et convo
que le maréchal de Broglie, qui
commence à concentrer des
troupes autour de Paris.
Ces
préparatifs contre-révolution
naires satisfont les absolutis
tes, mais inquiètent les dépu
tés et la population avide de
réformes.
Malgré le renvoi de
Necker et son remplacement
par le baron de Breteuil, le 1 4
juillet
le peuple de Paris prend
la Bastille, qui tombe comme
un symbole.
Marie-Antoinette
et le comte d'Artois suggèrent
d'abandonner Versailles pour
rejoindre une place forte près
de la frontière.
Cette fois, le roi
écoute son autre frère, le comte
de Provence et futur Louis XVIII,
qui lui conseille au contraire de
rester.
La famille royale
reste
seule
Dans la nuit du 16 au 17 juillet,
le comte d'Artois
prend le che
min de l'exil avec son épouse,
Marie-Thérèse de Savoie, et
leurs enfants.
Il est accompa
gné de plusieurs grands sei
gneurs : Je prince de Condé et
sa famille, les Polignac, le
comte de Vaudreuil, amant de
madame de Polignac, l'abbé de
Vermand, confesseur de Marie
Antoinette.
L'opprobre de la
population les accompagne
dans leur périple : « Ce ne fut
pas sans difficulté.
Ils trouvè
rent partout l'horreur de leur
· nom, le peuple soulevé contre
eux( ...
).
La conspiration de la
Cour aggravée de mille récits
populaires, étranges
et horri
bles, avait saisi les imagina
tions, les avait rendues incura
blement soupçonneuses et
méfiantes», souligne Jules Mi
chelet dans son Histoire de la Ré
volution française.
Ce faisant, ces
premiers émigrés laissent la
famille royale fort isolée
dans
le château de Versailles sous
surveillance.
« L'aile du nord,
celle
des Condé, était presque
vide ; l'aile du midi, celle du
comte d'Artois, les sept vastes
appartements de madame de
Polignac étaient fermés pour
toujours ( ...
).
La royauté restait
seule», constate Michelet.
Réfugié
d'abord à Bruxelles,
puis
à Turin, chez son beau
père le duc de Savoie et roi de
Sardaigne Victor-Amédée III,
Artois, qui se veut le chef de
file des émigrés, poursuit ses
menées contre la Révolution et
en faveur de la monarchie
absolue.
Il se rend en Allema
gne, à Vienne, en Angleterre,
prépare avec Charles Alexan
dre de Calonne, l'ancien contrô
leur du Trésor, un plan pour re
conquérir la France, sert dans
le corps des émigrés contre les
armées révolutionnaires.
Mais
son combat, inspiré par des
idées qui n'ont plus, et ne peu
vent plus, avoir cours, n'empê
chera ni la chute de l'Ancien
Régime
ni la mort de Louis XVI.
LA PREMIÈRE DE
PLUSIEURS VAGUES D'ÉMIGRATION
Le départ du comte d'Artois et de ses pairs donne le
signal
de l'émigration.
Les
premières réformes de la
Constituante amènent des
officiers de l'armée et de la
justice
à passer la frontière,
suivis par des ecclésiastiques
rejetant la Constitution civile
du clergé.
L'arrestation de
Louis XVI après la fuite à Varennes, en juin 1 791,
pousse des nobles et des
militaires à partir dans le but
de former une armée à l'étranger pour délivrer le
roi.
C'est à ce moment que
les députés de l'Assemblée
durcissent le ton, faisant de l'émigration un crime
assimilé
à la conspiration,
puis,
après la déclaration de
guerre d'avril 1792, un crime
de « lèse-Nation ».
Mais, sur les quelque cent
quarante-cinq mille émigrés
recensés en 1880, 20 %
seulement ont quitté la France avant le t•• janvier
1 793 et, parmi eux, les
nobles ne comptent que pour
1 7 % : c'est la Terreur, de
septembre 1 793 à juillet
1794, qui entraînera la plus
grande vague d'émigration..
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